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  • Fourniret: aveux filmés en 2004

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    Elisabeth Brichet (photo non datée)
     

    Toujours muet à son procès, Michel Fourniret a expliqué mardi la mécanique qui l'a conduit à tuer l'une de ses victimes présumées, mais lors d'aveux filmés en 2004 et diffusés devant la cour d'assises des Ardennes, procédure "rarissime" lors d'un procès.

    Au deuxième jour de l'examen du meurtre d'Elisabeth Brichet, une adolescente belge de 12 ans, disparue près de Namur (Belgique) le 20 décembre 1989, le tueur en série présumé a gardé une nouvelle fois le silence sur les faits.

    "Donnez-moi les moyens de quitter mon silence", a-t-il lancé à Me Paul Lombard, un avocat des parties civiles, qui tentait à nouveau de l'interroger. Dans une envolée de plusieurs minutes en fin d'audience, Me Lombard a imploré en vain Fourniret de parler pour "réussir sa sortie", en évoquant les enfants de l'accusé.

    La cour a pu néanmoins entendre Fourniret s'exprimer avec précision sur les faits, grâce à la diffusion dans la salle d'audience d'extraits d'une vidéo filmée lors des aveux du couple Fourniret en 2004.

    La police judiciaire de Dinant (Belgique), chargée de l'enquête après l'arrestation de Fourniret en 2003, avait filmé plusieurs interrogatoires du couple.

    La diffusion devant la cour de ces aveux, "rarissime" aux assises selon le ministère de la Justice, a permis d'entendre l'accusé froidement expliquer l'engrenage l'ayant amené à tuer l'adolescente, après avoir tenté de la violer chez elle à Floing (Ardennes) puis au château du Sautou, son ancienne propriété.

    Fourniret, jugé pour sept meurtres aggravés, a expliqué qu'il avait étranglé Elisabeth Brichet "pour faire taire les protestations, pour faire taire le regard" de sa victime. Il a précisé qu'en cas de "résistance", il devenait un "combattant dont la mission est de prendre le dessus".

    "Le technicien que je suis tente de savoir où il en est. Là, c'est le rationnel qui s'exprime", a-t-il finalement déclaré pour expliquer sa décision de placer le corps de l'adolescente dans un congélateur avant de l'enterrer dans le parc du domaine du Sautou, où il a été retrouvé lors de fouilles en juillet 2004.

    Auparavant, lors de la diffusion d'aveux de l'accusée Monique Olivier devant la police belge le 30 juin 2004, l'ancienne garde-malade admettait avoir été présente avec Sélim, le fils du couple âgé d'un an, dans la voiture lors de l'enlèvement d'Elisabeth.

    "J'étais la complice, mais la complice forcée" de Michel Fourniret, a-t-elle déclaré d'une voix assurée, contrastant avec sa voix hésitante depuis le début du procès. Dans un autre extrait, Michel Fourniret admettait avoir fait comprendre à son épouse qu'il la tuerait si elle tentait de le dénoncer.

    L'accusé, montré dans un extrait en train de pleurer en invoquant en termes confus la Vierge Marie, est resté impassible pendant la diffusion de la vidéo. Plus tôt, il avait essuyé sans réagir le cri de rage de Marie-Noëlle Bouzet, la mère de la victime, qui l'avait traité "d'impitoyable bouffon".

    Cette dernière est intervenue à plusieurs reprises lors des débat, en interrogeant notamment Monique Olivier sur les étapes du stratagème d'enlèvement et sur son absence de réaction lorsque la fillette l'avait suppliée de l'aider.

    Lundi, elle avait vivement dénoncé les dysfonctionnements des justices belge et française dans ce dossier.

    Mercredi la cour se penche sur le meurtre de Natacha Danais, tuée à 13 ans en novembre 1990 près de Nantes.

  • VIDEO "Le Penseur du printemps"

    http://www.dailymotion.com/video/x52krp_le-penseur-du-pintemps-o60408-383-m_creation

    vidéo de Gaëlle Mann

  • Grotesque!

    Quelle consécration pour Nicolas Sarközy !

    Lors de son récent voyage dans le royaume d'Albion, la Reine d'Angleterre a adoubé notre cher président de la République au rang de chevalier.

    Faisant dorénavant partie du « très honorable ordre du Bain », sa femme devient automatiquement « une Lady », et lui acquiert le privilège de pouvoir se faire appeler « Sir Nicolas Sarközy, président de la République française ! »

    L'histoire ne dit pas si, en chevalier méritant, Nicolas Sarközy s'est agenouillé…

    (alterinfo.fr - 13 Avril 2008)

  • L'anorexie: faut-il une loi?

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    Telle qu'elle est et telle qu'elle voit dans le miroir

    Une proposition de loi "anti-anorexie" révolte la multitude et invisible "nation Ana-Mia" sur le Web. Le texte présenté par Valérie Boyer, députée UMP des Bouches-du-Rhône, vise à rendre passible de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende "le fait de provoquer une personne à rechercher une maigreur excessive en encourageant des restrictions alimentaires prolongées". Cette proposition de loi vise notamment "les sites et les blogs faisant l'apologie de l'anorexie, tels le mouvement pro-ana".

     

    Les "ana-mia" ou "pro-ana", du nom de ce trouble du comportement alimentaire (TCA) qui touche 1 % à 2 % des adolescents de 12 à 18 ans, dont 90 % de filles, se sentent stigmatisés par cette loi qui ne les comprendrait pas.

    Ainsi, Dune de sable s'insurge sur son blog : "Non, être pro-ana n'est pas un hobby (...). Etre pro-Ana signifie 'je souffre de TCA et je dois faire avec. Je n'aime pas mon corps, je veux en changer et aucun discours ne me fera voir mon apparence autrement que comme mon miroir me l'impose'. Etre anti pro-ana signifie 'je n'ai aucune connaissance des troubles psychologiques que je dénonce et je montre du doigt une victime déjà écrasée par son poids, son image, son esprit'. (...) Etre anti pro-ana signifie que je n'aime pas les personnes malades."

    CODES COMMUNAUTAIRES

    D'un nombre spectaculairement élevé, les blogs pro-ana ou ana-mia sont quasiment tous construits sur le même modèle : éloge de la "beauté" de l'extrême maigreur incarnée par les photos ou "thinspo" de starlettes décharnées ou de mannequins retouchés carrément squelettiques.

    Au fil des blogs, toujours les mêmes préceptes dogmatiques : la "lettre d'Ana", gourou imaginaire qui dissémine ainsi ses "dix commandements", affirmant qu'"être mince est plus important qu'être en bonne santé" et qu'"être mince et ne pas manger sont les signes d'une volonté véritable et de succès". Les jeunes filles s'appuient sur l'échelle du poids idéal selon Ana, s'échangent des astuces pour maigrir : se faire vomir, prendre des laxatifs, manger des glaçons pour tromper la faim, voire prendre des médicaments, tout cela sans inquiéter leur entourage :"Surtout, niez toujours lorsqu'on vous posent des questions, dites tout le contraire de se que vous pensez au sujet des pro-ana. Croyez-moi, ça vous évitera beaucoup d'ennuis ! [sic]", peut-on lire sur l'un de ces blogs. Les anorexiques utilisent Internet pour se lancer des défis, comme perdre 4 kilos en une semaine ou jeûner tous les lundis. Elles se reconnaissent grâce à leur bracelet rouge, signe de ralliement de cette communauté secrète.

    Presque toutes ces blogueuses se défendent de faire l'apologie de l'anorexie, implorent les internautes de cesser de laisser des messages d'insulte sur les forums. Ainsi "moi Ana forever" rappelle en page d'accueil : "Je n'incite personne à devenir pro-ana, (...) pour moi, être pro-ana est un mode de vie et j'espère que vous respecterez mon choix comme moi je respecte les vôtres."

     
    LUCIDITÉ, SOUFFRANCE ET INCOMPRÉHENSION

     

    Car ces jeunes filles qui s'affament, comptent et recomptent les calories, n'en finissent pas de noter scrupuleusement le moindre quart de pomme avalé, ont, certes, une image déformée d'elles-mêmes, mais elles ont aussi une appréhension très lucide de leur maladie. Elle connaissent les graves séquelles que peut entraîner l'anorexie, la plupart des blogs sont extrêmement bien documentés sur la question des TCA. Ainsi sur un forum dans la rubrique "aide, conseils, soutien" , Petronella confie "ça fait longtemps que j'ai pas eu mes règles... Je peux pas le dire, sinon on va me faire manger..."

    Aussi l'incompréhension demeure, ces jeunes filles se savent malades, connaissent bien la nature de leur mal et, sous couvert de s'apporter soutien et écoute, s'échangent des "conseils" pour s'enfoncer un peu plus dans la maladie.

    Car même si les TCA font l'objet d'une médiatisation croissante, une unité hospitalière spécialisée pour adolescents ayant même été crée dans La Maison de Solenn, il subsiste, à lire les témoignages de jeunes filles diagnostiquées et en cours de traitement, une grande impuissance du corps médical face à cette maladie.

    "Les TCA consistent en une réalité, dure, qu'on juge souvent mal. On dit parfois qu'une anorexique refusant de s'alimenter fait preuve seulement de CAPRICE. Sans toutefois chercher à comprendre ce qui se passe dans sa tête, ce à quoi elle est confrontée à chaque seconde. Le mal-être est là, le désespoir, la souffrance permanente: bienvenue au pays les TCA", peut-on ainsi lire sur la page d'accueil d'un blog.

    Mais face au phénomène, la résistance "anti pro-ana" s'organise, usant des mêmes armes. Aussi le site "le cimetière d'Ana" recense les décès des suites d'anorexie, au Royaume Uni, une campagne vidéo choc montre la distortion de l'image dont souffre les anorexiques et les témoignages de malades dénonçant l'influence néfaste du mouvement "pro-ana" se multiplient.

  • Hou! La mauvaise patronne!

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    La Cour d'appel de Rennes a donné raison à deux ex-attachées parlementaires de Ségolène Royal, qui réclamaient depuis 1997 le versement de plusieurs mois de salaires non payés, a-t-on appris de source judiciaire. "Je suis entièrement satisfaite de la décision de justice qui a reconnu qu'il y avait licenciement abusif. Je voulais juste récupérer mes bulletins de salaires et la somme correspondante", a indiqué l'une des ex-assistantes, Evelyne Pathouot. Ce n'est absolument "pas une vengeance envers Mme Royal", selon elle.
     
    Les faits remontent à 1997 lorsque, après la dissolution de l'Assemblée nationale,
    Ségolène Royal avait licencié, comme tous ses collègues députés, ses  collaboratrices, attachées parlementaires. Les deux femmes l'avaient ensuite attaquée devant le conseil des prud'hommes de Niort, affirmant avoir continué à travailler pour elle pendant la campagne puis jusqu'en juillet, après son entrée dans le gouvernement Jospin.
     
    Le conseil des prud'hommes avait accédé à leur demande, mais uniquement sur une période d'environ trois semaines, le temps de la campagne électorale. Insatisfaites, elles avaient alors saisi la Cour d'appel de Poitiers qui, en février 2005, avait confirmé cette décision. L'arrêt avait ensuite été cassé en janvier 2007 par la chambre sociale de la Cour de cassation parce que la Cour d'appel n'avait pas pris en compte de nouvelles pièces versées par les deux plaignantes. L'affaire avait alors été renvoyée devant la Cour d'appel de Rennes.

  • C'était bien un sous-marin

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    Rémy Gloaguen (à Plozevet, Finistère): "On a écrit à deux reprises au président Nicolas Sarkozy pour lui demander une audience et on attend toujours une réponse. Des marins ont été tués et le naufrageur a pris la fuite.

    Après quatre ans d'enquête, la thèse d'un sous-marin qui se serait pris dans les câbles du chalutier est considérée comme l'hypothèse la plus sérieuse par les juges d'instruction de Quimper. Ce que les familles des victimes avaient envisagé dès l'accident.

    Depuis quatre ans, le naufrage du chalutier « Bugaled Breizh », le 15 janvier 2004 au sud du cap Lizard dans les eaux britanniques, reste toujours une énigme. Cinq marins y avaient perdu la vie. Pour les deux juges d'instruction de Quimper (Finistère), Richard Foltzer et Murielle Corre, c'est désormais un sous-marin qui figure au premier rang des suspects.



    « Finalement, l'étau se resserre »

    L'hypothèse « la plus sérieuse », ont-ils écrit dans une note rédigée en février dernier en prévision d'une réunion de coopération judiciaire européenne où ils ont insisté pour obtenir des renseignements précis de leurs homologues britanniques, allemands et néerlandais. Des bâtiments de guerre de ces trois pays auraient pu jouer un rôle dans ce drame puisque, au même moment, avaient lieu des manoeuvres de l'Otan et de la Royal Navy.

    « Les réponses de certains pays lors de l'enquête manquent parfois de précisions. Il fallait clarifier cette situation notamment auprès de la Royal Navy. Mais finalement l'étau se resserre », se félicite Me Christian Bergot, l'avocat des familles des victimes du chalutier. Toutes à l'unisson ont été d'emblée persuadées que ce naufrage « n'était en rien normal », selon le mot de Rémy Gloaguen, le frère du second mécanicien, disparu à bord du bateau de pêche. C'est la première fois que la justice envisage très clairement la piste d'une collision avec un submersible et ce nouvel élément réveille l'espoir chez les familles des disparus d'apprendre un jour la vérité. Ces conclusions provisoires des magistrats vont en effet à l'encontre du rapport du BEA-mer qui avait conclu à un naufrage par accrochage dans le sable.

    En quatre ans d'enquêtes, de multiples rebondissements ont surgi lors des investigations, semant souvent doutes et confusions. Cependant, cette nouvelle vision du dossier est modérée par la procureure de Quimper, Anne Kayanakis, plutôt circonspecte sur les affirmations des juges. « Il y a dans ce dossier des éléments très probants qui permettent aussi d'envisager l'accident de pêche », a-t-elle précisé.

  • UN SOIR DE PRINTEMPS

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    "L'homme aux oiseaux" statue de FOLON
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    Reflets du soir et jeunes cygnes
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     Château Borély - 1787
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  • Encore une utopie qui va coûter cher!

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    AFP. De nouvelles unités de la police vont patrouiller dès lundi dans les communes défavorisées de la banlieue de Paris, théâtre d'émeutes en 2005, pour lutter contre la délinquance, mais aussi tenter de créer un lien de confiance avec la population.

    Les 50 policiers des premières unités territoriales de quartier (Uteq) seront déployées dans certaines des banlieues les plus difficiles: La Courneuve, Clichy-Montfermeil et Saint-Denis.

    Lutter contre la délinquance et obtenir des renseignements sur le terrain sur les bandes organisées et le trafic de drogue seront évidemment au coeur de leur mission.

    Mais il est aussi largement question de "rétablir le lien de confiance" avec une population, qui se plaint de ne connaître des forces de l'ordre que les incessants contrôles d'identité et les perquisitions musclées, explique le chef de la Sécurité publique dans le département de la Seine-Saint-Denis, David Skuli, où 40% des habitants ont moins de 30 ans.

    L'officier de police Catherine Vaillot, qui a grandi à La Courneuve et s'est portée volontaire dans cette nouvelle unité, se dit désespérée par le fait que "les gens ne vont plus au commissariat" pour signaler les crimes. (Ils ont peur des représailles!)

    "Je veux développer le lien de confiance avec la population parce qu'elle attend beaucoup de nous dans les quartiers difficiles", explique cette policière de 47 ans, qui travaille à La Courneuve depuis 11 ans.

    "Il n'y a pas que des voyous dans ces quartiers, il y a des gens honnêtes, qui bossent, qui rentrent le soir et qui veulent la tranquillité".

    Et Catherine Vaillot est convaincue que ces nouvelles unités peuvent faire la différence.

    "Ca va être une fidélisation sur le secteur, on sera visible tous les jours, les gens vont nous voir et nous connaître", explique-t-elle.

    En 2002, le président Nicolas Sarközy, alors ministre de l'Intérieur, avait supprimé "la police de proximité", une décision qui a entraîné, selon ses détracteurs, une dégradation des relations entre les forces de l'ordre et les jeunes.

    "Il y a une vraie rupture avec la police", constate Mehdi Bigaderne, porte-parole de l'association AC le feu, créée après les émeutes de 2005, et qui accueille favorablement ces nouvelles unités.

    "Quand la police descend, c'est la chasse à l'animal. On ne sent pas qu'ils sont là pour notre sécurité", explique-t-il.

    Depuis les émeutes de 2005, déclenchées par la mort dans un transformateur électrique de deux jeunes qui fuyaient des policiers, la France a encore été secoué par des violences, plus sporadiques et localisées néanmoins.

    Les dernières en date ont eu lieu à Villiers-le-Bel, en novembre 2007, quand deux jeunes à moto sont morts après avoir percuté une voiture de police.

    Durant ces violences, qui ont duré trois jours, plus d'une centaine de policiers ont été blessés par des émeutiers armés de fusils de chasse et de pistolets à grenaille. Cette montée en puissance a vivement inquiété les autorités.

    Lors de leur formation, les policiers des Uteq ont reçu des conseils d'un psychologue sur la façon d'interroger les jeunes délinquants, ainsi qu'un enseignement sur les pratiques culturelles et religieuses de la quarantaine de nationalités qui cohabitent dans ces banlieues.

    Mais Nordine Zine, 34 ans, l'un des rares policiers d'origine maghrébine de cette nouvelle unité, estime lui qu'il est d'abord question de "respect".

    Le Premier ministre François Fillon avait estimé en janvier que cette nouvelle force de police, composée des "policiers les plus aguerris", allait mener un "combat de société" dans ces banlieues face à "la culture de la violence et de la haine" et au "mépris des règles communes".

     

  • Serpents masseurs en Israël

     

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    Le bien-être ne recule devant aucune innovation. La palme revient à Mme Barak qui, dans son spa en Israël, pratique le lâcher de serpents en guise de massage. Pas moins d'une douzaine (non venimeux!)qui, par leurs ondulations et leurs reptations, pétrissent les articulations. Il paraît qu'une fois la peur surmontée, on frôle le Nirvana...

     (Lu dans MARIE-CLAIRE -Pages autourdenous)

     

  • Le Ministère de l'Education n'est pas au courant

    Garçons et filles bientôt séparés sur les bancs de l’école ? Une disposition glissée dans un projet de loi sur les discriminations - voté en urgence et adopté mercredi soir au Sénat - sème le trouble : elle permet «l’organisation d’enseignements par regroupements des élèves en fonction de leur sexe.»

    Au gouvernement, on justifie ce qui ressemble à un pataquès. «Le principe de mixité ne doit pas empêcher que, de façon ponctuelle, un enseignement soit organisé uniquement avec des jeunes filles ou des jeunes garçons. Cela ne remet pas en cause le principe de mixité scolaire» , assure-t-on chez Valérie Létard, secrétaire d’Etat à la Solidarité, qui a défendu le texte à l’Assemblée nationale. Mais de renvoyer gentiment vers le ministère de l’Education nationale… où l’on explique ne «pas être au courant». Patate chaude ? L’origine même de cette mesure est étrange. «Est-elle à mettre sur le compte de travaux menés dans la précipitation, ou bien d’une orientation idéologique en phase avec les nostalgiques de l’uniforme et des détracteurs de Mai 68 ?» s’est ainsi interrogée la sénatrice PS Bariza Khiari.

    Mystère. Le projet de loi transpose cinq directives communautaires relatives à la lutte contre les discriminations, et est censé combler le retard de la France, trois mois avant sa présidence de l’Union européenne. Mais ce texte concerne l’accès aux «biens et services». Quel rapport avec l’Education ? Mystère. «C’est une bourde, une maladresse du gouvernement, analyse Nicolas About, le président UDF de la commission des affaires sociales au Sénat. C’était idiot d’évoquer l’Education.» Pourquoi ce zèle? «Le gouvernement a voulu rassurer le monde de l’enseignement privé», pense le sénateur.

     La rapporteur UDF Muguette Dini a souligné elle-même le hors-champ. «Contraire à la volonté de lutter contre les discriminations sexistes, [cette disposition] n’est pas prévue par la directive 2004/113», à laquelle le texte est censé se conformer. Nicolas About, en commission, avait estimé que «cette mesure n’est pas acceptable, car elle pourrait conduire à exclure les filles de l’accès à l’éducation ou les astreindre à certaines filières de formation». Même s’il a nuancé : «Une application particulière se justifie davantage pour les établissements assurant un hébergement, comme les pensionnats.» Le 2 avril, la commission a donc voté un amendement de suppression.

    Laïcité. Une semaine plus tard, en séance, la discussion est chaude. On compte quatre amendements hostiles. «Vous ouvrez une boîte de Pandore», prévient Annie David, du groupe des sénateurs communistes, républicains et citoyens. «L’apprentissage du vivre ensemble commence à l’école», renchérit Bariza Khiari, inquiète également de la remise en cause de la laïcité. La secrétaire d’Etat à la famille, Nadine Morano, a tenu bon : «Si le gouvernement est très attaché à la mixité, la possibilité qu’un enseignement puisse être dispensé en séparant les garçons des filles est défendable. Cela se fait à l’école de la Légion d’honneur, dans l’enseignement privé», a-t-elle précisé. Un exemple qui fait envie.

    S'agit-il d'établissement privés laïques ou religieux? Et de quelles confessions dans ce cas?

    (Libération 11 avril 2008)

  • D'Inde, Ségolène menace la Chine...

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    Avec la soeur du dalaï-lama à New Delhi
    Si la menace n'est pas efficace, «les démocraties sont dans un bien mauvais état», a lancé Royal en présence de la sœur du dalaï-lama. Crédits photo : AFP

    Royal appelle à «faire peser la menace» d'un boycott des Jeux olympiques.

    Entre se contenter de «sécher» la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, ce qui est  «hors de question !»,  et aller jusqu'à boycotter les Jeux, Ségolène Royal en est persuadée, il existe une voie moyenne : brandir «La menace de non-participation aux JO» sans forcément la mettre en application.

    Elle l'a répété hier à New Delhi en présence de Jetsun Pema, sœur du dalaï-lama, et de Tempa Tsering, représentant du chef spirituel des Tibétains dans la capitale indienne. «Il faut être ferme, simple et clair» et les Chinois comprendront, a poursuivi la présidente de Poitou-Charentes, qui achevait une visite de cinq jours en Inde. Depuis 1959, le dalaï-lama vit en exil à Dharamsala, au nord du pays.

    «Faire changer la Chine d'avis» 

     

    «Je demande à tous les pays de faire peser la menace sur la Chine. Cette menace est susceptible de la faire changer d'avis», a encore dit Royal. «Si les démocraties font preuve de faiblesse, les exactions (au Tibet) auront lieu pendant les Jeux olympiques et on dira : “C'est trop tard.”», a-t-elle lancé. Alors, dit-elle, les sportifs seront en première ligne, affirmant en avoir rencontré certains qui avaient des états d'âme sur la question. Bref, a-t-elle martelé : «La menace sera efficace, et si elle ne l'est pas, cela veut dire que les démocraties sont dans un bien mauvais état.»

    Le message s'adressait d'abord aux capitales européennes, mais il vaut pour toutes les démocraties. Y compris l'Inde ? La «plus grande démocratie du monde» entretient avec la Chine des relations ambiguës et n'est pas favorable au boycott. Toutes les manifestations antichinoises qui se sont déroulées en Inde depuis la mi-mars ont été vivement réprimées et Pékin a plusieurs fois félicité les responsables de Delhi pour leur «efficacité» dans la gestion de la crise tibétaine. Alors que la flamme olympique est attendue le 17 avril, des inspecteurs de la sécurité venus de Chine n'ont pas tari d'éloges sur la bonne organisation du parcours…

    A priori, l'ex-candidate à l'Élysée n'était pas venue en Inde pour parler du Tibet. Le voyage, préparé de longue date, avait pour but, entre autres, d'inspecter les projets auxquels a participé la Région Poitou-Charentes après le tsunami de décembre 2004. Ségolène Royal s'est d'abord rendue sur la côte de Coromandel, dans le Tamil Nadu (Sud), où elle a rencontrer les nombreux Français de l'ancien comptoir de Pondichéry.

    Mais elle a aussi évoqué hier, avec le premier ministre indien Manmohan Singh, la fermeture de l'usine de Gandrange. Si Lakshmi Mittal, le patron d'ArcelorMittal, est indien, sa société est européenne. «Les entreprises doivent avoir le sens des responsabilités à l'égard des pays dans lesquels elles sont implantées», a-t-il dit à Ségolène Royal.

    (Le Figaro 12 avril 2008)

  • "Paris sous l'Occupation" exposition ZUCCA

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    Les lunettes blanches
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    Rue de Rivoli
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    Place de la Concorde
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    Rue de Belleville

    André Zucca (1897-1973)

    Du jeudi 20 mars 2008 au mardi 1er juillet 2008

    Zucca et l'Occupation.

    Les photographies en couleurs de Paris durant la Seconde Guerre mondiale sont extrêmement rares. Riche d’un ensemble de 6 000 clichés noir et blanc et de 1 200 photos couleur signées Zucca sur l’Occupation et la Libération, la Bibliothèque historique de la Ville de Paris offre aujourd’hui au public le témoignage de ce grand photographe français sur les années 40-44 à Paris.

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    Conçue autour de 270 photographies inédites qui constituent des documents de premier plan sur la vie parisienne pendant l’Occupation et la Libération, l’exposition nous fait découvrir les seules images en couleurs prises sur le "Paris occupé" par un photographe français.

    André Zucca est l’un des photographes de presse les plus actifs de cette période. Correspondant de guerre pour France Soir et pour Paris Match en septembre 1939, il est réquisitionné en 1941 pour participer au magazine de propagande nazie Signal, bimensuel fondé en avril 1940, reconnu pour ses photographies, et diffusé dans chaque pays occupé.
    Aucune des photos couleur de Zucca n’a été publiée dans Signal : la couleur étant réservée dans ce magazine aux photos de guerre.

    Bibliothèque historique de la Ville de Paris

    24 rue Pavée
    75004 Paris
    Tel. 01 44 59 29 40

     

  • Exposition MARIE-ANTOINETTE

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    Portrait de la Reine de France par Elisabeth Vigée-Lebrun

    Marie-Antoinette au Grand Palais

    L’Archiduchesse d’Autriche fait l'objet d'une exposition-événement. Portraits, objets d’art, manuscrits… plus de 300 oeuvres retracent le destin de cette reine déchue et mettent en lumière l’influence qu’elle a exercée dans le monde de l’art. 

     

      Adulée, haïe, admirée de nouveau… Marie-Antoinette n’en finit pas de nous fasciner! Deux ans après le film glamour de Sofia Coppola et la parution de la biographie d’Antonia Frazer, la voici de nouveau à l’honneur au Grand Palais pour une exposition exceptionnelle, sobrement intitulée “Marie-Antoinette”. Parmi plus de 300 oeuvres d’art, meubles, bijoux et porcelaines, vous pourrez voir sa dernière lettre, un ultime portrait par David ou encore les exercices d'écriture du Dauphin en détention.

     

     

    Tableaux, meubles, bijoux et porcelaines

     

     

    Une visite au Grand Palais vous mènera de Schönbrunn, en Autriche, où Marie-Antoinette naquit le 2 novembre 1755, jusqu’à la Conciergerie, où elle fut emprisonnée avant son exécution le 16 octobre 1793.

    La scénographie de l’exposition a été confiée au metteur en scène d'opéra Robert Carsen. Avec beaucoup de goût et de sensibilité, celui-ci a réinventé l’univers de la souveraine et traduit son manque de liberté par des enfilades de portes par lesquelles les visiteurs passent. Il a dressé une grande scène symbolisant le goût de Marie-Antoinette pour la danse et le chant, et reconstitué un décor d'opéra. Enfin, il a fait installer un long corridor qui conduit aux heures sombres de la reine, où sont exposés gravures, pamphlets, chaises de paille et simple chemise. Chaque objet est présenté dans une vitrine et mis en valeur grâce à un jeu d’ombre et de lumière particulièrement réussi.

     

     

    L’exposition s’achève sur une ultime image: “Marie-Antoinette conduite à l’échafaud”, un sublime portrait de David. Elle y apparaît, de profil, mains liées derrière le dos, tête haute.

     

     

    Une exposition événement qui permet peut-être à chacun de se faire une idée plus précise de cette reine insaisissable...

     

     

     

     

  • Rita Verdonk aux Pays-Bas

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    Rita Verdonk, ex-ministre de l'Intégration
    Déjà fractionnée en une dizaine de partis, la Chambre néerlandaise des députés devrait s'enrichir d'une nouvelle formation. L'ex-ministre de l'intégration, Rita Verdonk, dissidente du Parti libéral, vient de créer Trots op Nederland (ToN, Fier des Pays-Bas), "mouvement" qui ambitionne d'être un refuge pour les mécontents, alors que le gouvernement de centre-gauche enregistre des records d'impopularité.

    Mme Verdonk, 52 ans, veut récupérer l'électorat populiste orphelin de Pim Fortuyn, assassiné en 2002. Elle entend être la première femme à diriger un gouvernement dans son pays. Les sondages la créditent de 20 à 25 sièges sur les 150 de la Seconde Chambre. Elle en vise 30 aux élections législatives de 2010.

    Le 4 avril, au lendemain de la naissance de ToN à Amsterdam, toute la "une" du quotidien populaire De Telegraaf était barrée du mot d'ordre de sa dirigeante : "C'en est assez". Assez des embouteillages sur les routes, des tracasseries et de la "racaille", précisait le quotidien, soulignant aussi que celle qui est baptisée "Rita de fer" insiste sur la nécessité de préserver la culture et l'identité néerlandaises.

    Pour l'instant, le programme de Trots op Nederland se résume à un discours de Rita Verdonk, prononcé le 3 avril, à l'issue d'une croisière avec ses donateurs et d'un grand show gratuit pour 1 500 hôtes, commencé sur l'air du Het Wilhelmus, l'hymne national. Mme Verdonk a récusé l'idée d'un texte fondateur : elle entend que les membres de son mouvement déterminent les priorités de ToN, via Internet.

     

    PEINE DE MORT ET AUTOROUTES

     

    Le rétablissement de la peine de mort et le passage de toutes les autoroutes à six voies figureraient parmi les premiers choix des électeurs potentiels du mouvement. Ce dernier est soutenu par des chefs d'entreprise qui dénoncent les excès de la bureaucratie et les règles environnementales.

    Dans son discours, "Rita de fer" a insisté sur le respect des "normes et valeurs" de son pays, en danger : "Nous sommes depuis des siècles un peuple accueillant. Mais nous ne pouvons constamment faire place et nous adapter à d'autres cultures". Elle plaide pour un "contrat des droits et devoirs" à imposer à tous les étrangers. Les "malfaiteurs étrangers" devraient être "rééduqués" et les demandeurs d'asile soumis à des règles plus strictes.

    L'aide au développement devrait être "fortement réduite", ainsi que le nombre de fonctionnaires et de députés. Il conviendrait de restaurer "la responsabilité" et "la confiance" du citoyen. Enfin, a souligné Mme Verdonk, il faut rétablir la liberté d'expression "galvaudée" par l'actuel premier ministre, Jan Peter Balkenende. Mme Verdonk a ainsi indirectement appuyé le député populiste de droite Geert Wilders. L'auteur du film anti-Coran Fitna reproche au chef du gouvernement d'avoir tenté de le censurer.

    ToN ambitionne de prendre des voix au parti libéral VVD plutôt qu'au Parti de la liberté du député Wilders. Au-delà, son discours, qui mélange libéralisme, conservatisme et populisme, s'adresse aux nombreux déçus des partis traditionnels.

    (Le Monde - 12 avril 2008)

  • Encore un couac de l'Elysée: reculade rapide...

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    Après avoir rencontré le patron de la SNCF, Nicolas Sarközy est revenu sur la disparition de la carte famille nombreuse et prévoit même de l'étendre aux familles monoparentales.

    Pour mettre un terme à la cacophonie, Nicolas Sarközy joue la surenchère. Au terme d'un entretien avec le président de la SNCF, Guillaume Pépy, et des représentants d'associations familiales et de transport, le président de la République annule la décision de se désengager du financement de la carte famille nombreuse.

    A l'issue du rendez-vous, la secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, a en effet déclaré que la carte de "famille nombreuse" serait «pérennisée» et «financée par l'Etat».

    De plus, la présidence a demandé dans un communiqué que les tarifs sociaux puissent être étendus aux familles monoparentales et aux familles modestes de moins de trois enfants.

    Le financement de ces mesures devrait être compensé par un surcroît de dividendes que la SNCF devra verser à l'Etat, selon Nadine Morano.

    Depuis hier, l'annonce d'un désengagement de l'Etat du financement de la carte famille nombreuse provoque une vive polémique, jusque dans les rangs de la majorité.

    (Le Parisien 12 avril 2008)

  • Halim le pédophile s'évade de l'hôpital

    Jugé en appel pour une série d'agressions sexuelles sur des enfants et condamné en première instance à quinze ans de prison, un Algérien de 36 ans s'est échappé de l'hôpital de Corbeil-Essonnes (Essonne) où il avait été admis après un malaise à l'audience

    Les portes de la salle des assises sont restées closes, hier matin au tribunal d'Evry (Essonne). Là aurait dû s'achever le procès en appel d'Halim Taguine, 36 ans, condamné en première instance en 2006 à quinze ans de réclusion criminelle pour une série d'agressions sexuelles sur des enfants.

    L'homme n'a pas attendu de connaître ce second verdict.

    Dans la nuit de jeudi à vendredi, il s'est évadé de l'hôpital Gilles de Corbeil- Essonnes , où il avait été admis après un malaise mercredi en cours d'audience. Une enquête interne a été diligentée. D'ores et déjà, il semblerait qu'Halim Taguine ait profité de la relève du service de garde pour s'évanouir dans la nature. Il était environ 2 heures du matin. Dans la chambre 3047, au sein du service de cardiologie, le détenu s'est défait de sa perfusion. Son escorte, deux hommes restés à l'extérieur, ne se rend alors compte de rien.

    Les victimes craignent pour leur sécurité

    Si la fenêtre de la chambre est condamnée de l'intérieur, elle n'est pas garnie de barreaux. Halim Taguine parvient à la forcer. Bien que située au troisième étage, sa chambre donne sur une coursive qui fait le tour du bâtiment. Simplement muni de sa blouse blanche de malade et d'une paire de baskets noires, il n'a plus qu'à rejoindre l'escalier de secours et à prendre le large. Une évasion express, qui était hier dans beaucoup de conversations. « On a appris la nouvelle en prenant notre service, raconte une aide-soignante. Nos collègues de la nuit ont passé leur temps à le chercher. » Sans succès.

    « Ces fenêtres sont très faciles à ouvrir, détaille Stéphane Ournac, délégué CGT du centre hospitalier sud-francilien. Mais ce qui m'étonne, c'est qu'il n'ait pas été transféré à l'hôpital de Courcouronnes, où il y a des chambres sécurisées. Que le Samu l'oriente dans un premier temps vers la cardiologie à Corbeil, rien de plus logique. Mais s'il est avéré que les médecins ne lui prescrivaient que du repos, il n'aurait jamais dû rester là. » En 1998, le braqueur Antonio Ferrara, s'était évadé de ce même hôpital de Corbeil- Essonnes , au cours d'un transfert et grâce à des complices armés. Halim Taguine a-t-il lui aussi été aidé dans sa fuite ? C'est ce que pensent les avocats des parties civiles.

    Dès hier matin, l'identité judiciaire s'est intéressée de près à un gobelet de café apporté par sa femme à Halim Taguine, mercredi lors d'une suspension d'audience, quelques minutes avant qu'il ne soit pris de violentes suées. « Pour mes clients, il est évident que, dès le départ, ce malaise a été simulé, s'agace Martine Azam, avocate de trois familles de victimes. Tout le monde a fait un lien avec le café. »

    Au total, dix victimes étaient parties civiles au cours de ce procès. Dix enfants ou leurs familles, tous agressés sexuellement en 2001 et 2002 sur la commune d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). « Aujourd'hui, le sentiment qui prédomine chez eux, c'est la peur, martèle Nathalie Kilo, qui défend trois jeunes gens, deux garçons et une fille, agressés à l'âge de 9 ans , dont un en sortant de l'école . La jeune fille que je représente habite Aulnay, comme l'accusé. Elle m'a dit ce matin : Il peut venir à la maison. »

    Sans papiers d'identité sur lui, Halim Taguine, Algérien arrivé en France à 24 ans, ne bénéficie en théorie que de peu de soutiens. En France, il ne dispose que de sa femme et de sa soeur. En tout état de cause, il n'aura pas de seconde chance. Hier, la présidente de la cour d'assises a pris une décision dite de « caducité ». En clair : l'appel est annulé, et les quinze ans de prison prononcés par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis sont désormais définitifs. Sans présumer d'une éventuelle condamnation pour évasion s'il se faisait reprendre.

  • De la grammaire et de l'orthographe!

    Pour les adultes qui ont oublié les règles élémentaires de grammaire, Bernard Fripiat, coach en la matière, publie aujourd'hui un livre de trucs et astuces. Histoire d'en finir avec cette ou ces fautes qui nous empoisonnent l'écriture...

    C'est un Belge qui nous donne des leçons de français, nous apprend, avec humour, à accorder les participes pronominaux, à placer à bon escient la cédille et le trait d'union ou à dompter les exceptions. Installé à Paris depuis deux décennies, Bernard Fripiat, 48 ans, agrégé d'histoire et auteur de pièces de théâtre, est aussi coach d'orthographe. Il distille, lors de stages, ses astuces à la secrétaire devant écrire des post-it à son chef de service, au PDG soucieux d'envoyer un mail confidentiel - et sans faute - à ses actionnaires ou à de brillants futurs ingénieurs fâchés avec.

    Dans le livre « 99 questions à mon coach d'orthographe » qui paraît aujourd'hui (Editions Demos, 17 €), celui qui a de faux airs de Dominique Besnehard révèle sa méthode pour enfin maîtriser les subtilités de la langue de Molière.

    De drôles de moyens mnémotechniques. Une pantoufle ne prend qu'un f « parce qu'on est toujours en train de chercher l'autre ». En revanche, gaffe en a deux car « quand on en fait une, la deuxième suit toujours ». Lorsque « peu importe » est suivi d'un pluriel, on fait ce qu'on veut : peu importent les difficultés ou peu importe les difficultés, à vous de choisir. On a tendance aussi à écrire gentiment avec deux l en raison d'une proximité avec le nom gentillesse. Pour éviter l'erreur, dites-vous que pour une fois qu'ils ont eu la gentillesse de faire simple... Enfin, lave-vaisselle est toujours invariable, « l'homme ne poussant pas la goujaterie à en offrir deux ».

    Qui porte le chapeau ? Une boîte ne peut se passer de l'accent circonflexe car elle est recouverte d'un chapeau. L'aîné et l'entraîneur y ont aussi droit « car ce sont toujours eux qui portent le chapeau ». En revanche, celui qui boite (du verbe boiter) n'en a pas. « Eh oui, quand on boite, le chapeau finit toujours par tomber ! »

    Relisez-vous en commençant par la fin. Quand une faute bête nous échappe, il n'est pas rare qu'on s'en étonne en disant : « Pourtant, ce texte, je l'ai relu au moins vingt fois. » Selon Bernard Fripiat, il ne faut jamais relire un texte par le début mais par la fin, phrase par phrase, en commençant par la dernière. En se déconnectant du sens, on concentre notre attention exclusivement sur l'orthographe. « Il nous est ainsi impossible d'être emporté dans le sens, de nous replonger dans le contenu. »

    Comment appeler sans se perdre dans les l ? La conjugaison du verbe appeler prend, selon les temps, un ou deux l. « Si bien que certains de mes stagiaires m'ont avoué ne plus jamais l'écrire », assure le coach. Son truc miracle, énoncé à haute voix, amusera forcément la galerie ? Lorsqu'après avoir prononcé le p, on peut imiter la chèvre (bêêêêêê), il faut deux l : je vous appêêêêêêlle ! En revanche, si c'est une vache (meuh) que l'on entend, il n'en faut qu'un : je vous ai appeuhlé !

    Méfiez-vous des correcteurs d'orthographe. Il est censé faire la chasse aux erreurs. Mais comme les hommes, le correcteur d'orthographe des ordinateurs n'est pas infaillible. Quand, lors d'une faute de frappe, nous écrivons « nous serrons là », aucune ligne rouge ou verte n'apparaît. Le logiciel croit que nous serrons une vis à cet endroit alors que nous voulions utiliser le futur du verbe être (serons). Par ailleurs, la machine ne fait pas la différence entre ballade (chanson) et balade (promenade), cru (participe passé du verbe croire) et crû (participe passé du verbe croître) ou cession (action de céder) et session (séance).

    Répondez à ceux qui vous traitent de nuls ! Ceux qui collectionnent les fautes d'orthographe doivent souvent affronter les sarcasmes des petits malins de leur entourage. « A l'intérieur d'une entreprise, c'est même parfois une arme pour déstabiliser un collaborateur », observe Bernard Fripiat. « Pour riposter, demandez donc à ceux qui vous taquinent comment on écrit par acquit de conscience, en butte à sa colère, combatif et combattant ou imbécillité... tout le monde ou presque se trompe! ».

    Bernard Fripiat , « 99 questions à mon coach d'orthographe », Editions Demos, 17 € .

  • Ils seront plus de 3000!

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    Sarközy nous entraîne dans une guerre qui n'est la nôtre!

    Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a déclaré lors d'une visite au Tadjikistan que le contingent français en Afghanistan atteindrait 3 000 hommes, après le déploiement du nouveau bataillon annoncé par Paris.

    «Je n'ai pas le chiffre exact, qui appartient aux militaires», mais «cela portera l'effort français autour de 3 000 soldats», a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Douchanbé, la capitale de ce pays d'Asie centrale voisin de l'Afghanistan.

    «Il ne s'agit pas d'un détachement mais d'un bataillon», a-t-il précisé, après avoir rencontré dans la matinée des soldats français déployés dans une base près de Douchanbé dans le cadre de l'opération en Afghanistan.



    «C'est un engagement qui met en jeu la vie de nos soldats. (On n'a pas besoin de Kouchner pour le savoir!) Ce n'est pas un jeu», a martelé le ministre, évoquant la volonté de la France de «combattre aux côtés des Afghans» «contre les extrémistes» alors que cette annonce avait suscité des critiques en France.

    La France ne veut pas "se battre aux côtés des Afghans"!

    Le président Nicolas Sarközy avait dit début avril au sommet de l'Otan à Bucarest que le bataillon déployé en renfort dans l'est de l'Afghanistan serait composé de 700 hommes. Ils s'ajouteront aux quelque 1 700 soldats déjà présents, sans compter les centaines de marins présents dans l'Océan indien.

    Les forces françaises sont présentes au Tadjikistan depuis fin 2001, assurant le soutien au contingent militaire français en Afghanistan. M. Kouchner a également vanté «l'engagement du Tadjikistan» dans la lutte antiterroriste, après avoir rencontré le président tadjik, Emomali Rakhmon.

    (Le Parisien 11  avril 2008)

  • UN CRYPTOLOGUE DE GENIE

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    Le radiotélégramme décrypté qui permit la victoire
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    Le capitaine français Georges-Jean Painvin
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    Le grand cryptologue allemand de 14-18

     

     

     

    "Le radiogramme de la victoire"

    Un épisode peu connu de la guerre des codes secrets lors de la Grande Guerre

    Au début de l’année 1918, la Grande Guerre en est dans sa quatrième année et aucune issue ne semble se dessiner. Dans chaque camp, les troupes sont au bord de l’épuisement, et les Français comme les Allemands attendent avec angoisse une attaque de l’ennemi qui risque fort d’être la dernière, car elle fera nécessairement appel aux derniers soldats encore en état de combattre. Dans une telle situation, la connaissance des préparatifs et des mouvements de l’adversaire devient primordiale, le renseignement est indispensable.

    La France obtenait, à l’époque, l’essentiel de ses renseignements par les écoutes du trafic radiotélégraphique réalisées à la tour Eiffel sous la direction de Général Ferrié. Mais les plus importants messages capturés étaient chiffrés (i.e. transformés à l’aide d’une clé secrète, et ainsi rendus incompréhensibles si on ne connaît pas cette clé pour les déchiffrer). Les Allemands utilisaient pour ce faire différents systèmes : UBCHI, ABC, etc. Heureusement les Français avaient au cabinet du Ministre de la Guerre un Service du Chiffre, très compétent capable de les décrypter. Ce Service, aussi appelé « le cabinet noir », était dirigé par le général Cartier. Les résultats de ce service étaient transmis au capitaine Marcel Guitard, chef du Service du Chiffre au Grand Quartier Général, qui les exploitait. Mais ces décryptements exigeaient un travail considérable pouvant prendre plusieurs semaines, voire plus.

    Or fin 1917, les Allemands, se doutant que les Français décryptaient leurs messages, mettent au point un nouveau procédé de chiffrement : le GEDEFU 18, conçu par le colonel Nebel, et utilisant les seules lettres ADFGX. Ils jugent ce nouveau système indécryptable, tout au moins dans des temps suffisamment courts pour permettre à l’ennemi d’exploiter les renseignements obtenus. En outre ce système est très bien adapté à leurs besoins pour les transmissions radiotélégraphiques ; et le 5 mars 1918 ils décident de le mettre en œuvre en prévision des prochaines attaques.

    Le cabinet noir voit alors arriver avec étonnement des télégrammes écrits exclusivement avec les cinq lettres A, D, F, G, X ; ils baptisent ce système : ADFGX ! Pour les Français c’est le signe tant attendu : la dernière offensive allemande se prépare, et il est vital de casser ce nouveau système. Cependant la surprise est douloureuse : le système paraît hermétique et les messages sont encore trop rares : le problème semble impossible à résoudre.

    Mais, si tous les cryptologues du cabinet noir étaient remarquables, l’un d’eux était un cryptologue de génie : le capitaine Georges-Jean Painvin (1886-1980). Issu d’une famille de polytechniciens et de mathématiciens, il était lui-même polytechnicien (promotion de 1905), sorti major de cette école, et ingénieur des mines. Dès 1911, il avait été nommé professeur de géologie, chimie et paléontologie à l’école des mines de Saint-Etienne, puis de Paris. Mobilisé en 1914 comme officier d’ordonnance du général Maunoury, il se lie d’amitié avec le capitaine Paulier, chef de la section du Chiffre, qui l’initie aux arcanes de la cryptographie. Ses premiers décryptements font sensation au point que Cartier le demande. Malgré les interventions personnelles du Ministre de la Guerre Millerand, il préfère rester auprès de Maunoury auquel il est très attaché. Mais au début de 1915, Maunoury est très grièvement blessé, perd la vue et doit abandonner son commandement. Painvin consent alors à rejoindre le cabinet noir. Dès lors ses exploits cryptographiques ne se comptent plus. Il décrypte les chiffres autrichiens et allemands, en particulier les messages qui ont permis de  confondre la célèbre espionne Mata-Hari. Il est récompensé par l’Italie qui le fait Chevalier de la Couronne (1916) et l’Angleterre qui lui décerne la Military Cross (1917).

    De fin mars à fin mai 1918, les premières attaques allemandes sont accompagnées d’un nombre croissant de messages, fournissant à Painvin une matière suffisante : début avril, il réussit enfin ses premiers décryptements en cinq jours. Fin mai, il est capable de décrypter les messages en 24 heures ! Mais le 1er juin, les Allemands changent leur système : une lettre est ajoutée, le « V » : c’est l’ADFGVX. Tout est à refaire ! Les radiotélégrammes allemands sont plus nombreux : l’attaque finale est proche. Mais où aura-t-elle lieu ? Cinq axes d’attaques étaient possibles : Les Flandres, Amiens, Compiègne, Reims ou Verdun ? Il fallait à tout prix déterminer cet axe car on ne pouvait disperser les quelques divisions de réserve.

    Le 2 juin à 19 heures, Painvin envoie ses résultats à Guitard qui traite tous les messages du 1er juin. Il voit alors un télégramme assez anodin: « Hâtez l’approvisionnement en munitions, le faire même de jour tant qu’on n’est pas vu ». Ce télégramme le frappe : il est envoyé par le Haut Commandement allemand près de Coblence à un état major d’armée situé à Remaugis, au nord de Compiègne. Guitard le porte au Deuxième Bureau dont le commandant, le colonel de Cointet éclate de joie : « Tout doute est levé, vous nous apportez l’élément qui nous manquait : l’attaque se fera sur Compiègne », s’écrie-t-il. Ce texte est aussitôt retransmis au général Pétain qui le répercute le 3 juin à 19 heures aux généraux Foch et Fayolle. Grâce à ce décryptement, ils avaient quelques jours devant eux pour préparer la contre-attaque, et ils font appel au général Mangin pour la conduire.

    Mangin constitue un corps d’armée avec les cinq divisions de réserve mises sous son commandement et qu’il faut transférer sur le front. L’attaque allemande est lancée le 9 juin, Mangin décide de lancer sa contre attaque le 11 juin à 11 heures, contre l’avis de Foch et Fayolle qui estimaient qu’il valait mieux attendre le 12. La veille, Mangin reçoit les généraux des divisions et leur remet l’ordre d’exécution. Ils sont effarés par une telle audace. Mangin écoute longuement leurs objections. Eux aussi préconisent le 12. Mangin leur répond en exposant son analyse de la situation ; il compte sur l’effet de surprise et conclut par l’ordre : « Demain, à 11 heures, vous attaquerez ! ».

    La contre attaque réussit et bloque les opérations allemandes qui s’éteignent peu à peu : Paris est sauvé ; le gouvernement français, qui, sur orydre de Clemenceau, s’apprêtait à quitter la capitale, put se réinstaller dans ses locaux.  Mangin poursuit ses attaques en juillet, et progressivement tout le front s’écroule. Cette bataille, dite de Courcelles-Méry, fut le tournant de la guerre et permit aux alliés de reprendre l’initiative des opérations qu’ils garderont jusqu’à la victoire finale.

    Le colonel de Cointet félicita Guitard pour cet exploit du Chiffre, dû à Painvin, en ces termes : « Le Chiffre n’aurait-il rendu que ce service, n’aurait-il décrypté que ce message, que tous les sacrifices consentis pour lui sont aujourd’hui largement payés ». Et il donna à ce message le surnom qui lui est resté : « Le radiogramme de la victoire ».

    Le capitaine Painvin fut décoré de la légion d’honneur le 14 juillet 1918 -il a alors 32 ans-  pour « services exceptionnels rendus aux armées ».  Cet épisode de la Grande Guerre est resté secret pendant près de cinquante ans et ne fut dévoilé que dans les années 1960, au grand étonnement de beaucoup d’historiens.

     

  • Les Khasars, une ethnie en marge du judaïsme

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    Apogée et déclin du 10ème au 11ème siècles

    Un trait caractéristique majeur dans l'histoire des populations juives, depuis la chute du deuxième royaume d'Israël en 70 sous l'empereur romain Titus, est leur dispersion partout dans le monde et leurs migrations innombrables, à la merci de brimades, spoliations et persécutions de la part des nations qui les avaient accueillies – avec tolérance ou réticence -, mais toujours sous le signe de préjugés.

    Ceux qui résistèrent à l'assimilation eurent toujours deux soucis principaux : le rassemblement structuré en communautés culturelles et sociales, de nature à renforcer la préservation de "l'héritage ancestral" et à assurer un front solide contre les courants d'hostilité, et, à cette fin, le maintien de contacts suivis avec d'autres communautés.

    C'est ce qui a permis aux élites intellectuelles, même au cours du Moyen Age dans le monde occidental, de ne laisser perdre aucune trace de la vie communautaire et de préserver une histoire ordonnée de chaque groupement.

    Cependant, en marge des communautés organisées, il y a eu des groupes isolés, dont la judéité est historiquement prouvée pour certains, tandis qu'elle est, ou était, sujette à caution pour d'autres. C'est justement à cause de leur isolement que l'histoire de ces groupes reste entourée de légende quant à leur origine, et de confusion en ce qui concerne leur évolution.

    Les Khazars

    Il peut paraître étrange qu'on n'ait pas pu établir avec précision l'origine géographique d'une peuplade qui est pourtant entrée dans l'histoire sur un vaste territoire entre la mer Caspienne, la Volga, la chaîne des Carpates et la Mer Noire, et s'y est maintenue entre le 7ème et le début du 11ème siècle.

    Cependant, alors que persistent des doutes sur l'étymologie du nom Khazar, on a bien identifié l'appartenance primitive de cette peuplade à des tribus turques et persanes de l'ancien Turkestan en Asie Centrale. Après une longue période de migration, une branche de ces nomades commença à s'implanter au Nord du Caucase vers l'estuaire de la Volga. C'est la première étape qui marque la naissance de ce qui deviendra l'empire des Khazars, entre deux puissances : les envahisseurs arabes venant du Sud et l'empire byzantin, successeur de Rome, déjà dominant toute la région des Balkans et l'Asie Mineure.

    A la différence de ces deux géants voisins, solidement structurés, les Khazars apparaissent dépourvus de tous les ingrédients constituant une nation, étant, au surplus absolument incultes et analphabètes. Pourtant, sous l'influence de contacts suivis avec leur entourage, tout en se sédentarisant, ils parviennent progressivement à sortir de leur état de barbarie. Aux premiers rudiments d'une vie organisée sous une hiérarchie en éveil, vient s'ajouter la notion de valeur spirituelle qu'ils ne possédaient guère, et qui leur est inculquée par les contacts de plus en plus étroits avec les Byzantins et les Arabes, ainsi qu'avec les communautés juives solidement implantées depuis Byzance jusqu'au Caucase.

    C'est ainsi que leur roi (Khagan), stimulé par un désir d'accès au monde civilisé, est incité à la connaissance des religions professées autour de son domaine. Des légendes entourent sa préférence du judaïsme, malgré les discriminations qui accablent l'existence des Juifs. La conversion du Khagan est historiquement attestée par ses correspondances avec Hadaï Ibn Shaprut, visir juif, ansi que par Yéhouda Ha-Lévi dans son ouvrage al-Khazari. Ce premier pas entraîne la conversion au judaïsme vers le milieu du 8ème siècle de toute la classe dirigeante et progressivement d'une grande partie de la population.

    A l'apogée de sa puissance, l'empire Khazar est pris à partie par une nouvelle invasion venant du Nord d'un ennemi inattendu. Sous la poussée irrésistible des Russes, entre la fin du 10ème et le début du 11ème siècle, détruisant les principales forteresses, Itil, Samandar, et Sarkil – tout le territoire des khazars est annexé, étendant ainsi la domination de cet empire jusqu'en Crimée.

    Il ne subsiste pas le moindre vestige témoignant de la longue existence des Khazars en tant que nation. On peut croire que sous la furie destructrice des envahisseurs russes, exacerbée par la résistance des Khazars à leurs efforts de conversion, toutes les villes et les villages furent anéantis, ne laissant aucune trace.

    Ce qu'on connaît de l'histoire des Khazars,on le doit aux récits de nombreux historiens – juifs, grecs, arabes et russes – ainsi qu'aux correspondances échangées avec des personnages en Espagne. Leur essor semble avoir atteint un niveau considérable, à juger par de nombreux liens de mariage entre des princes ou princesses khazars et les familles régnantes de Byzance.

    Après toute cette nébulosité historique, une question se pose : qu'est devenue la population khazar après la débandade effrénée sous l'invasion russe détruisant son empire ? Bien qu'ignorant son importance numérique, on peut imaginer qu'elle était considérable, à juger par l'impact qu'elle exerçait sur ses voisins byzantins et musulmans. Indéniablement, ceux qui restaient attachés à la religion nouvellement acquise n'avaient pas d'alternative entre une nouvelle conversion et l'exode, exposés comme ils étaient à une extermination certaine en cas de résistance.

    On sait, d'après des témoignages historiques, qu'un groupe chercha refuge à l'Est parmi les communautés juives du Caucase. Un autre vers les Carpates, surtout en Hongrie et en Bohème- Moravie. Mais le gros de la population se dirigea au Nord vers l'Ukraine, la Biélorussie, la Pologne, la Lituanie et les zones limitrophes de Russie.

    Partout dans ces territoires, où la population juive était numériquement insignifiante au début du Moyen-âge, l'affluence massive des fugitifs khazars rencontrait d'autres groupes d'émigrants venant des régions rhénanes de France et d'Allemagne ainsi que du Danube, échappant à la vague de persécutions par les bandes armée chrétiennes des premières croisades, en route vers la Terre Sainte via Constantinople. D'après de nombreux historiens du judaïsme européen de l'époque, c'est la jonction des Khazars aux fugitifs venant de l'Ouest et aux populations locales déjà organisées en communautés qui a donné lieu à la naissance du grand peuple ashkénaze, en se restructurant pour devenir, dès le 16ème siècle, la partie prépondérante des juifs dans le monde.

    En quoi se justifie la dénomination ashkénaze (nom hébreu de l'Allemagne, mais primitivement celui d'une peuplade dans le Caucase, descendante d'Ashkénaze, fils de Gomer, fils de Yafeth, troisième fils de Noah) ? Par l'influence dominante qu'exerça l'élite intellectuelle   germanique sur cet amalgame hétéroclite de peuples, entraînant en même temps la création d'une langue commune à tous : le yiddish, agglomérat d'allemand et d'hébreu.

    Source: Léon ALHADEFF