Les deux défilés se déroulaient dans un contexte tendu depuis la diffusion, le 29 avril sur France 2, de l'émission "les Infiltrés" sur le milieu catholique traditionaliste bordelais, rapportant des propos racistes et antisémites.
Trois unités de forces mobiles avaient été mobilisées pour renforcer les effectifs de la sécurité publique et éviter tout contact entre les deux cortèges, a-t-on appris auprès de la préfecture. Globalement, le nombre des forces de l'ordre était équivalent à celui d'un match de football à risques, de l'ordre de 500 personnels, a-t-on précisé de source policière.
La "marche pour la vie", qui a débuté vers 14H00, a réuni entre un millier de manifestants, selon la préfecture, et 2.500 selon les organisateurs, pour dénoncer l'avortement et réclamer plus de lits dans les services de soins palliatifs, a indiqué un porte-parole du collectif "Oui à la Vie", Nicolas Franchinard.
"Je suis pour la défense de la vie, du début jusqu'à la fin. J'ai eu un enfant handicapé et nous avons été très heureux. La handicap n'est pas une raison suffisante pour supprimer la vie", a expliqué Odile, 75 ans, présente dans ce cortège encadré de policiers bloquant les rues adjacentes.
Partie peu de temps auparavant, une "contre-manifestation", conduite notamment par un collectif pour les droits des femmes et une dizaine d'élus et comprenant de nombreux militants d'extrême gauche, a réuni "entre 700 et 800 personnes", selon la police, et 2.500 selon les organisateurs.
"Ceux qui se disent pro-vie ne sont en fait que des anti-IGV. A Bordeaux, ils sont en train de construire un bastion", a affirmé Monique Nicolas, présidente du Planning familial de Bordeaux.
Evoquant "un contexte particulier cette année après l'émission Les Infiltrés", la députée (PS) Michèle Delaunay a pour sa part mis en avant "une exigence de laïcité". "On ne peut pas combattre la burqa et ne pas combattre les extrémismes religieux, d'où qu'ils viennent", a-t-elle relevé.
Les policiers, qui ont essuyé quelques jets de canettes, n'ont pas fait usage de grenade lacrymogène et ont procédé à deux interpellations "sur des faits mineurs, pour détention de stupéfiants", selon Albert Doutre, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) de la Gironde.
L'Express - 29/05/10