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  • Et si c'était leur mère?

    Le premier ministre et la ministre de la justice se sont déclarés, jeudi 13 mars, opposés à toute législation autorisant l'euthanasie dite active, après la procédure judiciaire engagée par Chantal Sébire, une femme atteinte d'une tumeur incurable, qui demande une aide à mourir.

    "Je ne pense pas qu'il faille faire penser aux Français qu'on pourrait par la loi régler dans le détail cette question, qui est la question de la vie, la question de la mort", a dit M. Fillon sur RTL. "Ce débat doit continuer mais je ne peux pas, moi, aujourd'hui, en tant que premier ministre, apporter une réponse péremptoire à une question qui touche au plus profond de nos consciences."

    Rachida Dati s'est, elle aussi, dite hostile à une réforme. "A titre personnel, je considère que la médecine n'est pas là pour administrer des substances létales", a-t-elle indiqué sur France Inter.

    Et l'avortement, si cher à sa grande amie Simone Veil? Les substances létales utilisés pour tuer le foetus?

    L'affaire relance un débat ancien qui fut vif en 2003 avec la mort médicalement provoquée de Vincent Humbert, un jeune homme totalement paralysé, muet et aveugle. Pendant la campagne présidentielle, Ségolène Royal s'était prononcée pour une législation qui légaliserait l'aide active à mourir dans les cas extrêmes.

    L'avocat de Chantal Sébire, 52 ans, qui souffre depuis près de huit ans d'une tumeur évolutive des sinus et de la cavité nasale qui la défigure et lui provoque d'intenses souffrances, a demandé au président du tribunal de Dijon d'autoriser le médecin de famille à lui administrer une substance mortelle. Selon Rachida Dati, le juge, qui doit statuer mardi prochain, ne pourra que rejeter sa demande. "Ce n'est pas notre droit. Nous avons fondé notre droit, et aussi bien la Convention européenne des droits de l'homme, sur le droit à la vie", a-t-elle dit.

    François Fillon et Rachida Dati jugent suffisante la loi Leonetti, adoptée en avril 2005, qui permet l'arrêt des traitements et l'administration massive de médicaments anti-douleur, même s'ils présentent un risque mortel, mais pas la mise à mort de patients agonisants.

    (Le Monde -13 mars 2008)

  • RELIGION: Mère Térésa avait perdu la foi

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    "J'appelle, je m'accroche, je veux et il n'y a personne pour me répondre, personne à qui me raccrocher, non, personne. Où est ma foi ? Même au plus profond, tout au fond, il n'y a rien d'autre que le vide et l'obscurité. Mon Dieu, qu'elle est douloureuse, cette souffrance inconnue."

    "Je n'ai pas la foi."Empreintes d'un doute abyssal, ces phrases n'ont pas été écrites par un mécréant mais par mère Teresa en juillet 1959. Béatifiée par Jean-Paul II en 2003, la fondatrice des missionnaires de la Charité qui a donné sa vie pour aider les pauvres de Calcutta, a connu pendant une cinquantaine d'années « la torture du doute », comme elle l'avoue elle-même au fil de la quarantaine de lettres et de notes personnelles, publiées aujourd'hui pour la première fois en français sous le titre « Viens, sois ma lumière »*.

    « Si jamais je deviens sainte, je serai certainement une sainte des ténèbres »

    Prix Nobel de la paix en 1979, cette petite femme qui avait fini par incarner aux yeux du monde entier la charité chrétienne était, au plus profond d'elle-même et dans le secret de son âme, tenaillée par le doute. Tel est l'enseignement le plus surprenant de cette correspondance dont la religieuse au célèbre sari blanc bordé de bleu, ne souhaitait pas la publication : elle en avait même demandé la destruction.

    Plus de dix ans après sa mort le 5 septembre 1997, ces textes courts résonnent étrangement : « Si jamais je deviens sainte, écrit-elle en 1962, je serai certainement une sainte des ténèbres. Je serai continuellement absente du paradis - pour allumer la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres sur terre. »

    Auteur de la préface, Mgr Jean-Michel di Falco, évêque de Gap, se souvient d'« une femme aussi petite physiquement que son oeuvre était grande ». A la lecture de ces lettres, l'évêque qui a pourtant écrit un livre sur elle il y a dix ans (« Mère Teresa, les miracles de la foi »), ne cache pas son étonnement : « Je n'aurais pas été surpris qu'elle dise que le doute ait traversé son existence à plusieurs reprises. La surprise, c'est que le doute l'ait habitée toute sa vie. » La révélation de ces tourments risque-t-elle de nuire à la cause de la canonisation de la religieuse albanaise, déjà béatifiée en un temps record (six ans après sa mort) ? Point du tout, répond Mgr di Falco : « Passionnée de Dieu et de tous les hommes, mère Teresa a porté en elle toutes les objections de notre siècle à l'existence de Dieu. Sa vie exemplaire reste un modèle. Par son témoignage, elle déculpabilise le doute. »
    * Lethielleux, 22,50 .

    Si mèreTérésa voulait la destruction de cette correspondance, pourquoi n'a-t-on pas respecté sa volonté? 

  • Le droit de décider de sa vie et de sa mort

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     C'est une première en France. Chantal Sébire, une femme atteinte d'une maladie incurable et douloureuse, demande à la justice d'autoriser son médecin à lui fournir une substance létale. Elle lance ainsi un débat juridique sur l'euthanasie.

    La Justice autorisera-t-elle Chantal Sébire à mourir ? C'est en tout cas ce que cette mère de famille de 52 ans, victime d'une maladie rare lui déformant le visage et la faisant atrocement souffrir, espérait hier en déposant une requête exceptionnelle auprès du président du tribunal de grande instance de Dijon.

    Remuant en vain ciel et terre depuis une dizaine de jours afin d'être reçue par le président de la République pour le sensibiliser à sa cause, elle a donc décidé de passer à la vitesse supérieure. C'est la première fois qu'une telle requête est faite à la justice française.

    « Il faut en finir avec cette hypocrisie »

    « Ce n'est pas une demande d'euthanasie active. Elle ne réclame pas qu'on la fasse mourir, mais qu'on autorise un médecin à lui donner des médicaments qui lui permettront de partir dans la dignité », précise cependant son avocat, Me Gilles Antonowicz. Une différence qui fait penser à ce juriste qu'une réponse positive du juge n'est pas impossible. « Tout ce qu'on lui propose aujourd'hui, c'est d'atténuer ses souffrances en la plongeant dans un coma artificiel. Et de la laisser ainsi jusqu'à ce qu'elle meure, défend l'avocat. Mais Chantal ne veut pas de ça. Elle veut pouvoir partir dignement, en toute conscience. Vous imaginez sa famille qui devrait attendre quinze jours que leur mère veuille bien mourir ! »

    Soutenue par ses trois enfants, Virginie, 29 ans, Vincent, 27 ans, et Mathilde, 13 ans, Chantal reçoit aussi régulièrement des coups de fil de Marie Humbert. « Je suis avec elle. Ce qu'elle fait c'est vraiment super. Il faut en finir avec cette hypocrisie », s'insurge celle qui avait donné la mort à son fils handicapé, Vincent, en 2003. Hier le parquet de Dijon a d'ores et déjà répondu par la négative à la demande de la mère de famille. Mais si, comme l'estime le monde judiciaire, il y a peu de chance que cette requête ait une issue positive, Chantal Sébire a déjà gagné une bataille. D'ici à quelques jours, elle sera reçue à l'Elysée par Arnold Munnich, le conseiller pour les questions de santé de Nicolas Sarközy.

    (Le Parisien 13 mars 2008)

  • Jean-Marie Le Pen condamné mercredi

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    Condamné à la veille du second tour des municipales... 

    Jean-Marie Le Pen a été condamné mercredi 12 mars à 10.000 euros d'amende par la cour d'appel de Paris pour provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciales, pour des propos sur les musulmans de France rapportés en avril 2004 dans le journal d'extrême droite Rivarol.

    La 11e chambre de la cour d'appel a également condamné le président du Front national à verser 5.000 euros de dommages et intérêts à la Ligue des droits de l'Homme, partie civile.

    En première instance, M. Le Pen avait échappé à toute condamnation, le tribunal correctionnel de Paris ayant "annulé les poursuites" contre lui.

    Le 2 avril 2004, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné Jean-Marie Le Pen pour une interview au quotidien Le Monde du 19 avril 2003, dans laquelle il avait déclaré: "le jour où nous aurons en France, non plus 5 millions mais 25 millions de musulmans, ce sont eux qui commanderont".

    "Et les Français raseront les murs, descendront des trottoirs en baissant les yeux. Quand ils ne le font pas, on leur dit: "qu'est-ce que tu as à me regarder comme ça, tu cherches la bagarre? Et vous n'avez plus qu'à filer, sinon vous prenez une trempe", avait-il ajouté.

    Un mois plus tard, M. Le Pen revenait à la charge dans une interview à Rivarol: "D'autant que quand je dis qu'avec 25 millions de musulmans chez nous, les Français raseront les murs, des gens dans la salle me disaient, non sans raison: "Mais M. Le Pen, c'est déjà le cas maintenant! ".

    C'est pour ces nouveaux propos qu'il a été condamné mercredi.

    "Le prévenu oppose les Français aux musulmans et tend à susciter un sentiment de rejet et d'hostilité envers la communauté musulmane", a considéré la cour mercredi.

    "Son propos instille dans l'esprit du public la conviction que la sécurité des Français passe par le rejet des musulmans et que l'inquiétude et la peur, liées à leur présence croissante en France, cesseront si leur nombre décroît et s'ils disparaissent", a-t-elle ajouté.

    (Le Parisien 13 mars 2008)

     

     

  • Poilus et casques à pointe: mémoires asymétriques

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    Fantassins allemands dans un trou d'obus à Verdun
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    Soldats français à Verdun 

    Le décès d'un poilu émeut la France entière et fait l'objet d'hommages. Côté allemand, les anciens combattants de 14-18 vivent et meurent presque en silence. Un contraste révélateur d'un décalage dans les mémoires collectives. Aperçu en quatre portraits.

     

     

    Le 20 janvier dernier, la France apprenait le décès de l'avant-dernier poilu rescapé de la "Grande Guerre", Louis de Cazenave (110 ans). Des obsèques nationales ayant été refusées par le défunt, Nicolas Sarkozy a néanmoins formulé un hommage sobre: présentant les "condoléances de la Nation", il a rappelé à la population le devoir de mémoire "pour les 1,4 million de combattants français qui ont fait le sacrifice de leur vie" et pour tous les autres, blessés et mobilisés. Le ministère français de la Défense s'est fendu lui aussi d'un communiqué. Celui qui participa à contre coeur à la Bataille du chemin des Dames, qui reçut à 98 ans Croix de guerre et Légion d'Honneur (après des années de réticence) et qui affirmait volontiers son pacifisme, aura donc fait l'objet d'une attention nationale particulière.

     

    Quelques jours après l'événement, c'est vers Lazare Ponticelli (110 ans) que s'est tournée la presse. Désormais dernier poilu, ce vétéran d'origine italienne et naturalisé Français en 1939, surprenait: en annonçant subitement qu'il accepterait des obsèques nationales, après s'être lui aussi opposé souvent à cette idée (lancée à l'époque par M. Chirac). Il a toutefois déclaré souhaiter des funérailles sobres, "dans la dignité, sans tapage important ni grand défilé" ainsi qu'"une messe aux Invalides en hommage à ses camarades morts dans cette horreur de la guerre". En plus de la commémoration annuelle de l'Armistice (le 11 novembre), la France pourra donc rendre à son "dernier des derniers" l'adieu national souhaité.       

     

    En Allemagne, les choses sont différentes: c'est avec plus de trois semaines de retard – et grâce à la vigilance, semble-t-il, d'un internaute – que la presse allemande a fait part du décès d'Erich Kästner, survenu le 1er janvier 2008 à Hanovre. Âgé de 107 ans, cet homme aurait été le dernier soldat allemand de la Première Guerre mondiale encore en vie. C'est ce qu'affirment Die Welt ainsi que le Spiegel, avec réserve toutefois. Car l'Allemagne ne possède pas d'organisme chargé du recensement de ses anciens soldats et ni la Fédération des associations d'anciens combattants ni même le ministère de la Défense ne se disent en mesure de fournir des informations. Erich Kästner aurait servi dans un bataillon spécial d'infanterie ("Bataillon Hauck", en Flandres) durant les quatre derniers mois de la guerre 14-18. Mais ce qu'il a vécu à 18 ans est resté dans l'ombre de la Seconde Guerre mondiale à laquelle il a également participé, comme Major auprès des canons antiaériens à Angers, puis comme officier au sein de l'armée de l'air. Tout cela avant de devenir juge à Hanovre.

     

    Pourquoi si peu d'éclairage sur les anciens combattants allemands de 14-18? La presse s'interroge, mettant en relief la différence de perception entre les diverses nations impliquées. Côté allemand, la Première Guerre mondiale s'est vue éclipsée par la Seconde bien plus culpabilisante, destructrice et traumatisante: multiples sont les raisons pour l'Allemagne de traiter le passé autrement que la France, la Grande-Bretagne ou le Canada* par exemple. "Toute forme de commémoration d'événements militaires est considérée comme problématique ici", rappelle Bernhard Chiari, porte-parole de l'Institut de recherche militaire.

     

    Le flou allemand peut laisser perplexe. Pourquoi la presse est-elle si discrète à propos d'un certain Franz Künstler, un autre vétéran de la Première Guerre? Parce qu'il a combattu non pas directement au sein de l'armée impériale allemande, mais de son alliée austro-hongroise? Il vit pourtant en Allemagne, dans le Baden-Wurtemberg. Né dans la ville de Soost (actuelle Roumanie), enrôlé à 17 ans dans le Vème régiment d'artillerie, ce soldat a combattu sur le front italien et vécu la défaite hongroise à la bataille de Piave**. Lui qui aurait voulu devenir avocat a connu au lieu de cela un destin partagé par bien d'autres, notamment un nouvel enrôlement – comme courrier en Ukraine – lors du deuxième conflit mondial et un jugement en cour martiale parce qu'il refusait de combattre pour le parti nazi hongrois. En 1946, Franz Künstler parvient à fuir. Il vit actuellement à Niederstetten (Baden-Würtemberg), en toute discrétion: "L'Allemagne a une autre tradition que la France. Ici, pas de cérémonie pour les soldats de la Première Guerre et être Kriegsveteran n'est pas nécessairement connoté de façon positive", souligne M. Stoschus, une connaissance de Franz Künstler.

     

    Sur liste rouge et n'acceptant pas d'interview, Franz Künstler (dont la  mémoire serait "phénoménale") se réjouit néanmoins toujours d'accompagner les visiteurs au musée de la chasse de Niederstetten: à 107 ans, il y est le doyen des guides!      

     

     

     

    * Dominion de la couronne britannique, le Canada s'est engagé dès 1914 dans la Première Guerre mondiale et a connu des pertes humaines très importantes. Mais il ressort du conflit avec un sentiment d'unité renforcé, marquant la genèse de son statut de nation.

    ** Cette bataille a marqué l'ultime offensive austro-hongroise de la guerre.

     

     

     

    (Source: La Gazette  de Berlin -Anne-Sophie Subilia)

  • Pourquoi Eliot Spitzer a été contraint de démissioner

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        Le scandale a éclaté lundi lorsque le "New York Times" a révélé qu'Eliot Spitzer, ancien ministre de la Justice de l'Etat, était impliqué dans une affaire de prostitution. Selon des documents judiciaires, des écoutes téléphoniques ont établi que le gouverneur avait dépense 4.300 dollars (2.800 euros) auprès du service de call-girls Club Emperors VIP, notamment pour les faveurs d'une prostituée nommée Kristen en février à Washington. Les enregistrements suggéraient également qu'il avait déjà eu recours à ce service.

    Le FBI a placé Spitzer, présenté comme le "Client 9" par les enquêteurs, sous surveillance au moins à deux reprises -le 26 janvier et le 13 février- pour confirmer qu'une prostituée l'avait rejoint dans un hôtel de Washington, selon un responsable des forces de l'ordre ayant connaissance du dossier.

    Les écoutes téléphoniques ont été présentées comme nécessaires par les enquêteurs pour établir si Eliot Spitzer avait enfreint le "Mann Act", une loi qui punit comme crime fédéral le fait de faire voyager une personne dans un autre Etat à des fins de prostitution, selon ce responsable. Les autorités fédérales doivent maintenant décider de poursuivre ou non l'ex-gouverneur pour avoir sollicité et payé une prostituée, un crime dans l'Etat du District de Columbia.

    Toujours selon la même source, Eliot Spitzer n'a pas encore finalisé sa stratégie -coupable ou non coupable- auprès des procureurs fédéraux. Peu après l'annonce de sa démission, le procureur fédéral Michael Garcia a affirmé qu'aucun accord n'avait encore été conclu avec Eliot Spitzer. "Il n'y a aucun accord entre ce bureau et le gouverneur Eliot Spitzer en ce qui concerne sa démission ou tout autre sujet", a-t-il déclaré dans un communiqué.

    Autrefois connu comme le "shérif de Wall Street", Eliot Spitzer, né en 1959 dans le Bronx de parents juifs-autrichiens, a bâti sa carrière politique sur la lutte contre la corruption et la délinquance financière, notamment lorsqu'il était ministre de la Justice de l'Etat. Le magazine "Time" l'avait baptisé "Croisé de l'année" à l'époque. Il a été élu au poste de gouverneur en 2006, il y a 16 mois.

    Son mandat a notamment été marqué par les critiques soulevées par son projet d'accorder des permis de conduire à des immigrés clandestins, et par un scandale dans lequel ses collaborateurs sont accusés d'avoir eu illégalement recours à la police de l'Etat pour obtenir des informations devant être utilisées contre son adversaire républicain, le sénateur de l'Etat Joseph Bruno.

     AP

  • HISTOIRE: Alsaciens sur le front russe

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    Le programme de la visite le 26 février 2008 de l'ambassadeur de France Stanislas de Laboulaye dans la région de Tambov comportait, outre les cérémonies habituelles, une visite du mémorial des prisonniers de guerre morts dans un camp local dans les premières et les dernières années de la Grande guerre patriotique (Seconde Guerre mondiale). Pour les Russes, cet événement a été quelque peu équivoque: en effet, les honneurs officiels sont d'habitude réservés aux aviateurs de l'escadron Normandie-Niemen qui ont combattu de façon héroïque dans le ciel russe. Ici, il est question de combattants faits prisonniers les armes à la main par des soldats soviétiques sur le champ de bataille.

    D'où viennent donc ces Français morts dans la région de Tambov? On pense évidemment à la Division Charlemagne (33e Waffen-SS), si souvent évoquée par les historiens, mais celle-ci ne fut utilisée qu'en hiver 1945 et ne put par conséquent participer à aucun combat sur le front de l'Est, qui avait déjà avancé jusqu'en Poméranie.

    "Mon grand-père français a été fait prisonnier par les Prussiens en 1870; mon père allemand a été fait prisonnier par les Français en 1918; moi, Français, j'ai été fait prisonnier par les Allemands en juin 1940, puis enrôlé de force dans la Wehrmacht en 1943, j'ai été fait prisonnier par les Russes en 1945 (Mémoires d'un mineur lorrain, recueillies par Jean Hurstel): c'est ainsi qu'a commencé ses mémoires l'un de ceux qui a dû passer quelque temps dans ce camp de prisonniers situé à la station Rada, à 20 kilomètres de Tambov.

    Le début de l'occupation nazie en France a été marqué par l'annexion par l'Allemagne de l'Alsace et de la Moselle, vieux casus belli entre les deux rivaux continentaux, qui avaient été rendues à la France victorieuse en 1918, au grand dam de sa voisine d'outre-Rhin.

    Dans l'attente des combats avec l'armée du IIIe Reich, le gouvernement français organise dès l'automne 1939, parfois par la force, l'évacuation des populations frontalières vers l'intérieur du pays. Sur un million d'habitants, 300.000 quittent alors l'Alsace lors de cet exode encore peu étudié par les historiens. Les relations entre les déplacés et la population locale des régions d'accueil sont tendues. Pour eux, la tentation est grande de rentrer chez eux, où ils ont laissé la plupart de leurs biens. La propagande nazie ne manquera pas d'exploiter, par la suite, ces difficultés. Presque tous les réfugiés rentrent "au pays" en 1940, à la suite du rattachement de ces territoires à l'Allemagne. Ils sont accueillis en grande pompe, pour marquer le contraste avec l'accueil qui leur avait été réservé lors de leur évacuation.

    En juin 1940, sans rencontrer sur leur chemin de trop grande résistance, les forces allemandes pénètrent de plus en plus profondément en France, et le 4 juillet, la frontière de 1871 entre les deux Etats est rétablie. Ainsi, le 2 août 1940, l'Alsace cesse d'être un territoire français. Dans le même temps, les Alsaciens, bien que devenus citoyens de plein droit du Reich, ne sont pas considérés par les autorités allemandes comme une population "allemande". 

    Puis les troupes nazies entrent en URSS. Sur le front de l'Est, les pertes se font de plus en plus importantes. Afin de renforcer les unités décimées, la décision de mobiliser tous les habitants de l'Alsace et de la Moselle est prise. Mais dans la mesure où, jusque-là, les Alsaciens n'étaient pas considérés comme "allemands", un décret en date du 25 août 1942 établit que toutes les personnes habitant en Alsace depuis trois générations, ou dont les parents ou grands-parents sont originaires d'Allemagne, sont désormais considérées comme des Allemands à part entière, et doivent donc servir dans la Wehrmacht. La population, naturellement, ne voit pas d'un très bon oeil cette mobilisation. En 1944, l'armée allemande compte tout de même environ 100.000 Alsaciens. Mais, craignant les désertions, la direction de la Wehrmacht répartit ces soldats particuliers par petits groupes au sein d'unités allemandes. Et comme il est pour le moins "délicat" de les envoyer en France, on leur donne un aller direct pour "l'enfer de glace" sur le front russe. Là-bas, c'est le peloton d'exécution qui les attend en cas de désertion. De son côté, l'armée Rouge, on le comprend, a d'autres priorités que de prendre en compte l'origine de chacun des soldats capturés.

    C'est bien en tant que prisonniers allemands que beaucoup d'Alsaciens se sont retrouvés dans la région de Tambov. En fait, les autorités soviétiques avaient créé ce camp spécialement pour y installer les ressortissants de pays du Sud. Il comptait des prisonniers de 29 nationalités, qui s'étaient retrouvés, pour une raison ou pour une autre, à combattre aux côtés de l'Allemagne nazie contre l'Union soviétique (par la suite, des généraux et officiers japonais y furent également installés).

    La France, partiellement occupée, avait tout de même réussi à prendre une part active dans la coalition antihitlérienne. Ainsi, 1.500 volontaires, prisonniers alsaciens ou qui s'étaient déclarés français, furent envoyés par l'URSS en Algérie, où ils rejoignirent les armées du général de Gaulle. Les autres durent goûter pleinement aux cruelles réalités de la condition de prisonnier, en tant que soldats du Reich. En accordant aux habitants de l'Alsace et de la Lorraine les mêmes droits que les Allemands, Hitler avait en quelque sorte scellé juridiquement leur sort avec celui de l'Allemagne, ce qui les condamnait à supporter avec tout le pays les conséquences de la participation aux combats, et de la défaite.

    On sait de façon certaine que 1.500 soldats originaires d'Alsace et de Lorraine, décédés des suites de leurs blessures ou de maladies, sont enterrés dans la région de Tambov. Les autorités russes, en mémoire du rôle particulier de la France dans la lutte contre le fascisme, ont accepté en 1998 d'installer, en plus du mémorial commun du camp de la station Rada, un monument particulier à l'endroit des "sépultures françaises". En outre, les autorités de Tambov ont permis l'ouverture des archives sur les prisonniers de guerre, ce qui a permis aux familles de retrouver la trace de leurs proches.

    Des délégations françaises visitent régulièrement Tambov depuis 1992. Pour la France, reconnaître ces Alsaciens et Mosellans, alors allemands, comme les siens est un pas important vers l'unité et la réconciliation entre les nations après la Seconde Guerre mondiale.

    (Source: RIA Novosti)

  • Le gouverneur de New York

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    Eliot Spitzer, 48 ans

    Après avoir admis ses liens avec un réseau de prostitution de luxe, Eliot Spitzer a présenté de «sincères excuses».

    Le «shérif de Wall Street» a rendu les armes. Deux jours après avoir été mis en cause dans une affaire de prostitution, le démocrate Eliot Spitzer a annoncé mercredi qu'il quittait ses fonctions de gouverneur de l'Etat de New York.

    Après quarante-huit heures de flottement et d'appels à la démission, l'étoile montante du Parti démocrate a formalisé son annonce dans une sobre déclaration à la presse.

    «Je porterai toujours les remords que je ressens. Je suis désolé, et je présente de sincères excuses», a déclaré cet ancien ministre de la Justice de l'Etat de New York, au côté de son épouse. «Je ne peux pas permettre que mes défaillances privées perturbent le travail des gens», a-t-il ajouté. 

    A 48 ans, ce père de trois enfants avait été piégé par le FBI à au moins six reprises, en train d'organiser des rendez-vous facturés 1.000 dollars de l'heure, avec une prostituée de luxe, dans un hôtel de Washington.

    Sa démission était devenue d'autant plus inévitable qu'une autre affaire l'accable : malgré sa réputation de «Monsieur Propre» de la politique et des milieux financiers, il fait lui-même l'objet d'une enquête sur des transactions financières douteuses.

    Son successeur sera dès lundi prochain son adjoint actuel, David Paterson, qui, à 53 ans deviendra le premier gouverneur noir de New York et le premier gouverneur aveugle aux Etats-Unis.

    Lundi, lorsque le scandale était sorti, Eliot Spitzer, fervent partisan d'Hillary Clinton, avait convoqué la presse avec, avec son épouse déjà à ses côtés, pour présenter des excuses à ses proches et à ses administrés en évoquant, sans plus de précisions, «une affaire privée».

    Le lendemain, le parti Républicain de l'Etat de New York a menacé de lancer une procédure de destitution («impeachment») contre le gouverneur s'il s'accrochait à son poste.

    (le Figaro - 12 mars 08)

     

         
  • Mort à 95 ans du cofondateur du CRIF

    Mort du cofondateur du Crif

    Le résistant d'origine juive polonaise Adam Rayski, ancien dirigeant de la section française de la MOI (Main d'oeuvre immigrée), est mort hier à son domicile parisien à l'âge de 95 ans, ont annoncé mercredi le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et son fils l'historien Benoît Rayski.

    Il était le dernier survivant des fondateurs du Crif, créé en 1943 par les responsables de la communauté juive, en pleine période d'Occupation.

    Né à Byalistok en Pologne, engagé très jeune dans les rangs du parti communiste clandestin, il émigra en France dans les années 30, où il devint rédacteur en chef d'un quotidien communiste en langue yiddish.

    Il était arrivé en 1932 à Paris et avait entrepris des études de journalisme à la Sorbonne. En 1934 il entre au quotidien yiddish "La presse nouvelle" avant de rejoindre la rédaction de l'Humanité.

    Source : AFP- 12 mars 08

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  • VIDEO Discours de Sarközy à Toulon

    http://www.dailymotion.com/video/x1djxc_discours-de-toulon-de-nicolas-sarko

  • Sarközy drague l'électorat "populaire" à Toulon

    Nicolas Sarközy le jure : il n’était pas en campagne hier mardi à Toulon, sa seule sortie en province de la semaine, à cinq jours d’un second tour mal engagé pour l’UMP. « Le président de la République n’a pas à 's’impliquer' dans les élections municipales. Il ne s’agira pas dimanche prochain de décider de la politique de la nation », a-t-il assuré, avant de consacrer cinq minutes au scrutin au beau milieu d’une cérémonie de naturalisation de nouveaux Français à la préfecture du Var. Ce n’était donc pas pour « s’impliquer » que le chef de l’Etat avait choisi l’ancienne place forte du Front national pour ressortir des placards le thème favori de Jean-marie Le Pen: l’immigration. Pas d’annonce de nouvelles mesures, juste une piqûre de rappel de ses propositions phares : « la France ne peut pas accueillir tout le monde », a-t-il tempêté, paraphrasant Michel Rocard. « Les quotas, moi, je suis pour », a-t-il poursuivi, renouant avec ses accents décomplexés de la campagne présidentielle, ou encore « l’identité (nationale) n’est pas une pathologie », citant l’anthropologue Claude Lévi-Strauss.


    « Toulon ne sera pas une ville laboratoire pour la politique de M. Hortefeux ! »


    Dans son entourage, on reconnaît qu’il s’agit d’un clin d’oeil appuyé à un électorat « populaire », ­ comprendre celui qui vote très à droite ­ qui a tendance à fuir vers le FN après avoir voté Sarkozy le 6 mai. « C’est un message à destination des électeurs du FN », lâche sans complexe un conseiller. Sarközy lui-même ne s’en est pas caché : « Il faut parler des sujets qui préoccupent les Français. » Les électeurs d’extrême droite pourraient faire pencher la balance en faveur de Jean-Claude Gaudin à Marseille et de Christian Estrosi, secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer, à Nice. Deux villes fort opportunément situées à équidistance de Toulon, où le maire Hubert Falco a été réélu au premier tour avec un score écrasant de 65,2 %.


    Mais cette chasse aux voix d’extrême droite n’est pas du goût de tout le monde. « Toulon ne sera pas une ville laboratoire pour la politique de M. Hortefeux ! » a hurlé un homme âgé, vite maîtrisé par la sécurité, à l’arrivée du président et de son ministre de l’Immigration au palais Neptune. C’est toujours sans « s’impliquer » dans la campagne que Sarkozy a également « félicité » ses treize ministres déjà élus en y voyant un « encouragement », et qu’il a appelé les Français à la mobilisation « civique » après le piètre taux de participation de dimanche (66,54 %). Selon les experts électoraux de l’UMP, ce sont d’abord les électeurs de droite qui ont boudé les urnes.
    Enfin, seuls les esprits chagrins auront vu un message électoral dans la promesse qu’a faite hier le président de « tirer les leçons » du scrutin. « Le peuple aura alors parlé, je tiendrai naturellement compte de ce qu’il aura exprimé », a-t-il assuré, sibyllin.
    Dans son entourage, on laisse entendre qu’il pourrait « réajuster » sa politique en fonction des résultats. Sarkozy devrait en dire plus la semaine prochaine. Il a déjà programmé deux déplacements, au plateau des Glières et à Cherbourg.

    (Le Parisien - 12 mars 08)

  • Le dernier Poilu de la Grande guerre est mort

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    Le dernier Poilu de la Grande guerre, Lazare Ponticelli , est décédé à l'âge de 110 ans, a annoncé mercredi l'Elysée.

    "J'exprime aujourd'hui la profonde émotion et l'infinie tristesse de l'ensemble de la nation alors que disparaît Lazare Ponticelli, dernier survivant des combattants français de la Première guerre mondiale", a déclaré le président Nicolas Sarközy, dans un communiqué.

    "Je salue l'enfant italien venu à Paris pour gagner sa vie et qui choisit de devenir Français, une première fois en août 1914, lorsque, trichant sur son âge, il s'engagea à 16 ans dans la Légion étrangère pour défendre sa patrie d'adoption. Une deuxième fois en 1921, lorsqu'il décida de s'y établir définitivement", a ajouté M. Sarközy.

    Lazare Ponticelli, qui vivait au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), près de Paris, avait dans un premier temps refusé l'idée d'avoir des obsèques nationales comme le proposait le gouvernement, mais avait finalement décidé d'accepter, "au nom de tous ceux qui sont morts, hommes et femmes" pendant la première Guerre mondiale.

    L'avant-dernier survivant français de la Grande guerre était Louis de Cazenave, mort le 20 janvier, également à l'âge de 110 ans.
  • Gaza: la catastrophe humanitaire

    La situation humanitaire à Gaza, où l'armée israélienne a tué 130 personnes en fin de semaine dernière en représailles aux tirs de roquettes, n'a jamais été aussi catastrophique depuis 1967. Abdel Karim Hothote est désespéré, humilié. « Je veux partir et aller creuser ma tombe en Jordanie, là où j'ai vécu 20 ans ». Rentré à Gaza en 1995, ce chef de famille de 56 ans peine à trouver du travail et à nourrir sa femme et ses cinq enfants. « Chaque mois, je reçois un colis de farine, sucre, riz, huile. Mais la quantité diminue. Mon fils de 25 ans a même dû s'engager dans la police du Hamas pour gagner 200 $ (120 €) ! ».

    « 1 100 000 habitants sur 1 500 000 dépendent de l'aide alimentaire, constate Adnane Abou Hasna, le porte-parole de l'UNWRA, l'agence onusienne chargée de l'aide humanitaire d'urgence. L'UNWRA doit nourrir 860 000 personnes mais nous ne disposons que de deux semaines de stocks. Alors on réduit les distributions... La faute au blocus israélien ! » Seul le passage de Sousa (Sud) est ouvert mais il n'y transite que 10 % des besoins de Gaza en nourriture, carburant, médicaments... « Il faut donc rouvrir le plus vite possible les passages de Karni (Est) et de Rafah (Sud) ».

    « Tous nos efforts sont, en fait, réduits à néant », se lamente Abou Hasna. Effectivement, une centaine de programmes de construction de dispensaires, écoles et cliniques sont au point mort, faute de matériaux de construction et « 120 000 personnes sont affectées par l'arrêt de ces chantiers qui privent de travail des milliers d'adultes ». En outre, quelque 3 800 petites entreprises financées par l'Onu ont mis la clé sous la porte.

    La précarité alimentaire ne constitue qu'un des maux qui frappent Gaza. L'environnement aussi se dégrade : l'assainissement est déficient, le traitement des eaux usées limité, si bien que les rejets se font désormais directement dans la mer. L'éducation constitue un autre secteur en péril. « Les raids israéliens et les combats interpalestiniens privent aussi plus de 220 000 enfants d'une scolarité normale. On assiste à une véritable catastrophe éducative ».

    (Source OUEST-FRANCE)

  • BAYROU...

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    Alors que les listes pour le second tour doivent être déposées avant ce soir 18 heures, le PS et l'UMP courtisent le MoDem. Le parti de François Bayrou, malgré son score modeste au plan national, se retrouve en position d'arbitre dans plusieurs villes.

    A tête reposée, tout le monde fait et refait les comptes. Après les additions et les soustractions, c'est l'heure des tractations et des grandes manoeuvres. La gauche a gagné dès le premier tour 75 villes de plus de 30 000 habitants, conforté son implantation à Paris et Lyon, gagné en prime Rouen, Alençon, Dieppe, Laval ou Rodez, en attendant de conquérir dimanche cinq ou six départements supplémentaires.

    La droite l'a emporté dans cinquante-sept villes et deux jeunes ministres ont pris deux villes au PS : Laurent Wauquiez au Puy-en-Velay et Luc Chatel à Chaumont. En 2001, mauvais cru pour le PS (malgré la prise de Paris et Lyon), c'était le contraire.

    A gauche, on se refuse à tout triomphalisme et, avec une pensée pour Jean-Noël Guérini au coude-à-coude avec Gaudin à Marseille, on évite de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Même si Ségolène Royal s'impatiente en dénonçant « l'aveuglement d'un pouvoir également sourd au message des Français dans les urnes ». A droite, on s'organise en niant l'existence d'une vague rose et en espérant une plus forte mobilisation au second tour. Mais la partie est difficile : car plus la ville est grande, plus les électeurs s'abstiennent et plus ceux qui votent choisissent la gauche. C'est une confirmation de l'élection présidentielle, où Royal l'avait emporté dans la plupart des grandes métropoles mais où Sarközy avait gagné dans les villes moyennes et les communes rurales.

    Paradoxe de cette élection : le MoDem ne sera sans doute pas en mesure de gagner une seule ville mais il est courtisé de toute part. Susceptible de se maintenir dans 37 villes de plus de 30 000 habitants, le nouveau parti centriste adopte une stratégie à géométrie variable : à Marseille, il a fait alliance avec le PS. A Paris, ses trois listes autorisées à se maintenir seront en lice dimanche. A Blois, malgré 16,5 % des voix, la liste se retire sans donner de consigne de vote. Les relations personnelles et les enjeux locaux expliquent souvent l'attitude des centristes. Mais nationalement, on a du mal à comprendre quelle voie suit le parti de Bayrou. Certes, il est l'arbitre. Mais un arbitre aux mains vides et avec quel horizon ?

  • LES GAZ DE COMBAT

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    Fritz Haber Prix Nobel de chimie en 1919 
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    Masques à gaz dans les tranchées 
    Les gaz de combat et Fritz Haber 
    Prix Nobel et criminel de guerre...
    L’usage de produits toxiques comme armes de guerre est très ancien : leur emploi est mentionné par Pausanias et Thucydide. Mais leur efficacité est longtemps restée très limitée.

    Au cours du XVIIIème siècle, la chimie des gaz fit des progrès considérables ; les responsables politiques pensèrent immédiatement pouvoir en tirer partie pour réaliser de nouvelles armes : les armes chimiques. C’est ainsi qu’à l’occasion de la guerre de Vendée, en 1793, les républicains imaginèrent d’empoisonner et d’asphyxier la Vendée. Mais des essais sur des moutons furent sans « succès ». Et les noyades de Carrier, ainsi que les colonnes infernales de Turreau, se révélèrent plus efficaces.

     

    Ce n’est qu’un siècle plus tard que ce type d’armes put être mis au point. A cette époque non seulement, la chimie est beaucoup mieux comprise et maîtrisée, mais une véritable industrie chimique existe désormais, fournissant tout le support technique nécessaire à leur fabrication à grande échelle et à leur mise en oeuvre.

     

     

    Haber, bienfaiteur de l'humanité

     

    Les progrès décisifs furent réalisés par un grand savant allemand : le chimiste Fritz Haber, de confession israélite, plus tard converti au protestantisme.

    Haber, né en 1868 à Breslau (Prusse), trois ans avant la réunification de l’Allemagne, fait de brillantes études et obtient un doctorat de chimie à 23 ans. Après des débuts, pas très heureux, dans l’entreprise de colorants de son père, il s’oriente vers une carrière universitaire d’enseignement et de recherches.

    En Allemagne, une importante industrie chimique, basée sur le charbon, s’était déjà développée. De fortes coopérations industrie-université étaient d’une pratique courante à cette époque. C’est dans ce contexte que Haber met au point un procédé de synthèse de l’ammoniac, ouvrant la voie à la fabrication des engrais azotés. L’enjeu était important : les engrais naturels (principalement le guano du Chili) commençaient à s’épuiser et le spectre d’une famine mondiale se dessinait à l’horizon, faisant renaître le malthusianisme. Les grands scientifiques de l’époque tiraient le signal d’alarme. C’est donc une invention de première importance. Et Haber valorise ses brevets auprès des grands de l’industrie chimique allemande, comme BASF.

    Ses découvertes lui valent d’être nommé à la tête de l’Institut Kaiser Wilhelm, consacré à la chimie, qui vient d’être créé par l’Empereur d’Allemagne Guillaume II. A ce moment, il peut être considéré comme un bienfaiteur de l’humanité.

    Pour ses travaux sur l’ammoniac, Haber se verra décerner le prix Nobel de chimie en 1918, qui ne lui sera remis qu’en 1919, en raison de la guerre.

     

     

    Haber, criminel de guerre:

     

    La première guerre mondiale qui a éclaté en 1914 s’enlise rapidement dans une guerre de tranchées et on ne voit pas le moyen d’en sortir. Les Allemands envisagent alors d’obliger les combattants à quitter les tranchées grâce à des gaz irritants et demandent aux chimistes de concevoir ces armes. Fritz Haber propose le chlore et, après quelques essais, organise la première attaque sur le front de l’ouest. Il dispose, sur une distance de 6 kilomètres, entre Langemarck et Ypres, cinq mille fûts contenant du chlore comprimé (chlorine) et attend le moment favorable. Les robinets de gaz sont ouverts le 22 avril 1915 à 5 heures du matin et le chlore, légèrement poussé par la brise, se répand sur les troupes françaises. L’effet est dévastateur : les Français sont asphyxiés, certains parviennent à sortir des tranchées et à s’enfuir, mais rattrapés par le nuage toxique, crachent leur sang et leurs poumons, certains perdent la vue, et la plupart meurent.  Un quart d’heure plus tard les Allemands sortent des tranchées, munis de masques à gaz, et attaquent sur toute la largeur du front. Sur quinze mille soldats blessés, cinq mille moururent dans d’atroces souffrances. Le front est abandonné par les Français. Cependant les Allemands ne purent exploiter complètement ce succès, faute d’effectifs et d’une préparation suffisants.

    Les masques à gaz rendaient inopérant le chlore. Haber chercha d’autres solutions. Il a recours à divers gaz, dont le phosgène, dérivé du chlore, six fois plus toxique. Ces gaz furent aussi utilisés sur les fronts de l’est, comme le 31 mai 1915 contre les Russes, causant la mort de 6000 soldats, et aussi aux Dardanelles, certainement la plus grande bataille maritime de l’histoire (250000 morts dans chaque camp). Puis il met au point le gaz « moutarde » ou ypérite, sous forme liquide, pouvant attaquer n’importe quelle partie du corps en provoquant des brûlures étendues. L’ypérite pouvait être chargé dans des obus. Utilisé par les Allemands à partir de juillet 1917, près d’Ypres qui lui donna son nom, il fut employé par tous les belligérants jusqu’à la fin de la guerre.

     

    Mais en 1919, Haber est déclaré criminel de guerre pour l’emploi des gaz asphyxiants. Il se sauve alors en Suisse, où il est oublié rapidement, ce qui lui permet de revenir en Allemagne. Il reprend ses études sur les gaz asphyxiants et aussi sur les insecticides. C’est ainsi qu’il invente, vers 1920, une préparation à base d’acide cyanhydrique qui deviendra le Zyklon B.

     

    En 1933, Hitler arrivant au pouvoir, il doit abandonner ses fonctions en raison de ses origines juives. Contraint de quitter l’Allemagne, désespéré, il se réfugie en Angleterre, mais meurt à Bâle en 1934, lors d’un voyage en Suisse.

    Taxinomie des gaz de combat

    L’appellation de « gaz de combat » concerne tous les composés chimiques utilisables militairement pour leurs effets toxiques pour l’homme, les animaux ou les plantes. Cette dénomination ne caractérise pas l’état physique des produits utilisés, lesquels peuvent être dispersés aussi sous forme de liquide ou d’aérosols.

    On distingue trois familles de gaz :

    -         les produits irritants qui s’attaquent aux nerfs sensitifs : oculaires (gaz lacrymogènes), respiratoires, ou urticants ;

    -         les produits incapacitants qui s’attaquent aux centres nerveux et dont les effets sont plus durables que les précédents ;

    -         les produits létaux, à action suffocante, ou vésicante, ou empêchant l’oxygénation des tissus ou la transmission de l’influx nerveux (neurotoxiques). Les plus connus sont le tabun, le soman et le sarin, découverts par le chimiste allemand Schrader en 1937.

    La valeur militaire de cette arme dépend de son efficacité intrinsèque mais aussi des moyens de s’en défendre. Des systèmes de protection individuels ou collectifs (masques à gaz, combinaisons, filtres, détecteurs, décontamination,…) présentent une efficacité certaine et continuent d’être perfectionnés pour faire face à de nouveaux produits. Il est souvent possible de soigner les blessés et de les guérir (antidotes).

  • VIDEO Réacteur nucléaire de Dimona

    http://www.youtube.com/v/Yf39qkvwOhU

    La première révélation publique des capacités nucléaires d'Israël (par opposition au nucléaire civil) a été faite dans le Sunday Times du 5 octobre 1986, divulgant des informations transmises par Mordekhaï Vanounou, ancien employé de la centrale nucléaire de Dimona. En raison de la publication de secrets d'état, il fut condamné à 18 ans de prison pour trahison et espionnage.

    Aujourd'hui, on estime que Israël est une puissance nucléaire dont le programme est arrivé depuis longtemps à maturité. Tsahal dispose de nombreux vecteurs de frappe qui reposent à la fois sur les bombardiers, les missiles balistiques (modèles Shavit et Jéricho) ainsi que sur les sous-marins récemment acquis en Allemagne. Ce pays continue à maintenir un flou sur ses activités pour deux raisons essentielles: ses ennemis potentiels ignorent précisément l'étendue de son pouvoir de destruction massive, de plus, ses alliés ne subissent pas la critique d'aider une nation qui refuse adhérer au TNP puisqu'elle nie posséder l'arme atomique.

    Lors d'une interview du 11 décembre 2006, le premier ministre Ehud Olmert a cité Israël parmi une liste de pays possédant une arme de dissuassion massive.

    (Source Wikipedia)

  • JOACHIM DU BELLAY

     

    HEUREUX QUI, COMME ULYSSE...

    Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
    Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
    Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
    Vivre entre ses parents le reste de son âge !

    Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
    Fumer la cheminée, et en quelle saison
    Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
    Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

    Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
    Que des palais Romains le front audacieux,
    Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

    Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
    Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
    Et plus que l'air marin la doulceur angevine.

    Joachim du Bellay (1522-1560)- "Les Regrets"

  • Humour

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    Planche 2
    Planches inédites de la BD "Auda, princesse wisigothe..." par DIOCLETIEN