C'est la ruée en ce moment à Paris sur l'exposition Titeuf qui explique « l'amour et la sexualité aux 9-14 ans ». Les plus petits s'y précipitent... même s'ils ne comprennent pas tout. Les préados adorent. Même les parents sont très intéressés.
L'Expo est censée expliquer « l'amour et la sexualité aux 9-14 ans ». Mais dès la file d'attente - interminable hier -, on mesure la force d'attraction universelle de Titeuf... et du sujet.
Il y a là plein de parents, amusés et bienveillants. Mais aussi plein de petits, des 5-8 ans un peu déconnectés qui courent au milieu des préados émoustillés et pudiques. Depuis mercredi, on peut enfin tout savoir sur le « zizi sexuel » et la Cité des sciences est le théâtre de beaucoup de questions, de découvertes et de scènes un brin surréalistes... C'est cette petite fille de 5 ans qui pilonne un bouton-poussoir à gonfler les préservatifs. Ou ce papa, qui encourage son fils d'un « C'est un peu mou tout ça, Jules ! » Mais aussi des mamans qui en profitent doucement pour expliquer les règles à leurs filles, des éclats de rire et des yeux ronds...
« Il y a si peu d'éducation sexuelle à l'école, c'est génial d'avoir osé une expo comme celle-là », s'enthousiasme un papa. C'est qu'ils apprécient, les parents. Un peu trop parfois, à les voir franchir sans vergogne le seul espace « interdit aux adultes ». « Ils sont aussi curieux que leurs enfants », jauge une jeune femme restée à l'écart pendant que son beau-fils Lucas découvre à quoi ressemble le sexe d'une femme. « Il faut respecter leur pudeur, elle est très forte à cet âge. » Edith, venue avec Théo, 10 ans, suit son garçon qui écume nonchalamment les stands en mâchant un chewing-gum. « Il a déjà tout lu, il sait tout, il m'énerve », sourit sa mère, faisant mine d'ignorer les joues rouges du fiston planté devant le panneau qui détaille « la fente de la fille commence à être mouillée et le zizi du garçon devient dur comme un piquet ».
Les filles, elles, s'attardent plus volontiers dans l'espace « être amoureux ». Jade, 13 ans, s'acharne sur la machine à écrire des mots d'amour. Elle en imprime un pour « grégori », avant d'avouer que c'est pour le chanteur Grégory Lemarchal, « parce que je l'aime, même s'il est mort ». Margaux, 8 ans, reste scotchée à la marguerite qui lui permet de savoir si Tom l'aime passionnément ou pas du tout. « Elle est un peu petite pour apprécier les explications trop techniques », reconnaît son grand frère, venu avec elle de Reims.
Le quiz version « assomme-taupe » met tout le monde d'accord. Quand le sexe d'un garçon se raidit, on dit qu'il est ? « en élévation », se précipite Margaux, qui confond ensuite « ovule » avec « spatule » et fait bien rire tout le monde.
Dans le livre d'or, déjà très fourni en trois jours, les écritures maladroites et les fautes d'orthographe saluent cette expo « trop top » et « très cultivante ». Un grand-père déçu a beau regretter « qu'elle n'ouvre aucune perspective sur l'amour qui dure », une écriture décidée lui cloue le bec: « Nous venons d'un pays arabe où il est plus difficile de parler de ce sujet avec ses enfants. Merci d'avoir simplifié le dialogue avec mes deux filles... »
« Zizi sexuel, l'expo », jusqu'au 8 janvier à la Cité des sciences et de l'industrie à Paris. Tarif : 7 et 9 €.
Combien de pédophiles doivent rôder parmi les enfants!