NEW YORK (Nations unies) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé jeudi la communauté internationale à empêcher les "tyrans de Téhéran" de se doter de l'arme nucléaire, dans une allocution devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York.
"Le défi le plus urgent que cette organisation (l'ONU) doit relever est celui d'empêcher les tyrans de Téhéran d'acquérir des armes nucléaires", a-t-il ajouté.
Netanyahu a vertement critiqué les pays qui n'ont pas boycotté le discours du président iranien Mahmoud Ahmadinejad mercredi.
"A ceux qui ont refusé d'assister (au discours de M. Ahmadinejad) et à ceux qui ont quitté la salle en signe de protestation, je vous salue. (...) Vous avez fait honneur à vos pays", a dit M. Netanyahu jeudi lors de son allocution à la tribune de l'ONU.
En revanche, "ceux d'entre eux vous qui ont écouté ce négationniste (M. Ahmadinejad), je dis au nom de mon peuple, le peuple juif : "N'avez-vous pas honte? N'avez vous aucune décence?", a continué le chef du gouvernement israélien.
Mercredi soir, une douzaine de délégations, dont la française et l'américaine, ont quitté la salle de l'Assemblée générale afin de protester contre le discours du président iranien, que Benjamin Netanyahu a qualifié de "dernière saillie antisémite".
Lors de son allocution, le président iranien a dirigé ses attaques à mots le plus souvent voilés contre les Etats-Unis et les juifs.
Netanyahu a en outre critiqué le rapport "biaisé" d'une commission d'enquête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU accusant notamment Israël de crimes de guerre lors de son offensive de l'hiver dernier à Gaza.
Qualifiant le rapport de "perversion de la justice", il a affirmé que les critiques qu'Israël a essuyées de la part de l'ONU après son offensive à Gaza pourrait le dissuader d'avancer sur la voie de la paix avec les Palestiniens.
"En condamnant Israël, cette instance (l'Assemblée générale) pourrait asséner un coup mortel à la paix", a-t-il dit.
A propos du conflit avec les Palestiniens, il a répété qu'il était prêt à accepter un Etat palestinien démilitarisé aux côtés d'Israël mais n'a pas abordé la question de la colonisation juive dont la poursuite entrave une reprise des négociations de paix.
La seule déléguée palestinienne présente dans la salle l'a quittée peu après le début du discours de M. Netanyahu.
A Gaza, le mouvement islamiste Hamas a dénoncé le discours de M. Netanyahu.
"C'est un discours mensonger car c'est Israël qui perpétue un Holocauste à l'encontre des Palestiniens", a déclaré à l'AFP un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.
Il a par ailleurs balayé les critiques que le Premier ministre israélien a faites de l'ONU, publié à la mi-septembre.
"Ce rapport prouve qu'Israël a massacré des civils à Gaza", a dit le porte-parole qui a réclamé que le rapport soit soumis au Conseil de sécurité.
La commission, sous la présidence du juge Richard Goldstone (Goldstein), accuse Israël, mais aussi des groupes armés palestiniens, d'avoir commis des crimes de guerre et peut-être de crimes contre l'humanité à Gaza.
Romandie News (©AFP / 24 septembre 2009 22h55)