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Blog - Page 1890

  • Rita Verdonk aux Pays-Bas

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    Rita Verdonk, ex-ministre de l'Intégration
    Déjà fractionnée en une dizaine de partis, la Chambre néerlandaise des députés devrait s'enrichir d'une nouvelle formation. L'ex-ministre de l'intégration, Rita Verdonk, dissidente du Parti libéral, vient de créer Trots op Nederland (ToN, Fier des Pays-Bas), "mouvement" qui ambitionne d'être un refuge pour les mécontents, alors que le gouvernement de centre-gauche enregistre des records d'impopularité.

    Mme Verdonk, 52 ans, veut récupérer l'électorat populiste orphelin de Pim Fortuyn, assassiné en 2002. Elle entend être la première femme à diriger un gouvernement dans son pays. Les sondages la créditent de 20 à 25 sièges sur les 150 de la Seconde Chambre. Elle en vise 30 aux élections législatives de 2010.

    Le 4 avril, au lendemain de la naissance de ToN à Amsterdam, toute la "une" du quotidien populaire De Telegraaf était barrée du mot d'ordre de sa dirigeante : "C'en est assez". Assez des embouteillages sur les routes, des tracasseries et de la "racaille", précisait le quotidien, soulignant aussi que celle qui est baptisée "Rita de fer" insiste sur la nécessité de préserver la culture et l'identité néerlandaises.

    Pour l'instant, le programme de Trots op Nederland se résume à un discours de Rita Verdonk, prononcé le 3 avril, à l'issue d'une croisière avec ses donateurs et d'un grand show gratuit pour 1 500 hôtes, commencé sur l'air du Het Wilhelmus, l'hymne national. Mme Verdonk a récusé l'idée d'un texte fondateur : elle entend que les membres de son mouvement déterminent les priorités de ToN, via Internet.

     

    PEINE DE MORT ET AUTOROUTES

     

    Le rétablissement de la peine de mort et le passage de toutes les autoroutes à six voies figureraient parmi les premiers choix des électeurs potentiels du mouvement. Ce dernier est soutenu par des chefs d'entreprise qui dénoncent les excès de la bureaucratie et les règles environnementales.

    Dans son discours, "Rita de fer" a insisté sur le respect des "normes et valeurs" de son pays, en danger : "Nous sommes depuis des siècles un peuple accueillant. Mais nous ne pouvons constamment faire place et nous adapter à d'autres cultures". Elle plaide pour un "contrat des droits et devoirs" à imposer à tous les étrangers. Les "malfaiteurs étrangers" devraient être "rééduqués" et les demandeurs d'asile soumis à des règles plus strictes.

    L'aide au développement devrait être "fortement réduite", ainsi que le nombre de fonctionnaires et de députés. Il conviendrait de restaurer "la responsabilité" et "la confiance" du citoyen. Enfin, a souligné Mme Verdonk, il faut rétablir la liberté d'expression "galvaudée" par l'actuel premier ministre, Jan Peter Balkenende. Mme Verdonk a ainsi indirectement appuyé le député populiste de droite Geert Wilders. L'auteur du film anti-Coran Fitna reproche au chef du gouvernement d'avoir tenté de le censurer.

    ToN ambitionne de prendre des voix au parti libéral VVD plutôt qu'au Parti de la liberté du député Wilders. Au-delà, son discours, qui mélange libéralisme, conservatisme et populisme, s'adresse aux nombreux déçus des partis traditionnels.

    (Le Monde - 12 avril 2008)

  • Encore un couac de l'Elysée: reculade rapide...

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    Après avoir rencontré le patron de la SNCF, Nicolas Sarközy est revenu sur la disparition de la carte famille nombreuse et prévoit même de l'étendre aux familles monoparentales.

    Pour mettre un terme à la cacophonie, Nicolas Sarközy joue la surenchère. Au terme d'un entretien avec le président de la SNCF, Guillaume Pépy, et des représentants d'associations familiales et de transport, le président de la République annule la décision de se désengager du financement de la carte famille nombreuse.

    A l'issue du rendez-vous, la secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, a en effet déclaré que la carte de "famille nombreuse" serait «pérennisée» et «financée par l'Etat».

    De plus, la présidence a demandé dans un communiqué que les tarifs sociaux puissent être étendus aux familles monoparentales et aux familles modestes de moins de trois enfants.

    Le financement de ces mesures devrait être compensé par un surcroît de dividendes que la SNCF devra verser à l'Etat, selon Nadine Morano.

    Depuis hier, l'annonce d'un désengagement de l'Etat du financement de la carte famille nombreuse provoque une vive polémique, jusque dans les rangs de la majorité.

    (Le Parisien 12 avril 2008)

  • Halim le pédophile s'évade de l'hôpital

    Jugé en appel pour une série d'agressions sexuelles sur des enfants et condamné en première instance à quinze ans de prison, un Algérien de 36 ans s'est échappé de l'hôpital de Corbeil-Essonnes (Essonne) où il avait été admis après un malaise à l'audience

    Les portes de la salle des assises sont restées closes, hier matin au tribunal d'Evry (Essonne). Là aurait dû s'achever le procès en appel d'Halim Taguine, 36 ans, condamné en première instance en 2006 à quinze ans de réclusion criminelle pour une série d'agressions sexuelles sur des enfants.

    L'homme n'a pas attendu de connaître ce second verdict.

    Dans la nuit de jeudi à vendredi, il s'est évadé de l'hôpital Gilles de Corbeil- Essonnes , où il avait été admis après un malaise mercredi en cours d'audience. Une enquête interne a été diligentée. D'ores et déjà, il semblerait qu'Halim Taguine ait profité de la relève du service de garde pour s'évanouir dans la nature. Il était environ 2 heures du matin. Dans la chambre 3047, au sein du service de cardiologie, le détenu s'est défait de sa perfusion. Son escorte, deux hommes restés à l'extérieur, ne se rend alors compte de rien.

    Les victimes craignent pour leur sécurité

    Si la fenêtre de la chambre est condamnée de l'intérieur, elle n'est pas garnie de barreaux. Halim Taguine parvient à la forcer. Bien que située au troisième étage, sa chambre donne sur une coursive qui fait le tour du bâtiment. Simplement muni de sa blouse blanche de malade et d'une paire de baskets noires, il n'a plus qu'à rejoindre l'escalier de secours et à prendre le large. Une évasion express, qui était hier dans beaucoup de conversations. « On a appris la nouvelle en prenant notre service, raconte une aide-soignante. Nos collègues de la nuit ont passé leur temps à le chercher. » Sans succès.

    « Ces fenêtres sont très faciles à ouvrir, détaille Stéphane Ournac, délégué CGT du centre hospitalier sud-francilien. Mais ce qui m'étonne, c'est qu'il n'ait pas été transféré à l'hôpital de Courcouronnes, où il y a des chambres sécurisées. Que le Samu l'oriente dans un premier temps vers la cardiologie à Corbeil, rien de plus logique. Mais s'il est avéré que les médecins ne lui prescrivaient que du repos, il n'aurait jamais dû rester là. » En 1998, le braqueur Antonio Ferrara, s'était évadé de ce même hôpital de Corbeil- Essonnes , au cours d'un transfert et grâce à des complices armés. Halim Taguine a-t-il lui aussi été aidé dans sa fuite ? C'est ce que pensent les avocats des parties civiles.

    Dès hier matin, l'identité judiciaire s'est intéressée de près à un gobelet de café apporté par sa femme à Halim Taguine, mercredi lors d'une suspension d'audience, quelques minutes avant qu'il ne soit pris de violentes suées. « Pour mes clients, il est évident que, dès le départ, ce malaise a été simulé, s'agace Martine Azam, avocate de trois familles de victimes. Tout le monde a fait un lien avec le café. »

    Au total, dix victimes étaient parties civiles au cours de ce procès. Dix enfants ou leurs familles, tous agressés sexuellement en 2001 et 2002 sur la commune d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). « Aujourd'hui, le sentiment qui prédomine chez eux, c'est la peur, martèle Nathalie Kilo, qui défend trois jeunes gens, deux garçons et une fille, agressés à l'âge de 9 ans , dont un en sortant de l'école . La jeune fille que je représente habite Aulnay, comme l'accusé. Elle m'a dit ce matin : Il peut venir à la maison. »

    Sans papiers d'identité sur lui, Halim Taguine, Algérien arrivé en France à 24 ans, ne bénéficie en théorie que de peu de soutiens. En France, il ne dispose que de sa femme et de sa soeur. En tout état de cause, il n'aura pas de seconde chance. Hier, la présidente de la cour d'assises a pris une décision dite de « caducité ». En clair : l'appel est annulé, et les quinze ans de prison prononcés par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis sont désormais définitifs. Sans présumer d'une éventuelle condamnation pour évasion s'il se faisait reprendre.

  • De la grammaire et de l'orthographe!

    Pour les adultes qui ont oublié les règles élémentaires de grammaire, Bernard Fripiat, coach en la matière, publie aujourd'hui un livre de trucs et astuces. Histoire d'en finir avec cette ou ces fautes qui nous empoisonnent l'écriture...

    C'est un Belge qui nous donne des leçons de français, nous apprend, avec humour, à accorder les participes pronominaux, à placer à bon escient la cédille et le trait d'union ou à dompter les exceptions. Installé à Paris depuis deux décennies, Bernard Fripiat, 48 ans, agrégé d'histoire et auteur de pièces de théâtre, est aussi coach d'orthographe. Il distille, lors de stages, ses astuces à la secrétaire devant écrire des post-it à son chef de service, au PDG soucieux d'envoyer un mail confidentiel - et sans faute - à ses actionnaires ou à de brillants futurs ingénieurs fâchés avec.

    Dans le livre « 99 questions à mon coach d'orthographe » qui paraît aujourd'hui (Editions Demos, 17 €), celui qui a de faux airs de Dominique Besnehard révèle sa méthode pour enfin maîtriser les subtilités de la langue de Molière.

    De drôles de moyens mnémotechniques. Une pantoufle ne prend qu'un f « parce qu'on est toujours en train de chercher l'autre ». En revanche, gaffe en a deux car « quand on en fait une, la deuxième suit toujours ». Lorsque « peu importe » est suivi d'un pluriel, on fait ce qu'on veut : peu importent les difficultés ou peu importe les difficultés, à vous de choisir. On a tendance aussi à écrire gentiment avec deux l en raison d'une proximité avec le nom gentillesse. Pour éviter l'erreur, dites-vous que pour une fois qu'ils ont eu la gentillesse de faire simple... Enfin, lave-vaisselle est toujours invariable, « l'homme ne poussant pas la goujaterie à en offrir deux ».

    Qui porte le chapeau ? Une boîte ne peut se passer de l'accent circonflexe car elle est recouverte d'un chapeau. L'aîné et l'entraîneur y ont aussi droit « car ce sont toujours eux qui portent le chapeau ». En revanche, celui qui boite (du verbe boiter) n'en a pas. « Eh oui, quand on boite, le chapeau finit toujours par tomber ! »

    Relisez-vous en commençant par la fin. Quand une faute bête nous échappe, il n'est pas rare qu'on s'en étonne en disant : « Pourtant, ce texte, je l'ai relu au moins vingt fois. » Selon Bernard Fripiat, il ne faut jamais relire un texte par le début mais par la fin, phrase par phrase, en commençant par la dernière. En se déconnectant du sens, on concentre notre attention exclusivement sur l'orthographe. « Il nous est ainsi impossible d'être emporté dans le sens, de nous replonger dans le contenu. »

    Comment appeler sans se perdre dans les l ? La conjugaison du verbe appeler prend, selon les temps, un ou deux l. « Si bien que certains de mes stagiaires m'ont avoué ne plus jamais l'écrire », assure le coach. Son truc miracle, énoncé à haute voix, amusera forcément la galerie ? Lorsqu'après avoir prononcé le p, on peut imiter la chèvre (bêêêêêê), il faut deux l : je vous appêêêêêêlle ! En revanche, si c'est une vache (meuh) que l'on entend, il n'en faut qu'un : je vous ai appeuhlé !

    Méfiez-vous des correcteurs d'orthographe. Il est censé faire la chasse aux erreurs. Mais comme les hommes, le correcteur d'orthographe des ordinateurs n'est pas infaillible. Quand, lors d'une faute de frappe, nous écrivons « nous serrons là », aucune ligne rouge ou verte n'apparaît. Le logiciel croit que nous serrons une vis à cet endroit alors que nous voulions utiliser le futur du verbe être (serons). Par ailleurs, la machine ne fait pas la différence entre ballade (chanson) et balade (promenade), cru (participe passé du verbe croire) et crû (participe passé du verbe croître) ou cession (action de céder) et session (séance).

    Répondez à ceux qui vous traitent de nuls ! Ceux qui collectionnent les fautes d'orthographe doivent souvent affronter les sarcasmes des petits malins de leur entourage. « A l'intérieur d'une entreprise, c'est même parfois une arme pour déstabiliser un collaborateur », observe Bernard Fripiat. « Pour riposter, demandez donc à ceux qui vous taquinent comment on écrit par acquit de conscience, en butte à sa colère, combatif et combattant ou imbécillité... tout le monde ou presque se trompe! ».

    Bernard Fripiat , « 99 questions à mon coach d'orthographe », Editions Demos, 17 € .

  • Ils seront plus de 3000!

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    Sarközy nous entraîne dans une guerre qui n'est la nôtre!

    Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a déclaré lors d'une visite au Tadjikistan que le contingent français en Afghanistan atteindrait 3 000 hommes, après le déploiement du nouveau bataillon annoncé par Paris.

    «Je n'ai pas le chiffre exact, qui appartient aux militaires», mais «cela portera l'effort français autour de 3 000 soldats», a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Douchanbé, la capitale de ce pays d'Asie centrale voisin de l'Afghanistan.

    «Il ne s'agit pas d'un détachement mais d'un bataillon», a-t-il précisé, après avoir rencontré dans la matinée des soldats français déployés dans une base près de Douchanbé dans le cadre de l'opération en Afghanistan.



    «C'est un engagement qui met en jeu la vie de nos soldats. (On n'a pas besoin de Kouchner pour le savoir!) Ce n'est pas un jeu», a martelé le ministre, évoquant la volonté de la France de «combattre aux côtés des Afghans» «contre les extrémistes» alors que cette annonce avait suscité des critiques en France.

    La France ne veut pas "se battre aux côtés des Afghans"!

    Le président Nicolas Sarközy avait dit début avril au sommet de l'Otan à Bucarest que le bataillon déployé en renfort dans l'est de l'Afghanistan serait composé de 700 hommes. Ils s'ajouteront aux quelque 1 700 soldats déjà présents, sans compter les centaines de marins présents dans l'Océan indien.

    Les forces françaises sont présentes au Tadjikistan depuis fin 2001, assurant le soutien au contingent militaire français en Afghanistan. M. Kouchner a également vanté «l'engagement du Tadjikistan» dans la lutte antiterroriste, après avoir rencontré le président tadjik, Emomali Rakhmon.

    (Le Parisien 11  avril 2008)

  • UN CRYPTOLOGUE DE GENIE

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    Le radiotélégramme décrypté qui permit la victoire
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    Le capitaine français Georges-Jean Painvin
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    Le grand cryptologue allemand de 14-18

     

     

     

    "Le radiogramme de la victoire"

    Un épisode peu connu de la guerre des codes secrets lors de la Grande Guerre

    Au début de l’année 1918, la Grande Guerre en est dans sa quatrième année et aucune issue ne semble se dessiner. Dans chaque camp, les troupes sont au bord de l’épuisement, et les Français comme les Allemands attendent avec angoisse une attaque de l’ennemi qui risque fort d’être la dernière, car elle fera nécessairement appel aux derniers soldats encore en état de combattre. Dans une telle situation, la connaissance des préparatifs et des mouvements de l’adversaire devient primordiale, le renseignement est indispensable.

    La France obtenait, à l’époque, l’essentiel de ses renseignements par les écoutes du trafic radiotélégraphique réalisées à la tour Eiffel sous la direction de Général Ferrié. Mais les plus importants messages capturés étaient chiffrés (i.e. transformés à l’aide d’une clé secrète, et ainsi rendus incompréhensibles si on ne connaît pas cette clé pour les déchiffrer). Les Allemands utilisaient pour ce faire différents systèmes : UBCHI, ABC, etc. Heureusement les Français avaient au cabinet du Ministre de la Guerre un Service du Chiffre, très compétent capable de les décrypter. Ce Service, aussi appelé « le cabinet noir », était dirigé par le général Cartier. Les résultats de ce service étaient transmis au capitaine Marcel Guitard, chef du Service du Chiffre au Grand Quartier Général, qui les exploitait. Mais ces décryptements exigeaient un travail considérable pouvant prendre plusieurs semaines, voire plus.

    Or fin 1917, les Allemands, se doutant que les Français décryptaient leurs messages, mettent au point un nouveau procédé de chiffrement : le GEDEFU 18, conçu par le colonel Nebel, et utilisant les seules lettres ADFGX. Ils jugent ce nouveau système indécryptable, tout au moins dans des temps suffisamment courts pour permettre à l’ennemi d’exploiter les renseignements obtenus. En outre ce système est très bien adapté à leurs besoins pour les transmissions radiotélégraphiques ; et le 5 mars 1918 ils décident de le mettre en œuvre en prévision des prochaines attaques.

    Le cabinet noir voit alors arriver avec étonnement des télégrammes écrits exclusivement avec les cinq lettres A, D, F, G, X ; ils baptisent ce système : ADFGX ! Pour les Français c’est le signe tant attendu : la dernière offensive allemande se prépare, et il est vital de casser ce nouveau système. Cependant la surprise est douloureuse : le système paraît hermétique et les messages sont encore trop rares : le problème semble impossible à résoudre.

    Mais, si tous les cryptologues du cabinet noir étaient remarquables, l’un d’eux était un cryptologue de génie : le capitaine Georges-Jean Painvin (1886-1980). Issu d’une famille de polytechniciens et de mathématiciens, il était lui-même polytechnicien (promotion de 1905), sorti major de cette école, et ingénieur des mines. Dès 1911, il avait été nommé professeur de géologie, chimie et paléontologie à l’école des mines de Saint-Etienne, puis de Paris. Mobilisé en 1914 comme officier d’ordonnance du général Maunoury, il se lie d’amitié avec le capitaine Paulier, chef de la section du Chiffre, qui l’initie aux arcanes de la cryptographie. Ses premiers décryptements font sensation au point que Cartier le demande. Malgré les interventions personnelles du Ministre de la Guerre Millerand, il préfère rester auprès de Maunoury auquel il est très attaché. Mais au début de 1915, Maunoury est très grièvement blessé, perd la vue et doit abandonner son commandement. Painvin consent alors à rejoindre le cabinet noir. Dès lors ses exploits cryptographiques ne se comptent plus. Il décrypte les chiffres autrichiens et allemands, en particulier les messages qui ont permis de  confondre la célèbre espionne Mata-Hari. Il est récompensé par l’Italie qui le fait Chevalier de la Couronne (1916) et l’Angleterre qui lui décerne la Military Cross (1917).

    De fin mars à fin mai 1918, les premières attaques allemandes sont accompagnées d’un nombre croissant de messages, fournissant à Painvin une matière suffisante : début avril, il réussit enfin ses premiers décryptements en cinq jours. Fin mai, il est capable de décrypter les messages en 24 heures ! Mais le 1er juin, les Allemands changent leur système : une lettre est ajoutée, le « V » : c’est l’ADFGVX. Tout est à refaire ! Les radiotélégrammes allemands sont plus nombreux : l’attaque finale est proche. Mais où aura-t-elle lieu ? Cinq axes d’attaques étaient possibles : Les Flandres, Amiens, Compiègne, Reims ou Verdun ? Il fallait à tout prix déterminer cet axe car on ne pouvait disperser les quelques divisions de réserve.

    Le 2 juin à 19 heures, Painvin envoie ses résultats à Guitard qui traite tous les messages du 1er juin. Il voit alors un télégramme assez anodin: « Hâtez l’approvisionnement en munitions, le faire même de jour tant qu’on n’est pas vu ». Ce télégramme le frappe : il est envoyé par le Haut Commandement allemand près de Coblence à un état major d’armée situé à Remaugis, au nord de Compiègne. Guitard le porte au Deuxième Bureau dont le commandant, le colonel de Cointet éclate de joie : « Tout doute est levé, vous nous apportez l’élément qui nous manquait : l’attaque se fera sur Compiègne », s’écrie-t-il. Ce texte est aussitôt retransmis au général Pétain qui le répercute le 3 juin à 19 heures aux généraux Foch et Fayolle. Grâce à ce décryptement, ils avaient quelques jours devant eux pour préparer la contre-attaque, et ils font appel au général Mangin pour la conduire.

    Mangin constitue un corps d’armée avec les cinq divisions de réserve mises sous son commandement et qu’il faut transférer sur le front. L’attaque allemande est lancée le 9 juin, Mangin décide de lancer sa contre attaque le 11 juin à 11 heures, contre l’avis de Foch et Fayolle qui estimaient qu’il valait mieux attendre le 12. La veille, Mangin reçoit les généraux des divisions et leur remet l’ordre d’exécution. Ils sont effarés par une telle audace. Mangin écoute longuement leurs objections. Eux aussi préconisent le 12. Mangin leur répond en exposant son analyse de la situation ; il compte sur l’effet de surprise et conclut par l’ordre : « Demain, à 11 heures, vous attaquerez ! ».

    La contre attaque réussit et bloque les opérations allemandes qui s’éteignent peu à peu : Paris est sauvé ; le gouvernement français, qui, sur orydre de Clemenceau, s’apprêtait à quitter la capitale, put se réinstaller dans ses locaux.  Mangin poursuit ses attaques en juillet, et progressivement tout le front s’écroule. Cette bataille, dite de Courcelles-Méry, fut le tournant de la guerre et permit aux alliés de reprendre l’initiative des opérations qu’ils garderont jusqu’à la victoire finale.

    Le colonel de Cointet félicita Guitard pour cet exploit du Chiffre, dû à Painvin, en ces termes : « Le Chiffre n’aurait-il rendu que ce service, n’aurait-il décrypté que ce message, que tous les sacrifices consentis pour lui sont aujourd’hui largement payés ». Et il donna à ce message le surnom qui lui est resté : « Le radiogramme de la victoire ».

    Le capitaine Painvin fut décoré de la légion d’honneur le 14 juillet 1918 -il a alors 32 ans-  pour « services exceptionnels rendus aux armées ».  Cet épisode de la Grande Guerre est resté secret pendant près de cinquante ans et ne fut dévoilé que dans les années 1960, au grand étonnement de beaucoup d’historiens.

     

  • Les Khasars, une ethnie en marge du judaïsme

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    Apogée et déclin du 10ème au 11ème siècles

    Un trait caractéristique majeur dans l'histoire des populations juives, depuis la chute du deuxième royaume d'Israël en 70 sous l'empereur romain Titus, est leur dispersion partout dans le monde et leurs migrations innombrables, à la merci de brimades, spoliations et persécutions de la part des nations qui les avaient accueillies – avec tolérance ou réticence -, mais toujours sous le signe de préjugés.

    Ceux qui résistèrent à l'assimilation eurent toujours deux soucis principaux : le rassemblement structuré en communautés culturelles et sociales, de nature à renforcer la préservation de "l'héritage ancestral" et à assurer un front solide contre les courants d'hostilité, et, à cette fin, le maintien de contacts suivis avec d'autres communautés.

    C'est ce qui a permis aux élites intellectuelles, même au cours du Moyen Age dans le monde occidental, de ne laisser perdre aucune trace de la vie communautaire et de préserver une histoire ordonnée de chaque groupement.

    Cependant, en marge des communautés organisées, il y a eu des groupes isolés, dont la judéité est historiquement prouvée pour certains, tandis qu'elle est, ou était, sujette à caution pour d'autres. C'est justement à cause de leur isolement que l'histoire de ces groupes reste entourée de légende quant à leur origine, et de confusion en ce qui concerne leur évolution.

    Les Khazars

    Il peut paraître étrange qu'on n'ait pas pu établir avec précision l'origine géographique d'une peuplade qui est pourtant entrée dans l'histoire sur un vaste territoire entre la mer Caspienne, la Volga, la chaîne des Carpates et la Mer Noire, et s'y est maintenue entre le 7ème et le début du 11ème siècle.

    Cependant, alors que persistent des doutes sur l'étymologie du nom Khazar, on a bien identifié l'appartenance primitive de cette peuplade à des tribus turques et persanes de l'ancien Turkestan en Asie Centrale. Après une longue période de migration, une branche de ces nomades commença à s'implanter au Nord du Caucase vers l'estuaire de la Volga. C'est la première étape qui marque la naissance de ce qui deviendra l'empire des Khazars, entre deux puissances : les envahisseurs arabes venant du Sud et l'empire byzantin, successeur de Rome, déjà dominant toute la région des Balkans et l'Asie Mineure.

    A la différence de ces deux géants voisins, solidement structurés, les Khazars apparaissent dépourvus de tous les ingrédients constituant une nation, étant, au surplus absolument incultes et analphabètes. Pourtant, sous l'influence de contacts suivis avec leur entourage, tout en se sédentarisant, ils parviennent progressivement à sortir de leur état de barbarie. Aux premiers rudiments d'une vie organisée sous une hiérarchie en éveil, vient s'ajouter la notion de valeur spirituelle qu'ils ne possédaient guère, et qui leur est inculquée par les contacts de plus en plus étroits avec les Byzantins et les Arabes, ainsi qu'avec les communautés juives solidement implantées depuis Byzance jusqu'au Caucase.

    C'est ainsi que leur roi (Khagan), stimulé par un désir d'accès au monde civilisé, est incité à la connaissance des religions professées autour de son domaine. Des légendes entourent sa préférence du judaïsme, malgré les discriminations qui accablent l'existence des Juifs. La conversion du Khagan est historiquement attestée par ses correspondances avec Hadaï Ibn Shaprut, visir juif, ansi que par Yéhouda Ha-Lévi dans son ouvrage al-Khazari. Ce premier pas entraîne la conversion au judaïsme vers le milieu du 8ème siècle de toute la classe dirigeante et progressivement d'une grande partie de la population.

    A l'apogée de sa puissance, l'empire Khazar est pris à partie par une nouvelle invasion venant du Nord d'un ennemi inattendu. Sous la poussée irrésistible des Russes, entre la fin du 10ème et le début du 11ème siècle, détruisant les principales forteresses, Itil, Samandar, et Sarkil – tout le territoire des khazars est annexé, étendant ainsi la domination de cet empire jusqu'en Crimée.

    Il ne subsiste pas le moindre vestige témoignant de la longue existence des Khazars en tant que nation. On peut croire que sous la furie destructrice des envahisseurs russes, exacerbée par la résistance des Khazars à leurs efforts de conversion, toutes les villes et les villages furent anéantis, ne laissant aucune trace.

    Ce qu'on connaît de l'histoire des Khazars,on le doit aux récits de nombreux historiens – juifs, grecs, arabes et russes – ainsi qu'aux correspondances échangées avec des personnages en Espagne. Leur essor semble avoir atteint un niveau considérable, à juger par de nombreux liens de mariage entre des princes ou princesses khazars et les familles régnantes de Byzance.

    Après toute cette nébulosité historique, une question se pose : qu'est devenue la population khazar après la débandade effrénée sous l'invasion russe détruisant son empire ? Bien qu'ignorant son importance numérique, on peut imaginer qu'elle était considérable, à juger par l'impact qu'elle exerçait sur ses voisins byzantins et musulmans. Indéniablement, ceux qui restaient attachés à la religion nouvellement acquise n'avaient pas d'alternative entre une nouvelle conversion et l'exode, exposés comme ils étaient à une extermination certaine en cas de résistance.

    On sait, d'après des témoignages historiques, qu'un groupe chercha refuge à l'Est parmi les communautés juives du Caucase. Un autre vers les Carpates, surtout en Hongrie et en Bohème- Moravie. Mais le gros de la population se dirigea au Nord vers l'Ukraine, la Biélorussie, la Pologne, la Lituanie et les zones limitrophes de Russie.

    Partout dans ces territoires, où la population juive était numériquement insignifiante au début du Moyen-âge, l'affluence massive des fugitifs khazars rencontrait d'autres groupes d'émigrants venant des régions rhénanes de France et d'Allemagne ainsi que du Danube, échappant à la vague de persécutions par les bandes armée chrétiennes des premières croisades, en route vers la Terre Sainte via Constantinople. D'après de nombreux historiens du judaïsme européen de l'époque, c'est la jonction des Khazars aux fugitifs venant de l'Ouest et aux populations locales déjà organisées en communautés qui a donné lieu à la naissance du grand peuple ashkénaze, en se restructurant pour devenir, dès le 16ème siècle, la partie prépondérante des juifs dans le monde.

    En quoi se justifie la dénomination ashkénaze (nom hébreu de l'Allemagne, mais primitivement celui d'une peuplade dans le Caucase, descendante d'Ashkénaze, fils de Gomer, fils de Yafeth, troisième fils de Noah) ? Par l'influence dominante qu'exerça l'élite intellectuelle   germanique sur cet amalgame hétéroclite de peuples, entraînant en même temps la création d'une langue commune à tous : le yiddish, agglomérat d'allemand et d'hébreu.

    Source: Léon ALHADEFF

  • Problématique Khazars/Ashkénazes

    Problématique Khazars-Ashkénazes:

    Des auteurs, par exemple Arthur Koestler ("La 13ème tribu")ou Benjamin Freedman, connu pour ses opinions antisionistes, ont suggéré que les Juifs ashkénazes descendaient en grande majorité sinon en totalité des Khazars. Or, la communauté ashkénaze représentant la majorité de la communauté juive mondiale actuelle, ce postulat tend à infirmer celui du « retour à Sion, » promu par ces mêmes Juifs ashkénazes, puisqu'ils ne possèderaient pas de lien du sang avec les anciens Hébreux, et par conséquent aucun droit ni prétention à leur établissement en Palestine. Poussé à l'extrême, ce postulat discréditerait l’état d'Israël actuel.

    Des études génétiques menées par, entre autres, Doron Behar et Michael Hammer, ont prouvé que les chromosomes Y d'une proportion fortement significative de Juifs ashkénazes diffèrent de ceux des populations européennes parmi lesquelles ils ont résidé, et sont en revanche partagés par des populations du Moyen-Orient. Un résultat similaire a été trouvé pour plus de 40% des chromosomes mitochondriaux. De plus la recherche révèle que seulement 5% des Juifs ashkénazes ont des chromosomes Y de l'haplotype « Q », fréquent dans les peuplades asiatiques, dont les Khazars. Toutefois, la présence d'ADN mitochondrial européen ou autre en proportions significatives tendrait à suggérer, selon les détracteurs de ces études, un métissage postérieur.

    (Source: Wikipédia)

  • Dieudonné justifie ses propos sur la Shoah

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    (Né à Fontenay-aux-Roses le 11 février 1966 d'une mère bretonne, sociologue à la retraite et peintre, Josiane Grué, et d'un père camerounais expert-comptable, Dieudonné grandit en banlieue parisienne)

    Absent lors de son procès en première instance, l'humoriste Dieudonné a justifié jeudi devant la cour d'appel de Paris les propos sur la mémoire de la Shoah qu'il avait tenus à Alger en 2005 et qui avaient provoqué un tollé en France.

    Le 11 septembre 2007, le tribunal correctionnel de Paris avait jugé ces propos diffamatoires envers la communauté juive et condamné l'humoriste, de son vrai nom Dieudonné M'Bala M'Bala, à 7.000 euros d'amende.

    Lors d'une conférence de presse sur un de ses spectacles, le 16 février 2005 à Alger, Dieudonné s'en était pris au «lobby sioniste, qui cultive l'unicité de la souffrance».
    Il s'était aussi plaint de ne pouvoir réaliser son film sur la traite des Noirs à cause des «autorités sionistes» qui dominent selon lui le cinéma français.


    Enfin, il avait parlé de «pornographie mémorielle», des propos qui avaient été repris dans plusieurs médias français.

    Décriées par de nombreux politiques et associations, ces déclarations avaient amené le numéro un du PS, François Hollande, à appeler au boycott des spectacles de l'humoriste.

    A la demande du garde des Sceaux, Dominique Perben, le parquet de Paris avait lancé une enquête préliminaire pour «contestation de crimes contre l'humanité».

    Etonnamment, aucune association ne s'est constituée partie civile dans ce procès, élément qu'a d'ailleurs relevé Dieudonné, disant avoir été victime d'un «véritable lynchage médiatique» à l'époque.

    «Je n'ai jamais dit: "la Shoah est une pornographie mémorielle"? ?, comme certains ont voulu le faire croire, a-t-il redit jeudi devant la 11e chambre de la cour d'appel, dénonçant «un raccourci extrêmement antisémite» et «un acharnement sans fondement» sur sa personne.

    L'humoriste a expliqué avoir visé par cette expression «l'instrumentalisation de la Shoah». «C'est l'utilisation qui est faite de ce drame qui est obscène», a-t-il réaffirmé.

    «On en a fait trop. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Simone Veil», a-t-il poursuivi, en référence à l'opposition de Mme Veil à l'idée de Nicolas Sarkozy de faire parrainer les enfants victimes de la Shoah par des écoliers de CM2.

    «Pourquoi cette hypertrophie dans la communication d'une souffrance et cette négation dans d'autres ?», a regretté Dieudonné, déplorant que le Centre national de la Cinématographie (CNC) ait financé 150 films sur la Shoah mais ait refusé de financer le sien sur la traite négrière.

    «Il existe, le lobby sioniste. M. M'Bala M'Bala a considéré qu'il en était la victime. Et c'est son droit de l'exprimer comme tel», a argué son avocate, Me Lise Bornes, réfutant la thèse selon laquelle son client assimilait sionistes et communauté juive.

    Jugeant les propos poursuivis «désobligeants et diffamatoires» envers la communauté juive, l'avocate générale, Marie-Jeanne Vieillard, a requis la confirmation du jugement.

    (Le Parisien - 10 avril 2008)

  • Salon du Livre de l'Antiracisme et de la Diversité

    La Fédération de Paris de la LICRA,

    la MAIRIE du 6e et la librairie LA PROCURE

    ont le plaisir de vous convier au

    Salon du Livre de l’Antiracisme et de la Diversité
    Parmi les auteurs présents, signeront leurs livres

    Armand Abécassis - Fabrice d'Almeida - Pierre Assouline - Elie Barnavi - Philippe Benassaya - Esther Benbassa - Sophie Body-Gendrot - Clémence Boulouque - Carmen Callil - Jean-Marie Carzou - Malek Chebel - Myriam Chimenes - Philippe Cohen - Jean-Paul Cointet - Jean Daniel - Alain David - Anny Dayan Rosenman - Eric Deroo - Eric Fottorino - Caroline Fourest - Max Gallo - André et Raphaël Glucksmann - Marek Halter - Jean Hatzfeld - Mariette Job - Gaston Kelman - Théo Klein - Julia Kristeva - Elisabeth Lévy - Patrick Lienhardt - Frédéric Martel - Mathieu Méranville - Danielle Mitterrand -  Leonora Miano - Nine Moati - Alexandre Moatti - Gérard Mordillat - Olivier Philipponnat - Benoît Rayski - Jacqueline Remy - Eric Roussel - Françoise Rudetzki - Antoine Sabbagh - Antoine Sfeir - Daniel Sibony - Jacques Tarnéro - Simone Veil - etc.
    Dimanche 13 avril 2008 de 14h à 19h
    Mairie du 6e arrondissement de Paris
    78 rue Bonaparte 75006
    Métro : Saint Sulpice / Saint Germain / Mabillon
    Trois tables rondes sont prévues :

    14h30 – « Identité et intégration », animée par Laurent Joffrin, journaliste

    16h00 – « Laïcité, rempart contre l'obscurantisme », animée par Elisabeth Lévy, journaliste

    17h30 – « Israël Palestine : le chemin douloureux vers la paix », animée par Yvan Levaï, journaliste


    Information : 01.45.08.08.08.
    Entrée Libre

  • Fadela est têtue comme une nulle...

    Secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la Ville, Mme Fadela Amara a de très étranges préoccupations. Dans le mesnsuel homosexuel Têtu (avril 2008), elle explique qu' "il faut qu'un mouvement gay émerge dans les quartiers sensibles." Pour elle, la version gay de "Ni Putes ni soumises" pourrait être "Ni Bouffons ni enculés". Quelle finesse...

    (Source: FAITS & DOCUMENTS n°253 -1er au 15 avril 2008)

  • LE CRÂNE D'HITLER

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    Crâne perforé par la balle qu'Hitler s'est tirée dans le bunker le 30 avril 1945
    Adolf Hitler: 20 avril 1889 - 30 avril 1945

    Une Exposition officielle expose actuellement à Moscou la partie supérieure du crâne d'Hitler, où figure encore le trou de la balle qui l'aurait perforé. Les organisateurs de l'exposition ont déclaré avoir en leur possession d'autres parties du squelette d'Hitler, qu'ils n'ont pas exposées car elles étaient trop fragiles.

    Hitler, on le sait, s'était réfugié dans son bunker à Berlin, et devant la chute imminente de la ville aux mains des troupes russes, se serait donné la mort avec Eva Braun, après avoir procédé à une cérémonie de mariage avec elle. Les sources historiques ont jusqu'ici suivi la version donnée par son biographe Werner Messer et fondée sur le rapport de l'aide de camp de Hitler, qui avait déclaré avoir reçu l'ordre de brûler les corps de Hitler et Eva Braun une fois le suicide accompli, le 30 avril 1945. Les sources russes ont toujours affirmé avoir trouvé les deux corps avant que l'aide de camp n'ait eu le temps d'accomplir sa mission. Ce n'est qu'en 1993 cependant que le gouvernement russe déclara encore posséder ces restes. Selon la directrice de l'exposition Elia Borketvits, "il ne reste plus aucun doute sur l'authenticité de cette dépouille".

    Cette nouvelle remettant en cause la version officielle de la mort d'Hitler fondée sur le témoignage de son aide de camp remet en cause l'ensemble du rapport de celui-ci. En effet, si les faits sont faux quant à la destruction du corps du dictateur, on peut se demander si le reste de ce rapport était conforme à la vérité historique, ou constituait une version "commanditée". La deuxième question posée par cette affaire concerne l'identité du commanditaire d'une version fausse. On conçoit mal pourquoi Hitler aurait souhaiter cacher ces circonstances, ou quels pouvaient être les buts des Alliés dans une telle requête, sinon peut-être dans le but d'empêcher un culte post-mortem de la dépouille d'Hitler.

    D'un autre côté, l'intérêt d'une réécriture de l'histoire par les Russes n'est pas plus claire, car la possession du corps de Hitler n'ajoute rien au fait que Berlin ait été prise par les troupes russes. On peut donc conclure que les sources russes sont vraisemblablement justes, et que les Alliés ont réécrit l'histoire dans le souci d'effacer toute trace du Führer, mais on souhaiterait que d'autres analyses soient faites et publiées, justifiant alors une nouvelle vérification historique des derniers jours du Reich.

    Les questions qui se posent à propos du crâne et de la dépouille d'Hitler ne sont pas sans remettre en question l'histoire officielle confiée par les troupes alliées après la guerre autant que celle écrite par les historiens sur des témoignages qui n'étaient malheureusement plus fondés sur des preuves.

    Ainsi, on sait à présent que les Américains autant que les Alliés, tout en affirmant officiellement avoir organisé le procès nazi le plus important du siècle à Nüremberg, avaient mis en place des filières de sauvetage des savants nazis afin de profiter de leur avancée technique dans toutes sortes de domaines.

    Les Russes comme les Américains donnèrent ainsi l'asile à des savants qui leur permirent, avec leur connaissance des fusées V2, de développer la course à l'espace, et la fusée Ariane, dont la France est si fière a elle aussi bénéficié de l'aide de tels "réfugiés".

    Le mensonge possible concernant les derniers jours d'Hitler est donc problématique. Si la dépouille d'Hitler n'a pas été consummée par les flammes, on est en droit de même douter de son suicide. Et si quelqu'un avait intérêt à élaborer le mythe de cet autodafé, ne pouvait-on avoir le même intérêt à cacher son emprisonnement? Par ailleurs, la thèse que nous avons évoquée, selon laquelle la version officielle du corps brûlé permettait de nier au dictateur toute sépulture, et d'empêcher ainsi toute forme de pèlerinage, est tout aussi problématique dans ses conséquences que l'effet recherché. Sans sépulture, Hitler devenait un mythe.

    Et comment concilier cette version avec le fait que le bunker d'Hitler à Berlin, fut lui conservé, et se voit transformé aujourd'hui en boîte de nuit, dont on mesure sans difficulté la dimension morbide, mais aussi la récupération de cette dimension de pèlerinage dans une Allemagne où fleurit la théorie néo-nazie.

    Simultanément l'exposition russe met à jour plus d'interrogations que de réponses. Que signifie l'exposition d'ossements? Les Russes ont donc enterré, puis déterré Hitler, car on les imagine mal procédant à la technique moyenâgeuse consistant à faire bouillir les corps pour les désosser. S'ils souhaitaient conserver le corps d'Hitler, pourquoi l'avoir enterré, et ne pas l'avoir embaumé, comme celui de Lénine, comme trophée de guerre? S'ils souhaitaient l'enterrer, pourquoi l'avoir déterré, et surtout actuellement.

    www.alliancefr.com

  • Encore un échec pour Sarközy

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                  Bernard Kouchner à sa sortie du conseil des ministres le 9 avril 2008

    AFP. Le cuisant échec de la mission humanitaire lancée par Paris en Colombie pour Ingrid Betancourt, qui s'ajoute à une longue liste de rendez-vous manqués, renvoie le dossier à la case départ et à de longues négociations diplomatiques pour une libération de l'otage. 

    Prenant acte de l'échec, Paris a décidé mardi soir le retour de l'avion médicalisé et de tous les émissaires envoyés la semaine dernière à Bogota.

    Quelques heures avant, la guérilla des Farc avait adressé une sèche fin de non recevoir à Paris, en jugeant "irrecevable" cette mission et en expliquant refuser d'agir sous "la pression médiatique".
  • Qui peut juger cette mère?

    L'avocat général de la cour d'assises du Val-d'Oise a requis mercredi trois ans de prison avec sursis contre Lydie Debaine, qui a reconnu avoir tué en 2005 sa fille unique, handicapée motrice cérébrale âgée de 26 ans dont l'état de santé se dégradait.

    Il s'agit d'une «peine de principe», a souligné l'avocat général, Charles Modat. «La pire des sanctions, Lydie Debaine la vit déjà avec la perte de celle à qui elle a consacré son amour et sa vie», a-t-il ajouté.

    Lydie Debaine, 62 ans au moment des faits, est accusée d'avoir donné plusieurs cachets d'anxiolytiques à sa fille avant de la plonger dans une baignoire pour la noyer, le 14 mai 2005 à Groslay (Val-d'Oise).

    Née prématurée avec une grave infirmité motrice cérébrale, Anne-Marie était invalide à 90%. A 26 ans, elle avait l'âge mental d'un enfant de 5 ans. Elle souffrait depuis plusieurs années de crises d'épilepsie, de violents maux de tête et de vomissements.

    Lydie Debaine «est coupable du crime qui lui est reproché», a poursuivi l'avocat général. «Elle a tué sa fille avec préméditation. Elle était consciente de ce qu'elle faisait. Elle revendique un acte juste. Je ne le qualifierais pas d'acte juste», a-t-il ajouté.

    «Elle a refusé toute aide extérieure*. Elle était dans une relation fusionnelle qui l'a amenée jusqu'à dormir au pied de sa fille et à s'allonger sur son corps une fois morte», a-t-il ajouté.

    «Ce qui m'a frappé c'est sa propension à tout le temps penser à la solution extrême», a-t-il déclaré. L'accusée a indiqué au cours du procès qu'elle avait pensé mettre fin aux jours de sa fille à plusieurs reprises notamment dans sa petite enfance.

    Avant les réquisitions de l'avocat général, Lydie Debaine a pris la parole pour dire, en sanglots, qu'Anne-Marie «était une enfant très attachante». «J'ai accompli ce geste dans un acte d'amour. Elle souffrait trop. Elle passait des jours et des jours sans dormir», a-t-elle ajouté.

    (Le Parisien - 9 avril 08)

    * Quelle "aide extérieure"? Celle d'un hospice, si toutefois on y avait accepté son enfant? Ce qui n'est pas certain.

  • Le président iranien doute de l'attentat terroriste du 9-11

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    Mahmoud Ahmadinejad le 8 avril 08 à Téhéran

    Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a accusé mardi les Etats-Unis d'avoir utilisé les attentats du 11 Septembre 2001, comme "prétexte" pour leurs interventions militaires en Afghanistan et en Irak.

    "Sous prétexte de cette attaque, le plus lourd déplacement de troupes a été organisé vers notre région et le pauvre Afghanistan a été attaqué, le pauvre Irak a été attaqué", a-t-il dit dans un discours en direct sur la télévision.

    M. Ahmadinejad a aussi mis en doute le caractère terroriste de l'attaque de New York, en demandant comment les deux avions ayant frappé les tours du World Trade Center avaient pu se déplacer selon lui "sans coordination" avec les réseaux de radar et de renseignement américains.

    "Comment est-il possible que sous le contrôle des radars les plus perfectionnés et des réseaux de renseignements, les avions puissent se déplacer sans coordination avec ces réseaux et heurtent les tours?" a demandé le président iranien.

    Le 11 septembre 2001, quatre avions détournés ont fait 2.979 morts au total. Deux appareils avaient percuté les deux tours du World Trade Center, un troisième s'était écrasé en Pennsylvanie après une lutte entre les passagers et les pirates de l'air, le quatrième avait été projeté sur le Pentagone à Washington (ce qui est controversé selon plusieurs experts américains).

    Le président iranien a aussi mis en doute le bilan des attentats, en déclarant qu'"on a dit que 3.000 personnes ont été tuées. On est tous devenu tristes, même si les noms des 3.000 personnes n'ont jamais été publiés".

    Les noms des 2.750 victimes dans les attentats contre les tours de New York ont été lus lors d'une cérémonie de commémoration le 11 septembre dernier. (entre "lus" oralement et "publiés" dans la presse, il y a en effet une nuance).

    M. Ahmadinejad s'exprimait à Téhéran devant un parterre de responsables iraniens mais aussi d'ambassadeurs étrangers conviés à la célébration de la "Journée nationale de la technologie nucléaire" iranienne.

    Il avait promis des annonces majeures dans ce domaine, mais s'est contenté de mentionner les essais d'un nouveau type de centrifugeuses pour l'enrichissement d'uranium, déjà mentionné dans un récent rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

    Concernant les attentats du 11 Septembre, M. Ahmadinejad a remarqué qu'à l'époque "nous sommes tous devenus tristes". De fait, cette nouvelle avait alors entraîné un certain nombre d'Iraniens dans la capitale à se rendre spontanément sur une grande place pour y allumer des bougies.

    Washington et Téhéran n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis la prise en otages de diplomates américains dans la capitale iranienne après la révolution islamique de 1979.

  • La Flamme d'Olympie n'est pas respectée

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    "Un seul monde, un seul rêve"... "Tibet libre" : banderoles mondialistes sur le Golden Gate à San Francisco

    Ce relais est devenu une tradition incontournable l'année de l'ouverture des Jeux Olympiques. Le très symbolique relais mondial de la flamme, qui parcourt la planète de bout en bout avant le mois d'août, pourrait être annulé cette semaine pour ces JO ou lors des prochaines olympiades, après les incidents de Paris et Londres. Le Comité international olympique se réunira dans les prochains jours à Pékin pour en discuter.

    Les déclarations des membres du CIO concernant la teneur de ce débat sont en effet contradictoires. La vice-présidente du CIO pense qu'il faut "revoir la question" pour les Jeux de Pékin, tandis que l'un des membres de la commission exécutive affirme que la question sera débattue, mais seulement pour les prochaines olympiades. Le président du CIO, Jacques Rogge, s'est lui bien gardé d'apporter des précisions en confirmant simplement mardi qu'il y aurait un "débat" cette semaine. "Nous en discuterons et nous verrons ce que nous faisons maintenant que  nous en sommes déjà à la sixième ou septième étape", a-t-il déclaré. Le parcours actuellement retenu est le plus ambitieux de l'histoire des JO avec un périple de 137.000 kilomètres parcourant 19 pays plus la Chine.

    Pendant ce temps, à San Francisco, où le prochain relais doit avoir lieu, des manifestants font déjà parler d'eux. Des banderoles ont été installées sur le pont du Golden Gate et Reporters sans Frontières a annoncé mardi que ses militants seront présents sur le parcours du relais. L'itinéraire de la flamme dans la métropole californienne a d'ailleurs déjà été raccourci, et la ville s'apprête à déployer des mesures  de sécurité inédites.

    Après les incidents de Paris et Londres, la Chine ne décolère pas. "Nous exprimons notre ferme condamnation de la perturbation délibérée de la transmission de la flamme olympiques par des forces séparatistes 'pour l'indépendance du Tibet' qui n'ont pas eu une pensée pour l'idéal olympique ou pour les lois de la Grande-Bretagne et de la France", a déclaré une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. "Leurs activités méprisables ternissent le grand idéal olympique", a-t-elle ajouté.  Le Global Times, un journal officiel chinois, a lui accusé la police française "d'incompétence" après les incidents. "La France n'a pas bien protégé la flamme sacrée", titre le quotidien.

    La Flamme s'est éteinte cinq fois à Paris durant son parcours. 

     (LCI.fr - 8 avril 08)

  • Ses frères sont des truands...

    Omar Dati, le jeune frère de la garde des Sceaux Rachida Dati, condamné à 8 mois de prison ferme pour trafic de stupéfiants vient d'être «placé sous surveillance électronique».

    «M. Dati a été placé sous surveillance électronique par décision du juge d'application des peines le 2 avril dernier», a déclaré à l'AFP Me André Laborderie, soulignant que son client n'a pas été écroué depuis sa condamnation par le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône.

    «J'ai demandé cette mesure au juge ainsi qu'une libération parentale car mon client a à sa charge une fille très malade qu'il doit régulièrement accompagner à l'hôpital pour des soins très lourds, mais cette dernière mesure m'a été refusée», a affirmé Me Laborderie.

    Selon lui, M. Dati, père de quatre enfants, «bénéficie d'horaires souples (d'assignation) en raison de son travail posté chez Areva et de ses fréquentes visites à l'hôpital» de Lyon pour sa fille malade.

    Déjà condamné en 2001 à 4 mois avec sursis pour trafic d'héroïne, Omar Dati avait été condamné le 17 décembre à 8 mois de prison ferme pour «acquisition, détention, transport, usage et offre ou cession» de cannabis, des faits commis dans la région de Chalon entre 2004 et 2006.

    Interpellé en juin 2005 puis placé sous contrôle judiciaire, Omar Dati avait reconnu avoir «dealé» pour 5 à 6.000 euros de cannabis pendant deux ans.

    Un autre frère de Rachida Dati, Jamal Dati, 34 ans, avait été condamné en août 2007 à 12 mois de prison par la cour d'appel de Nancy pour trafic de stupéfiants dans la région chalonnaise. Il s'est pourvu en cassation.

    Le Parisien- 8 avril 2008 

    Elle n'est pas responsable de ses frères, mais quelle famille, tout de même, pour la ministre de la Justice française... Ca craint...

  • Les Etats-Unis, l'Inde, le Tibet et la Chine: une longue histoire

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    La question du nucléaire n’a pas cessé de compliquer les relations entre l’Inde et les Etats-Unis. Dès l’indépendance l’Inde s’intéresse au nucléaire civil. Elle achète sa première centrale au Canada, façon hypocrite pour les Etats-Unis de laisser faire. Il s’agit d’une centrale à eau lourde, comme les premières centrales françaises, et donc productrice de plutonium à usage militaire. L’eau lourde sera fournie directement par les Etats-Unis. La brouille sino-soviétique, la bombe française (1959) et la bombe chinoise en préparation (le premier essai aura lieu en 1964) renforcent la conviction des dirigeants indiens qu’ils doivent eux aussi posséder l’arme nucléaire qui n’est plus réservée aux deux superpuissances. Pour y parvenir ils auront habilement utilisé les Etats-Unis en jouant sur la question tibétaine.

    En 1951 la RPC nouvelle accorde au Tibet un statut de région autonome. Le Dalai lama reste au pouvoir mais différentes réformes, à commencer par l’abolition de l’esclavage, lui sont imposées. Mais les Etats-Unis mettront longtemps à admettre que le PCC est au pouvoir, maintiendront la fiction de Taiwan représentant de la Chine sur la scène diplomatique internationale et tenteront diverses actions pour faire tomber le nouveau régime. L’affrontement est évidemment au comble sur le front coréen mais d’autres actions sont menées que ce soit en Birmanie où des généraux du KMT s’installent et vont tenter mais en vain de ré-envahir les provinces du Sud-ouest chinois ou au Tibet où la CIA va prendre en main le Dalai Lama, former et armer les opposants à la RPC qu’il est facile de recruter chez les religieux anti-communistes qui ont été dépouillés d’une partie de leur pouvoir. C’est pour couper court à cette menace de sécession organisée par Washington que Pékin occupe militairement la province du Tibet en 1959 et chasse le Dalai Lama.
    Les Etats-Unis souhaitent le Dalai Lama et son entourage en Inde à proximité du Tibet et dans un pays où le bouddhisme, bien que très minoritaire est vivant. Ils pensent aussi que le ressentiment anti-chinois de cette petite diaspora pourra peut-être un jour ou l’autre être utilisée contre la RPC. C’est en effet à partir de la ville indienne de Dharamsala, où s’installe le Dalai Lama que vont s’organiser les réseaux du « Tibet Libre » soutenus sans discontinuer par les dollars de la CIA. Plus de 40 ans ont passé et ces réseaux qui ont essaimé dans le monde entier sous le couvert d’une religion fonctionnent bien.

    De ce point de vue ce qu’on pourrait appeler le tibetisme, qui n’est pas le Bouddhisme tibétain, mais l’usage militant et politique de cette religion, a des ressemblances avec le sionisme en tant qu’il est l’instrumentalisation à des fins impérialistes dans le cadre d’une lutte contre le communisme athée d’une religion hyperminoritaire dont les Etats-Unis flattent et soutiennent l’appétit bien réel et bien matériel de pouvoir séculier. Le tibetisme est un sionisme asiatique.

    Selon les révélations récentes du Major William Corson, ancien collaborateur du Président Eisenhower, l’Inde va négocier l’installation du « gouvernement tibétain en exil » sur son territoire en échange de la formation aux Etats-Unis de 400 ingénieurs nucléaires.

    Disposant ainsi progressivement des compétences nécessaires, d’uranium sur son sol, et la volonté politique aidant, l’Inde qui ne signe pas le Traité de non prolifération nucléaire, ratifié en 1970, fait exploser sa première bombe dans le désert du Rajasthan en 1974. Pour rétablir l’équilibre stratégique, le Pakistan va alors se lancer à corps perdu dans son propre programme nucléaire.

    La non prolifération apparaît alors pour ce qu’elle est : un double langage permettant aux puissants d’interdire à certains Etats l’accès à l’arme nucléaire et de fermer les yeux sur les programmes des autres.

    Cette Inde, tiraillée entre des intérêts contraires, est évidemment très attentive à ce qui se passe sur sa frontière Nord.

    Elle a soutenu autant qu’elle a pu la monarchie hindouiste népalaise dans sa lutte contre la guérilla maoïste entamée en 1994. Encadrement militaire, fourniture d’armes, rien n’a manqué pour tenter d’éviter ce qui, à Delhi, était considéré comme le pire : l’installation d’un régime prochinois à Katmandou.

    A cet égard, la situation au Népal n’est pas encore clarifiée. Au terme de 12 ans de guerre, le Parti Communiste Népalais Maoïste (PCNm) qui, dans ce conflit, n’a reçu aucune aide de la RPC, a accepté, alors qu’il contrôlait très largement la campagne népalaise, de déposer les armes en échange de sa participation à un gouvernement provisoire, de la mise à l’écart au roi et de l’élection d’une assemblée constituante devant instaurer la République du Népal.

    A quelques semaines de l’élection de cette assemblée, la situation est encore instable. La république est installée dans les faits et le roi n’exerce plus aucun pouvoir, mais les forces conservatrices qui lui sont fidèles, soutenues par l’Inde et les Etats-Unis, fomentent des révoltes anti-communistes dans certaines régions du pays et assassinent des militants maoïstes. Le PCN maoïste tente, de son côté, de rassembler autour de lui une majorité parlementaire et politique et dans le pays. S’il y parvient, l’assemblée constituante devrait confirmer la fondation définitive et la consécration internationale de la République du Népal.

    Cette nouvelle république devra trouver sa place entre ses deux énormes voisins et ne pas se fâcher avec l’Inde avec laquelle elle est très imbriquée économiquement tout en intensifiant ses relations avec la Chine voisine via le Tibet. Il est dans les plans de la Chine d’améliorer les relations routières avec le Népal et même de prolonger jusqu’à Katmandou le chemin de fer de Lhassa et donc d’entretenir avec la république nouvelle des rapports économiques de plus en plus étroits.

    Les Etats-Unis surveillent le processus comme le lait sur le feu mais savent très bien que la nouvelle république népalaise laissera les coudées moins franches à leurs espions, à leurs forces spéciales chargées de déstabiliser le Tibet et aux activistes du « Tibet libre » et ils n’ont de ce point de vue guère de solution de rechange.

    L’Inde qui, tout en hébergeant le Dalai Lama n’a jamais reconnu le « gouvernement tibétain en exil », a toujours considéré la question tibétaine comme une affaire intérieure chinoise et l’a clairement réaffirmé ces derniers jours. Quant au Pakistan, il ne fera rien, lui non plus, pour remettre en cause son alliance historique avec la RPC et d’autant moins qu’il refuse de plus en plus d’être réduit par les Etats-Unis au rôle de simple supplétif dans le conflit afghan.
    (Source: Voxnr - avril 2008)


  • Israël: "Je suis khazar et fier de l'être"

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    Parmi la profusion de héros nationaux que le peuple d'Israël a produits au fil des générations, le sort n'aura pas été favorable à Dahia Al-Kahina qui dirigea les Berbères de l'Aurès, en Afrique du Nord. Bien qu'elle fût une fière juive, peu d'Israéliens ont entendu le nom de cette reine guerrière qui, au septième siècle de l'ère chrétienne, a unifié plusieurs tribus berbères et a même repoussé l'armée musulmane qui envahissait le nord de l'Afrique. La raison en est peut-être que Dahia Al-Kahina était née d'une tribu berbère convertie semble-t-il plusieurs générations avant sa naissance, vers le 6e siècle.

    D'après l'historien Shlomo Sand, auteur du livre « Quand et comment le peuple juif a-t-il été inventé ? » (aux éditions Resling – en hébreu), la tribu de la reine ainsi que d'autres tribus d'Afrique du Nord converties au judaïsme sont l'origine principale à partir de laquelle s'est développé le judaïsme séfarade. Cette affirmation, concernant les origines des Juifs d'Afrique du Nord à partir de tribus locales qui se seraient converties – et non à partir d'exilés de Jérusalem – n'est qu'une composante dans l'ample argumentation développée dans le nouvel ouvrage de Sand, professeur au département d'Histoire de l'Université de Tel Aviv.

    Dans ce livre, Sand démontrent que les Juifs qui vivent aujourd'hui en Israël et en d'autres endroits dans le monde, ne sont absolument pas les descendants du peuple ancien qui vivait dans le royaume de Judée à l'époque du premier et du second Temple. Ils tirent leur origine, selon lui, de peuples variés qui se sont convertis au cours de l'Histoire en divers lieux du bassin méditerranéen et régions voisines. Non seulement les Juifs d'Afrique du Nord descendraient pour la plupart de païens convertis, mais aussi les Juifs yéménites (vestiges du royaume Himyarite, dans la péninsule arabique, qui s'était converti au judaïsme au quatrième siècle) et les Juifs ashkénazes d'Europe de l'Est (des réfugiés du royaume khazar converti au huitième siècle).

    A la différence d'autres « nouveaux historiens » qui ont cherché à ébranler les conventions de l'historiographie sioniste, Shlomo Sand ne se contente pas de revenir sur 1948 ou sur les débuts du sionisme, mais remonte des milliers d'années en arrière. Il tente de prouver que le peuple juif n'a jamais existé comme « peuple-race » partageant une origine commune, mais qu'il est une multitude bigarrée de groupes humains qui, à des moments différents de l'Histoire, ont adopté la religion juive. D'après Sand, chez certains penseurs sionistes, cette conception mythique des Juifs comme peuple ancien conduit à une pensée réellement raciste : « Il y a eu, en Europe, des périodes où, si quelqu'un avait déclaré que tous les Juifs appartenaient à un peuple d'origine non juive, il aurait été jugé antisémite séance tenante. Aujourd'hui, si quelqu'un ose suggérer que ceux qui sont considérés comme juifs, dans le monde, n'ont jamais constitué et ne sont toujours pas un peuple ni une nation, il est immédiatement dénoncé comme haïssant Israël » (p. 31).

    D'après Sand, la description des Juifs comme un peuple d'exilés, errant et se tenant à l'écart, qui « ont erré sur mers et sur terres, sont arrivés au bout du monde et qui, finalement, avec la venue du sionisme, ont fait demi-tour pour revenir en masse sur leur terre orpheline », cette description ne relève que d'une « mythologie nationale ». Tout comme d'autres mouvements nationaux en Europe, qui ont revisité un somptueux âge d'or pour ensuite, grâce à lui, forger leur passé héroïque – par exemple, la Grèce classique ou les peuples nordiques– afin de prouver qu'ils existaient depuis fort longtemps, « de même, les premiers bourgeons du nationalisme juif se sont tournés vers cette lumière intense dont la source était le royaume mythologique de David » (p. 81).

    Mais alors, quand le peuple juif a-t-il réellement été inventé, selon l'approche de Sand ? « Dans l'Allemagne du 19e siècle, à un certain moment, des intellectuels d'origine juive, influencés par le caractère ‘volkiste' du nationalisme allemand, se sont donné pour mission de fabriquer un peuple "rétrospectivement", avec la soif de créer une nation juive moderne. A partir de l'historien Heinrich Graetz, des intellectuels juifs commencent à esquisser l'histoire du judaïsme comme l'histoire d'un peuple qui avait un caractère national, qui est devenu un peuple errant et qui a finalement fait demi-tour pour revenir dans sa patrie. »

    - En fait, l'essentiel de votre livre ne s'occupe pas de l'invention du peuple juif par le nationalisme juif moderne mais de la question de savoir d'où viennent les Juifs.

    « Mon projet initial était de prendre une catégorie spécifique de matériaux historiographiques modernes, d'examiner comment on avait fabriqué la fiction du peuple juif. Mais dès que j'ai commencé à confronter les sources historiographiques, je suis tombé sur des contradictions. Et c'est alors ce qui m'a poussé – je me suis mis au travail, sans savoir à quoi j'aboutirais. J'ai pris des documents originaux pour essayer d'examiner l'attitude d'auteurs anciens – ce qu'ils avaient écrit à propos de la conversion. »

    Shlomo Sand, historien du 20e siècle, avait jusqu'à présent étudié l'histoire intellectuelle de la France moderne (dans son livre « L'intellectuel, la vérité et le pouvoir », Am Oved éd., 2000 - en hébreu), et les rapports entre le cinéma et l'histoire politique (« Le cinéma comme Histoire », Am Oved, 2002 - en hébreu). D'une manière inhabituelle pour des historiens de profession, il se penche, dans son nouveau livre, sur des périodes qu'il n'avait jamais étudiées – généralement en s'appuyant sur des chercheurs antérieurs qui ont avancé des positions non orthodoxes sur les origines des Juifs.

    - Des spécialistes de l'histoire du peuple juif affirment que vous vous occupez de questions dont vous n'avez "aucune compréhension" et que vous vous fondez sur des auteurs que vous ne pouvez pas lire dans le texte.

    « Il est vrai que je suis un historien de la France et de l'Europe, et pas de l'Antiquité. Je savais que dès lors que je m'occuperais de périodes anciennes comme celles-là, je m'exposerais à des critiques assassines venant d'historiens spécialisés dans ces champs d'étude. Mais je me suis dit que je ne pouvais pas en rester à un matériel historiographique moderne sans examiner les faits qu'il décrit. Si je ne l'avais pas fait moi-même, il aurait fallu attendre une génération entière. Si j'avais continué à travailler sur la France, j'aurais peut-être obtenu des chaires à l'université et une gloire provinciale. Mais j'ai décidé de renoncer à la gloire. »

    « Après que le peuple ait été exilé de force de sa terre, il lui est resté fidèle dans tous les pays de sa dispersion et n'a pas cessé de prier et d'espérer son retour sur sa terre pour y restaurer sa liberté politique » : voilà ce que déclare, en ouverture, la Déclaration d'Indépendance. C'est aussi la citation qui sert de préambule au troisième chapitre du livre de Shlomo Sand, intitulé « L'invention de l'Exil ». Aux dires de Sand, l'exil du peuple de sa terre n'a en fait jamais eu lieu.

    « Le paradigme suprême de l'envoi en exil était nécessaire pour que se construise une mémoire à long terme, dans laquelle un peuple-race imaginaire et exilé est posé en continuité directe du "Peuple du Livre" qui l'a précédé », dit Sand ; sous l'influence d'autres historiens qui se sont penchés, ces dernières années, sur la question de l'Exil, il déclare que l'exil du peuple juif est, à l'origine, un mythe chrétien, qui décrivait l'exil comme une punition divine frappant les Juifs pour le péché d'avoir repoussé le message chrétien. « Je me suis mis à chercher des livres étudiant l'envoi en exil – événement fondateur dans l'Histoire juive, presque comme le génocide ; mais à mon grand étonnement, j'ai découvert qu'il n'y avait pas de littérature à ce sujet. La raison en est que personne n'a exilé un peuple de cette terre. Les Romains n'ont pas déporté de peuples et ils n'auraient pas pu le faire même s'ils l'avaient voulu. Ils n'avaient ni trains ni camions pour déporter des populations entières. Pareille logistique n'a pas existé avant le 20e siècle. C'est de là, en fait, qu'est parti tout le livre : de la compréhension que la société judéenne n'a été ni dispersée ni exilée. »

    - Si le peuple n'a pas été exilé, vous affirmez en fait que les véritables descendants des habitants du royaume de Judée sont les Palestiniens.

    « Aucune population n'est restée pure tout au long d'une période de milliers d'années. Mais les chances que les Palestiniens soient des descendants de l'ancien peuple de Judée sont beaucoup plus élevées que les chances que vous et moi en soyons. Les premiers sionistes, jusqu'à l'insurrection arabe, savaient qu'il n'y avait pas eu d'exil et que les Palestiniens étaient les descendants des habitants du pays. Ils savaient que des paysans ne s'en vont pas tant qu'on ne les chasse pas. Même Yitzhak Ben Zvi, le second président de l'Etat d'Israël, a écrit en 1929, que "la grande majorité des fellahs ne tirent pas leur origine des envahisseurs arabes, mais d'avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays". »

    - Et comment des millions de Juifs sont-ils apparu tout autour de la Méditerranée ?

    « Le peuple ne s'est pas disséminé, c'est la religion juive qui s'est propagée. Le judaïsme était une religion prosélyte. Contrairement à une opinion répandue, il y avait dans le judaïsme ancien une grande soif de convertir. Les Hasmonéens furent les premiers à commencer à créer une foule de Juifs par conversions massives, sous l'influence de l'hellénisme. Ce sont les conversions, depuis la révolte des Hasmonéens jusqu'à celle de Bar Kochba, qui ont préparé le terrain à la diffusion massive, plus tard, du christianisme. Après le triomphe du christianisme au 4e siècle, le mouvement de conversion a été stoppé dans le monde chrétien et il y a eu une chute brutale du nombre de Juifs. On peut supposer que beaucoup de Juifs apparus autour de la mer Méditerranée sont devenus chrétiens. Mais alors, le judaïsme commence à diffuser vers d'autres régions païennes – par exemple, vers le Yémen et le Nord de l'Afrique. Si le judaïsme n'avait pas filé de l'avant à ce moment-là, et continué à convertir dans le monde païen, nous serions restés une religion totalement marginale, si même nous avions survécu. »

    - Comment en êtes-vous arrivé à la conclusion que les Juifs d'Afrique du Nord descendent de Berbères convertis ?

    « Je me suis demandé comment des communautés juives aussi importantes avaient pu apparaître en Espagne. J'ai alors vu que Tariq Ibn-Ziyad, commandant suprême des musulmans qui envahirent l'Espagne, était berbère et que la majorité de ses soldats étaient des Berbères. Le royaume berbère juif de Dahia Al-Kahina n'avait été vaincu que 15 ans plus tôt. Et il y a, en réalité, plusieurs sources chrétiennes qui déclarent que beaucoup parmi les envahisseurs d'Espagne étaient des convertis au judaïsme. La source profonde de la grande communauté juive d'Espagne, c'étaient ces soldats berbères convertis au judaïsme. »

    Aux dires de Sand, l'apport démographique le plus décisif à la population juive dans le monde s'est produit à la suite de la conversion du royaume khazar – vaste empire établi au Moyen-âge dans les steppes bordant la Volga et qui, au plus fort de son pouvoir, dominait depuis la Géorgie actuelle jusqu'à Kiev. Au 8e siècle, les rois khazars ont adopté la religion juive et ont fait de l'hébreu la langue écrite dans le royaume. A partir du 10e siècle, le royaume s'est affaibli et au 13e siècle, il a été totalement vaincu par des envahisseurs mongols et le sort de ses habitants juifs se perd alors dans les brumes.

    Shlomo Sand revisite l'hypothèse, déjà avancée par des historiens du 19e et du 20e siècles, selon laquelle les Khazars convertis au judaïsme seraient l'origine principale des communautés juives d'Europe de l'Est. « Au début du 20e siècle, il y a une forte concentration de Juifs en Europe de l'Est : trois millions de Juifs, rien qu'en Pologne », dit-il ; « l'historiographie sioniste prétend qu'ils tirent leur origine de la communauté juive, plus ancienne, d'Allemagne, mais cette historiographie ne parvient pas à expliquer comment le peu de Juifs venus d'Europe occidentale – de Mayence et de Worms – a pu fonder le peuple yiddish d'Europe de l'Est. Les Juifs d'Europe de l'Est sont un mélange de Khazars et de Slaves repoussés vers l'Ouest. »

    - Si les Juifs d'Europe de l'Est ne sont pas venus d'Allemagne, pourquoi parlaient-ils le yiddish, qui est une langue germanique ?

    « Les Juifs formaient, à l'Est, une couche sociale dépendante de la bourgeoisie allemande et c'est comme ça qu'ils ont adopté des mots allemands. Je m'appuie ici sur les recherches du linguiste Paul Wechsler, de l'Université de Tel Aviv, qui a démontré qu'il n'y avait pas de lien étymologique entre la langue juive allemande du Moyen-âge et le yiddish. Le Ribal (Rabbi Yitzhak Bar Levinson) disait déjà en 1828 que l'ancienne langue des Juifs n'était pas le yiddish. Même Ben Tzion Dinour, père de l'historiographie israélienne, ne craignait pas encore de décrire les Khazars comme l'origine des Juifs d'Europe de l'Est et peignait la Khazarie comme la "mère des communautés de l'Exil" en Europe de l'Est. Mais depuis environ 1967, celui qui parle des Khazars comme des pères des Juifs d'Europe de l'Est est considéré comme bizarre et comme un doux rêveur. »

    - Pourquoi, selon vous, l'idée d'une origine khazar est-elle si menaçante ?

    « Il est clair que la crainte est de voir contester le droit historique sur cette terre. Révéler que les Juifs ne viennent pas de Judée paraît réduire la légitimité de notre présence ici. Depuis le début de la période de décolonisation, les colons ne peuvent plus dire simplement : "Nous sommes venus, nous avons vaincu et maintenant nous sommes ici" – comme l'ont dit les Américains, les Blancs en Afrique du Sud et les Australiens. Il y a une peur très profonde que ne soit remis en cause notre droit à l'existence. »

    - Cette crainte n'est-elle pas fondée ?

    « Non. Je ne pense pas que le mythe historique de l'exil et de l'errance soit la source de ma légitimité à être ici. Dès lors, cela m'est égal de penser que je suis d'origine khazar. Je ne crains pas cet ébranlement de notre existence, parce que je pense que le caractère de l'Etat d'Israël menace beaucoup plus gravement son existence. Ce qui pourra fonder notre existence ici, ce ne sont pas des droits historiques mythologiques mais le fait que nous commencerons à établir ici une société ouverte, une société de l'ensemble des citoyens israéliens. »

    - En fait, vous affirmez qu'il n'y a pas de peuple juif.

    « Je ne reconnais pas de peuple juif international. Je reconnais un "peuple yiddish" qui existait en Europe de l'Est, qui n'est certes pas une nation mais où il est possible de voir une civilisation yiddish avec une culture populaire moderne. Je pense que le nationalisme juif s'est épanoui sur le terreau de ce "peuple yiddish". Je reconnais également l'existence d'une nation israélienne, et je ne lui conteste pas son droit à la souveraineté. Mais le sionisme, ainsi que le nationalisme arabe au fil des années, ne sont pas prêts à le reconnaître.

    « Du point de vue du sionisme, cet Etat n'appartient pas à ses citoyens, mais au peuple juif. Je reconnais une définition de la Nation : un groupe humain qui veut vivre de manière souveraine. Mais la majorité des Juifs dans le monde ne souhaite pas vivre dans l'Etat d'Israël, en dépit du fait que rien ne les en empêche. Donc, il n'y a pas lieu de voir en eux une nation. »

    - Qu'y a-t-il de si dangereux dans le fait que les Juifs s'imaginent appartenir à un seul peuple ? Pourquoi serait-ce mal en soi ?

    « Dans le discours israélien sur les racines, il y a une dose de perversion. C'est un discours ethnocentrique, biologique, génétique. Mais Israël n'a pas d'existence comme Etat juif : si Israël ne se développe pas et ne se transforme pas en société ouverte, multiculturelle, nous aurons un Kosovo en Galilée. La conscience d'un droit sur ce lieu doit être beaucoup plus souple et variée, et si j'ai contribué avec ce livre à ce que moi-même et mes enfants puissions vivre ici avec les autres, dans cet Etat, dans une situation plus égalitaire, j'aurai fait ma part.

    « Nous devons commencer à œuvrer durement pour transformer ce lieu qui est le nôtre en une république israélienne, où ni l'origine ethnique, ni la croyance n'auront de pertinence au regard de la Loi. Celui qui connaît les jeunes élites parmi les Arabes d'Israël, peut voir qu'ils ne seront pas d'accord de vivre dans un Etat qui proclame n'être pas le leur. Si j'étais Palestinien, je me rebellerais contre un tel Etat, mais c'est aussi comme Israélien que je me rebelle contre cet Etat. »

    - La question est de savoir si, pour arriver à ces conclusions-là, il était nécessaire de remonter jusqu'au royaume des Khazars et jusqu'au royaume Himyarite.

    « Je ne cache pas que j'éprouve un grand trouble à vivre dans une société dont les principes nationaux qui la dirigent sont dangereux, et que ce trouble m'a servi de moteur dans mon travail. Je suis citoyen de ce pays, mais je suis aussi historien, et en tant qu'historien, j'ai une obligation d'écrire de l'Histoire et d'examiner les textes. C'est ce que j'ai fait. »

    - Si le mythe du sionisme est celui du peuple juif revenu d'exil sur sa terre, que sera le mythe de l'Etat que vous imaginez ?

    « Un mythe d'avenir est préférable selon moi à des mythologies du passé et du repli sur soi. Chez les Américains, et aujourd'hui chez les Européens aussi, ce qui justifie l'existence d'une nation, c'est la promesse d'une société ouverte, avancée et opulente. Les matériaux israéliens existent, mais il faut leur ajouter, par exemple, des fêtes rassemblant tous les Israéliens. Réduire quelque peu les jours de commémoration et ajouter des journées consacrées à l'avenir. Mais même aussi, par exemple, ajouter une heure pour commémorer la "Nakba", entre le Jour du Souvenir et la Journée de l'Indépendance. »

    Shlomo Sand est né en 1946 à Linz (Autriche) et a vécu les deux premières années de sa vie dans les camps de réfugiés juifs en Allemagne. En 1948, ses parents émigrent en Israël, où il a grandi. Il finit ses études supérieures en histoire, entamées à l'université de Tel-Aviv, à l'École des hautes études en sciences sociales, à Paris. Depuis 1985, il enseigne l'histoire de l'Europe contemporaine à l'université de Tel-Aviv. Il a notamment publié en français : « L'Illusion du politique. Georges Sorel et le débat intellectuel 1900 » (La Découverte, 1984), « Georges Sorel en son temps », avec J. Julliard (Seuil, 1985), « Le XXe siècle à l'écran » (Seuil, 2004). « Les mots et la terre. Les intellectuels en Israël » (Fayard, 2006)

    (Traduction de l'hébreu : Michel Ghys)

    Ofri Ilani
    (Source: alterinfo.org)

  • Sarközy et Morin démantèlent l'armée

    Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a confirmé mardi 6.000 suppressions de postes annuelles pendant six à sept ans dans les armées, en s'exprimant à huis clos devant quelque 600 officiers et civils de son ministère, a-t-on appris auprès de participants.

    Ces suppressions de postes, civils et militaires, découlent de l'objectif du gouvernement de ne pas remplacer un fonctionnaire partant à la retraite sur deux, a-t-il déclaré en substance lors d'une rencontre à l'Ecole militaire à Paris, selon ces sources.

    De vives inquiétudes ont agité ces dernières semaines les rangs des armées et des services de la défense après une série de fuites sur des rapports envisageant la suppression d'une trentaine de garnisons et de plus d'une dizaine de régiments, celle de 35.000 emplois de soldats ou de 16.800 emplois civils.

    Les effectifs de la Défense s'élèvent à quelque 426.000 militaires et civils. M. Morin a par ailleurs indiqué qu'il annoncerait en juin le nombre et la localisation précise des implantations, bases ou régiments qui seront supprimés ou restructurés.

    Ces décisions, a-t-il souligné, dépendront des conclusions du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, dont la version définitive, arbitrée par le président de la République, est désormais attendue en juin.

    Les suppressions d'unités, a précisé le ministre, ne seront pas mises en oeuvre avant l'été 2009 et seront accompagnées de diverses mesures sociales.

    De la même manière, les externalisations de services (entretien, alimentation, immobilier...) n'interviendront pas avant la deuxième moitié de la prochaine Loi de programmation militaire 2009-2013.

    M. Morin a également confirmé la création de quelque 90 «bases de défense». Employant 2.800 personnes en moyenne, elles réuniront les fonctions administratives et de soutien de plusieurs unités sur un rayon maximum d'une trentaine de kilomètres, a-t-il ajouté.

    Interrogé par l'AFP, un officier supérieur a vu dans les propos du ministres «une vraie conviction qu'il faut changer les choses».

    Relevant qu'il «y avait une véritable attente des personnels», un autre officier s'attendait toutefois à la «déception» de ses hommes, en l'absence d'annonces concrètes sur les restructurations.

    Quant aux syndicats du personnel civil de la défenses, reçus à l'issue de cette première rencontre par le ministre, ils lui ont adressé un «avertissement solennel», dénonçant une «politique destructrice d'emplois».

    «Vous vous préparez à laisser votre nom dans l'histoire comme celui qui aura démantelé le ministère de la Défense, sachez que nous n'entendons pas vous laisser faire sans réagir», ont-ils averti, selon le texte rendu public de leur déclaration.

    La rencontre de l'Ecole militaire était la deuxième du genre, après une première début novembre où M. Morin avait pris cinq «engagements personnels»: maintien de l'effort budgétaire, rationalisation des implantations territoriales, préservation de l'automie de décision de la France, de sa capacité d'action et de ses forces opérationnelles.

    (Le Parisien 8 avril 2008)