Alors que le procès de Jean-Pierre Treiber, l’assassin présumé de Géraldine Giraud et de son amie Katia Lherbier, s’ouvrira le 20 avril prochain, Roland Giraud et son épouse, Maaïke Jansen, se sont livrés au Nouvel Observateur. Ils racontent leur souffrance de parents et l’interminable cauchemar d’une instruction qui a fait surgir les pires calomnies.
« Nous avons perdu note fille unique dans des conditions atroces, explique Roland Giraud, et j’ai été sali par ceux que la justice soupçonne ou a soupçonné.
Nous attendons le procès depuis cinq ans. Quand Treiber s’est évadé, nous avons eu peur qu’il disparaisse pour toujours. Nous avons pensé que nous n’aurions jamais les réponses aux questions qui nous hantent. Durant sa cavale, nous l’avons vu se transformer en une sorte de héros. Tous ces gens qui se réjouissaient du bon tour joué à la police, ces villageois qui racontaient combien il était sympathique, ce cœur dessiné sur un arbre dans les bois… C’était le nouveau Mandrin ou un sujet de plaisanterie. »
Pour le couple, aucun doute : Treiber est l’assassin de leur fille et de son amie. Parce que « c’est lui qui a utilisé les cartes bancaires des filles » après leur disparition, que c’est au fond de « son puisard » qu’on les a découvertes mortes, enfouies sous 800 kilos de pierres, asphyxiées à la chloropicrine, un produit très toxique utilisé par certains gardes forestiers ou chasseurs, « comme l’était Treiber ».
Mais aussi parce que c’est dans « sa maison » que l’on a retrouvé une couverture orange identique à celle qui enveloppait leurs corps et le même rouleau adhésif qui avait servi à les ligoter, à les bâillonner. Enfin, c’est dans « son jardin » que leurs vêtements et effets personnels ont été brûlés.
En revanche, concernant l’implication de Marie-Christine Van Kempen, sa belle-sœur, un temps mise en examen pour « complicité d’assassinats », l’acteur explique que s’il a été troublé dans un premier temps par les éléments de l’enquête, aujourd’hui, il affirme qu’il ne peut pas croire que la sœur de sa femme ait commandité l’assassinat.
Cette dernière ajoute d’ailleurs : « Je suis sûre qu’elle n’est pas coupable. Même si trois mois avant le drame, elle m’a déclaré que Roland avait abusé de notre fille, Géraldine n’a jamais mis en cause son père. »
Du procès qui s’annonce, Roland Giraud et son épouse n’attendent désormais qu’une seule chose : la vérité. « Que Treiber dise enfin ce qui s’est passé. Géraldine et Katia n’ont plus donné signe de vie à partir du 1er novembre au soir. Quand ont-elles été tuées ? Où ? Pourquoi ? Pour quelques retraits ou achats avec une carte bancaire ? Pour 2.000 euros ? Y a-t-il un ou plusieurs assassins ? » En attendant, si Maaïke Jansen assure qu’« il n’y a pas de haine dans son cœur », Roland Giraud, lui, « n’arrive pas encore à s’en défaire ».
Edition France Soir du vendredi 5 février 2010