Le maire s'en est rendu compte trop tard. La salle communale de Chozeau, dans l'Isère, à 45km à l'est de Lyon, a accueilli bien malgré elle une réunion néonazie, écrit jeudi Le Dauphiné Libéré. "La salle avait été réservée par un particulier pour un anniversaire. Nous le faisons régulièrement pour les mariages. Nous n'avions pas à douter de la nature de cette soirée", explique dans le quotidien le maire de la ville, Gilles Desvignes.
"La salle a été louée 500 euros à un jeune homme installé sur la commune voisine de Pont-de-Chéruy. Un homme connu par certains services pour s'inscrire dans les mouvances de droite socialiste", ajoute le quotidien, selon lequel "cette soirée, qui ne serait pas la première en Nord-Isère, était particulièrement bien organisée du point de vue de l'intendance. Ainsi, des navettes ont été spécialement affrétées depuis l'aéroport Saint-Exupéry tout proche".
Des néonazis venant d'Italie, de Suisse et d'Allemagne
Au lendemain de la soirée, le maire n'a pu que se rendre à l'évidence : la salle avait accueilli de 120 à 150 personnes se réclamant du national-socialisme. En ouvrant les poubelles, où "tout était propre, rangé", le maire a découvert "des affichettes de vente de produits (drapeaux, écussons, T-shirts, DVD) le tout traduit en allemand et en anglais, portant la référence d'un site internet très explicite", raconte-t-il. Le site, selon Le Dauphiné Libéré, "est spécialisé dans la diffusion de produits portant la croix gammée et autres insignes faisant référence au IIIe Reich".
Le Dauphiné Libéré croit également savoir que "la tenue de cette réunion secrète a filtré jusqu'au plus haut niveau de l'État", et que "des agents de la direction centrale du renseignement intérieur se sont infiltrés samedi soir à Chozeau", en quête d'informations pour identifier chacun des participants à une telle réunion. En effet, poursuit Le Dauphiné Libéré, "depuis 2008, plusieurs mouvements de droite ultra, baptisée droite-socialiste, sont dans le collimateur des services secrets. Et cette nuit-là, des voitures sont venues d'Italie, de Suisse et d'Allemagne. Reste à savoir pourquoi la cité iséroise a été choisie".
LCI.fr - 08.10.09