Jean-Marie Le Pen et Dieudonné, l’humoriste controversé, ont encore marqué leur proximité vendredi soir. Le président-fondateur du Front national a assisté au Zénith de Paris à la dernière représentation de « J’ai fait le con », spectacle du comédien d’origine bretonne par sa mère et camerounaise par sa mère.
L’information, rapportée par un témoin sur place, nous a été confirmée par le conseiller régional du Rhône-Alpes Jacques Vassieux. « Il était dans la salle avec son épouse, Jany, ainsi que de nombreux adhérents du FN », précise cet élu frontiste. Contactés, ni Dieudonné ni Le Pen n’ont souhaité confirmer.
Vendredi soir sur scène, l’ancien compère d’Elie Semoun a sorti de son chapeau de polémiste une surprise au goût très douteux. Lors de la représentation, Dieudonné a invité le public à accueillir sous un « tonnerre d’applaudissements » Robert Faurisson, partisan français le plus connu du discours "négationniste". "Vos applaudissements vont retentir assez loin. Votre présence ici et notre poignée de main sont déjà un scandale en soi", ironise Dieudonné devant 5.000 spectateurs.
A plusieurs reprises, cet ancien maître de conférence à l’université Lyon-II a été condamné par la justice pour « négation de la Shoah ».
Interrogé par le JDD, Dieudonné affirme qu'il n'est "pas d'accord" avec toutes les thèses développées par le négationniste mais "pour moi", dit-il, "c'est la liberté d'expression qui compte".
Depuis deux ans, Dieudonné affiche pour le leader du FN une sympathie qu’il justifie par son goût pour la provocation. Au Bourget, en novembre 2006, lors de la fête du FN bleu, blanc, rouge, il se montre aux côtés de Le Pen. Un an plus tard, il loue le Théâtre de la Main d’Or aux militants du FN pour une formation en vue de la présidentielle. Plus récemment, Dieudonné a défrayé la chronique en choisissant Le Pen comme parrain de sa fille. Certains fans de Dieudonné ancienne manière ont du mal à comprendre son nouveau positionnement.
La ministre de la Culture, Christine Albanel, s'est déclarée "consternée" par cette "provocation qui "heurte et blesse à nouveau les mémoires", dimanche dans un communiqué.
"Dieudonné vient rappeler qu'il est bien un nouveau leader de l'extrême-droite en choisissant d'honorer Robert Faurisson", a estimé de son côté l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), selon qui "assister à un spectacle de Dieudonné, c'est participer à un meeting d'extrême-droite".