LE FIGARO.- Qu'est-ce qui vous le plus impressionnée tout au long de cette journée passée au Burkina Faso ?
Carla BRUNI-SARKÖZY.- Je retiens des choses très positives. Comme l'engagement des médecins, des infirmières et de toutes les ONG qui luttent contre le sida, le paludisme et la tuberculose, ces trois maladies qui «assassinent» dans ce pays. Je relève aussi que le nombre de gens, et surtout de femmes, qui acceptent de se faire soigner est en augmentation. Ca, c'est très encourageant. Ca veut dire qu'ici les gens ont confiance dans la santé et les soignants qui les prennent en charge. Ici au Burkina Faso, tout le monde est réuni, gouvernement, Fonds mondial contre le sida et ONG pour se battre contre cette maladie. Je tire un bilan très positif de ma première visite de travail en tant qu'ambassadrice du Fonds mondial contre le sida.
Pourquoi avez-vous choisi cet engagement humanitaire ?
Première dame, c'est une responsabilité. Ce n'est pas seulement une fonction, une expérience. C'est d'abord une responsabilité. Je veux aider les autres. Le Fonds mondial me permet de le faire à l'étranger mais je compte aussi m'engager en France. Cet engagement humanitaire est un honneur, une occasion d'apporter quelque chose aux autres avec le soutien de mon mari.
En acceptant d'être la vitrine du Fonds mondial contre le sida, est-ce que c'est compatible avec l'image de la première dame de France ?
J'ai été désignée ambassadrice le 1er décembre mais je suis en fonction réellement depuis le 1er janvier. Je ne compte pas être une simple vitrine. Je ne prends du tout à la légère cet engagement. Je veux être efficace. Mon objectif est de sensibiliser l'opinion publique mondiale. Mon action s'inscrit dans la lignée de l'engagement de la France qui est le deuxième donateur du Fonds mondial et le premier en Europe.
Avec la crise économique, les fonds versés à la lutte contre le sida risquent de baisser...
C'est inquiétant. Il ne faut pas relâcher les efforts. Les pays ne doivent pas baisser leurs aides malgré les perspectives économiques.
Nicolas Sarkozy est en voyage dans le Golfe. Vous vous êtes ici. Vous prenez votre autonomie ?
Petit à petit, je prends effectivement mon autonomie. J'essaie de remplir cette fonction de première dame. Je tâtonne encore mais j'espère qu'au fil du temps, je vais être plus efficace. Grâce au terrain humanitaire, je prends une indépendance. Mon mari ne peut pas tout faire.
Voulez-vous être une «first lady» à l'américaine ?
Je n'ai pas étudié ce qu'elles ont fait. Moi, je n'étais pas programmée pour ça. Quand j'ai rencontré mon mari, il était déjà président. Je n'ai pas vraiment de modèle. Je suis plutôt un électron libre qui s'adapte aux situations. Dans ce premier voyage, j'ai essayé de réunir mes deux fonctions : première dame et ambassadrice.
Souhaitez-vous avoir une action politique un jour ?
Vraiment pas ! Je sais fondamentalement que la politique est un métier de terrain et d'actes. Pas de paroles. La politique pour moi, c'est être élue. Quand je regarde la trajectoire de Madame Bernadette Chirac, c'est celle d'une femme politique qui est une élue.
Je ne suis pas de ces femmes qui pensent qu'en épousant un violoniste, on peut jouer dans l'orchestre.
La Première dame de France", Carla Bruni-Sarközy, a affirmé mercredi lors d'un déplacement au Burkina Faso n'être "pas prête pour une carrière politique", en expliquant devant la presse que "ce n'est parce qu'on a épousé un violoniste qu'on peut jouer dans l'orchestre".