La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a reçu un rapport de la police sur l'affaire Soumaré, mais doit faire des contrôles des fichiers Stic et Judex "pour essayer d'y voir clair", a déclaré aujourd'hui sur RTL son président Alex Türk.
Le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Péchenard a remis son rapport à la Cnil, a précisé la radio.
La commission présidée par Alex Türk avait annoncé le 26 février avoir demandé à la DGPN des explications sur l'origine d'informations en possession d'élus UMP qui avaient qualifié à tort Ali Soumaré, tête de liste PS dans le Val-d'Oise, de "délinquant multirécidiviste chevronné". Les élus lui avaient notamment imputé une condamnation qui ne le concernait pas, mais visait un homonyme. M. Türk demandait notamment à M. Péchenard de voir si ces informations ne provenaient pas de policiers qui auraient consulté le fichier Stic (Système de traitement des infractions constatées).
"Il y a eu 74 consultations au nom de M. Soumaré, ou des noms très approchants", effectuées par 54 fonctionnaires de police différents, entre le 1er septembre et le 18 février, a déclaré M. Türk à RTL. Evoquant des cas d'homonymie et des "problèmes d'alias", le président de la Cnil constate qu'il y a "un grand nombre de noms correspondant à Soumaré et un grand nombre de consultations". "Donc évidemment, la difficulté, c'est de s'y retrouver", dit-il. "Il y a 39 fiches qui peuvent correspondre à l'intéressé, mais sur les 39, il n'y en a que 2 qui lui sont réellement reliées", poursuit-il.
Bref, conclut Alex Türk, "tout cela donne un résultat qui mérite d'être approfondi; c'est la raison pour laquelle nous allons faire un contrôle du Stic, un contrôle de Judex (système judiciaire et d'exploitation) et peut-être également un contrôle au casier judiciaire pour essayer d'y voir clair".
Le Figaro - 12.03.10