19 MARS 1962
Jour de la honte : abandon de l’Algérie et du Sahara aux mains des tueurs FLN.
« La seule défaite irréparable, c’est l’oubli » Jean Brune
Une double et honteuse trahison
Ce jour là, De Gaulle, en décidant un cessez-le-feu unilatéral, scella sa double trahison.
Il renie sa promesse de réaliser l’unité politique et sociale de la métropole et de
l’Algérie, de « Dunkerque à Tamanrasset » comme il le disait lui-même. Il livre, en ce
19 mars, l’Algérie au FLN. Et pour couronner le tout, il fait cadeau du Sahara au FLN, leur
livrant aussi les Touaregs.
Il trahit ainsi d’une part les Européens d’Algérie (qu’on appelle maintenant les ‘Pieds-noirs’),
et d’autre part les indigènes d’Algérie fidèles à la France (ceux qui sont sous l’autorité de
l’Armée sont appelés les‘Harkis’).
A la suite de ce cessez-le-feu unilatéral, des milliers de Pieds-noirs furent assassinés ou
enlevés et torturés, tués ou ont disparus à jamais, sans que l’armée française n’intervienne
pour les protéger. Au contraire, quand l’armée française intervient c’est pour briser la
résistance des Pieds-noirs. Et elle collabore avec les troupes du FLN, l’ALN, pour établir son
autorité sur le pays.
Mais le sort de la plupart des Harkis et de leurs familles fut abominable : sur ordre de De
Gaulle, plus de cent cinquante mille d’entre eux furent livrés désarmés au FLN, et
impitoyablement massacrés.
Tout ceci dans l’indifférence générale de la métropole.
Petit rappel historique
Ce sont les Pieds-noirs qui, à partir du 13 mai 1958, organisèrent, à Alger et dans les autres
villes d’Algérie, d’immenses manifestations, très souvent unitaires Européens-indigènes, pour
protester contre les carences des gouvernements successifs de la Quatrième République. Ils
exigèrent alors le retour au pouvoir du général De Gaulle. Ils bénéficièrent de l’appui de
l’ensemble des armées, et particulièrement des généraux Salan et Massu, qui d’ailleurs
les suivent plus qu’ils ne les dirigent.
Les réseaux gaullistes, emmenés par Michel Debré et avec l’appui de Jacques Soustelle (qui
s’en repentira amèrement, s’opposera rapidement à De Gaulle et, avec Georges Bidault
rejoindra l’OAS) avaient fait efficacement leur propagande dans toute l’Algérie. Le pouvoir
chancelant de la Quatrième République céda et le Président Coty fit appel à De Gaulle qui
forma un nouveau gouvernement le 1er juin.
Les Pieds-noirs et les indigènes fidèles à la France, ont donc obtenu satisfaction et croient
avoir gagné : hélas ce sera pour leur malheur ! Trois ans plus tard, après l’échec du
‘putsch’ des généraux d’avril 1961, à partir du mois de juin, se constitue l’OAS qui
tentera vainement d’organiser une résistance pour sauver l’Algérie française.
Les égorgeurs du FLN
Ce qui a caractérisé ces événement d’Algérie, c’est l’horreur du terrorisme FLN. En juin
1957, le gouvernement publie un livre blanc intitulé : « Aspect véritable de la
rébellion algérienne ». Il contient, entre autres documents, une centaine de photos de
quelques uns des massacres perpétrés par le FLN et dont la vision est insoutenable.
Nous donnons ici deux exemples de victimes Européennes de ces attentats : les
familles Cara et Ortega. Les victimes indigènes, comme celles du massacre de Melouza
(29 mai 1957, 300 morts) ont été beaucoup plus nombreuses. Et les conditions de leur
assassinat sont souvent encore plus horribles.
La toussaint rouge
C’est le 1er novembre 1954 que le FLN organise les premiers attentats, début d’une longue
série qu’on appellera les ‘événements d’Algérie’. Le plus spectaculaire est l’attaque de
l’autocar Biskra-Arris ayant à son bord, outre quelques paysans indigènes, un Caïd : Hadj
Sadock, et un jeune couple d’instituteurs, les époux Monnerot, qui viennent d’être nommés
en Algérie. Ils s’apprêtent à prendre leurs postes d’enseignants à la rentrée de novembre. Le
Caïd et Guy Monnerot, 23 ans, seront assassinés, l’épouse de Guy sera violentée et
grièvement blessée.
Les massacres du 20 août 1955
Ce 20 août, le FLN organise une série d’attentats qui frappèrent les esprits par leur ampleur et
leur cruauté. Parmi eux, à Aïn-Abid, la famille Mello est sauvagement assassinée. Bernadette
Mello, âgée de 5 jours est découpée sur le bord de la baignoire devant sa mère qui est ensuite
éventrée ; les terroristes y replacent les morceaux du bébé. Le père, démembré à la hache, est
massacré dans son lit; la fille de 11 ans et la grand-mère de 76 ans ne sont pas épargnées.
A El-Halia, sur 130 européens, 71 sont assassinés. Les hommes sont égorgés ou abattus à
coups de hache et de couteau, les femmes sont violées, les tout petits enfants fracassés contre
les murs. Une centaine d’indigènes sont massacrés.
La valise ou le cercueil
En 1962, les Pieds-noirs durent s’exiler et se réfugier, par leur propres moyens, en métropole,
d’autres en Espagne, à Malte ou en Italie ; et même dans des pays plus lointains (USA,
Canada,…).
L’exode commença dès le mois d’avril. En quelques semaines plus d’un million de Pieds-
noirs quittent l’Algérie. Les Pieds-noirs ne se font guère d’illusions sur les pseudo-
garanties des accords d’Evian. D’ailleurs, le FLN distribue partout des tracts, portant le
slogan : « La valise ou le cercueil », et souvent accompagnés d’une carte de France sur
laquelle on peut lire : « Dans 25 ans la France sera algérienne ».
Quelques Pieds-noirs, quelques militaires et quelques personnalités comme le Bachaga
Boualem ont pu ramener en France, quelques Harkis. Ces actions furent cependant
clandestines car absolument interdites par De Gaulle, et sévèrement réprimées.
Le martyre d’Oran
La date officielle de l’indépendance de l’Algérie est le 3 juillet 1962. Dès le 5 juillet, à Oran, le FLN organise une véritable chasse à l’homme parmi les Européens restants. 1500 Pieds-noirs sont massacrés sous le regard de l’armée française qui ne bouge pas, sous les ordres du Général Katz, surnommé « le boucher d’Oran ». Des milliers sont enlevés et ne reviendront jamais.
D’autres massacres et enlèvements se multiplient dans l’ensemble de l’Algérie.
ENIGME
Qui a dit : « Moi vivant, le drapeau vert et blanc ne flottera jamais sur Alger » ?
Indication : le premier mot doit vous aider à trouver la réponse.
Réponse : De Gaulle.
Sources: - Enquête sur l’histoire, n° 2 (1992)
- Historia, n°206 (1971)
- « Aspects véritables de la rébellion algérienne », par Jean-Pierre Rondeau (2001)
- Algérie française par Philippe Héduy (1980).