Les premiers éléments de l'enquête ouverte après la mort samedi soir de deux supporteurs lillois heurtés par un RER sur un pont ferroviaire contredisent en partie les affirmations de la SNCF sur la sécurisation de cette zone interdite aux piétons.
Dimanche, Jean-Pierre Farandou, directeur Transilien à la SNCF avait affirmé que le groupe n'avait pas respecté le chemin balisé et pénétré dans une zone interdite au public protégée par des barrières et un portail fermé.
Il s'agit d'une "porte grillagée de 2 mètres de hauteur de couleur verte" permettant d'accéder à un escalier, précise-t-on.
La tante du supporteur du LOSC de 10 ans tué samedi et qui marchait en compagnie du groupe heurté par un RER, a raconté dans un interview au quotidien La Voix du Nord que pour elle, la voie ferrée était alors "fermée à la circulation des trains"...
Le groupe d'une douzaine de personnes a été percuté sur le pont par un RER B circulant à vide. L'accident a fait deux morts, deux garçons de 10 et 18 ans, et onze blessés, dont le père du plus jeune supporteur, Jordan, qui se trouvait encore lundi dans un état très grave, et deux autres personnes hospitalisées pour des blessures aux pieds.
Le grand-père de Jordan s'est dit lundi "en colère contre la SNCF" et a demandé des "excuses" à son président. "Je ne dis pas, rétrospectivement, que ce n'était pas dangereux de marcher près des voies. Mais le danger, ils ne l'ont pas vu. "Les barrières étaient ouvertes", a déclaré à l'AFP Christian Duminy, joint par téléphone à Armentières (Nord) et qui "attend les conclusions de l'enquête avant de décider de porter plainte".
Le groupe marchait sur le pont ferroviaire pour regagner un bus stationné de l'autre côté du canal de Saint-Denis, sur un emplacement réservé sous l'autoroute A 86, à 800 mètres du stade. Il aurait dû emprunter une passerelle proche.
La tante de Jordan, qui faisait partie du groupe, a raconté au quotidien La Voix du Nord que le groupe avait voulu prendre un raccourci car "le chauffeur du bus nous avait mis "la pression" en nous disant que si nous n'étions pas là à 23H15, le car partirait sans nous".
A la fin du match, le groupe s'est empressé de quitter le stade sans assister au feu d'artifice. Les deux garçons de 10 et 18 ans, qui fermaient la marche, ont été les premiers touchés, percutés par le train arrivant par-derrière. "
Quelque 38.000 nordistes (sur 78.000 spectateurs) avaient fait le voyage jusqu'à Saint-Denis où environ 350 cars se sont garés sur les emplacements réservés à proximité du stade, de part et d'autre du canal.
AFP. 09/03/09