Les Français dorment de moins en moins, grignotant chaque année quelques minutes sur la durée de leur sommeil quotidien
Si elle est descendue cette année en-dessous de 7h en semaine, en 50 ans, la réduction du temps quotidien du sommeil a été d'environ 1h30. Sur un an, il nous manque plus de 1,5 mois de sommeil par rapport à nos besoins.
L'Institut national du sommeil et de la vigilance a fait réaliser un sondage sur le sujet pour la 9e Journée du sommeil le 18 mars.
Selon ce sondage, il apparaît que la durée moyenne des nuits des personnes interrogées est de 6h58 en semaine, et de 7h50 le week-end (sondage BVA, 12-16 janvier, 1000 personnes de 18 à 55 ans interrogées par internet).
Mais "le manque de sommeil ne s'annule pas en deux jours", remarque l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV): ainsi, 33% des personnes interrogées, particulièrement les plus de 35 ans, dorment 6h ou moins en semaine, et 17% le week-end. Un tiers des gens disent mal dormir et 55% voudraient dormir 8 à 9h.
Parmi les raisons de ce sommeil insuffisant, le président du conseil scientifique de l'INSV, cite l'"électronicisation" des chambres, avec réveils lumineux, télévision, radio, téléphone portable ou ordinateur. "La majorité des gens ont 3 ou 4 équipements électroniques dans leur chambre, surtout les plus jeunes", selon le Pr Damien Léger qui relève aussi une insomnie des 25-35 ans, due notamment au stress de la première expérience professionnelle.
Les 13% des Français qui font la sieste dans la journée, "font des siestes trop longues, de 1h ou 1h30", qui grappillent sur le temps de sommeil de la nuit suivante et dont ils sortent "dans le cirage", lance encore le Pr Léger. "On recommande des siestes d'un quart d'heure ou 20 mn", y compris sur le lieu de travail, dit-il. Pour l'INSV, la sieste permet en effet de "maintenir la vigilance pour le reste de la journée".
Le manque de sommeil est lourd de conséquences, favorisant l'obésité et le diabète, mais aussi les affections cardio-vasculaires ou psychiques telles qu'anxiété ou dépression. Sans compter que selon l'Association des sociétés françaises d'autoroutes, la somnolence est la première cause d'accident sur autoroute (1 sur 3), avant l'alcool (1 sur 6) et la vitesse (1 sur 10).
Selon une enquête de 2007, 28% des conducteurs du réseau autoroutier reconnaissent avoir souffert de somnolence et 5% ont eu un "presque accident" - genre franchissement des lignes démarquant les voies - lié à la somnolence, soit 1,5 million de conducteurs chaque année.
Enfin selon le Pr Léger, près de la moitié des parents sous-estiment le besoin de sommeil de leurs jeunes enfants, qui varie de 14-15h à six mois à 12h vers 3/4 ans.
Pour préparer un sommeil de bonne qualité, l'INSV publie un passeport pour le sommeil, recommande de se coucher et se lever tous les jours à la même heure, week-end compris, et d'aller au lit dès les premiers bâillements, faute de quoi l'envie de dormir passe et ne reviendra qu'au prochain cycle, après 90 mn. Il convient aussi d'éviter le sport le soir, l'alcool et le tabac, de faire un dîner léger à base de glucides lents et de se ménager un environnement favorable; chambre à 18°, obscurité: la mélatonine, l'hormone du sommeil, est sécrétée dans l'obscurité. Enfin, si le sommeil ne vient pas, mieux vaut se lever et attendre le prochain cycle...
Info-France - 10 mars 2009